Les affrontements actuels doivent être analysés au fond et, à observer la sincérité des opinions contradictoires, je décompose notre problème en 4 parties que je traiterai en 4 articles sur les équilibres, le mythe de la création de richesse, la domination américaine et la synthèe de ces trois réflexions sur ce que nous pourrions faire pour éviter le désastre.
Premier article : La confusion entre équilibre stable et instable plombe notre économie, nous fait rêver et tue notre civilisation
C’est le regard que nous portons sur notre société qui est malade et qui nous empêche de réagir intelligemment. Essayons d’en faire un diagnostic pour savoir par où commencer à nous reprendre.
Il faut d’abord comprendre ce qu’est la stabilité ou l’instabilité d’un équilibre. Un équilibre stable revient de lui-même à l’équilibre s’il est dérangé. C’est le cas d’un vêtement au porte-manteau, d’une pomme au bout de sa branche ou d’une boule dans un bol. Un équilibre instable s’effondre au contraire dès qu’il est dérangé. C’est le cas du château de cartes ou du funambule sur son fil. Si une énergie, quelle qu’elle soit, dérange un équilibre, l’équilibre stable se reconstitue automatiquement sans aucun apport d’énergie alors que l’équilibre instable exige un apport de beaucoup d’énergie pour ne pas aller naturellement vers le nouvel équilibre stable qu’est son effondrement. Dans la réflexion actuelle sur les énergies, on oublie de différencier les énergies objectivement importantes et celles de plus en plus nombreuses qui ne sont utilisées que pour faire tenir des équilibres instables purement idéologiques.
Il faut ensuite prendre conscience que l’énergie facile qui fait tenir tous les équilibres instables idéologiques actuels est l‘argent. La monnaie est en effet une énergie, n’en déplaise à certains qui le contestent violemment en n’acceptant le mot énergie, que dans ce que la nature nous offre, et en omettant scrupuleusement l’énergie humaine. Les mêmes acceptent généralement tout de même que l’électricité soit une énergie créée à partir d’autres énergies mais refusent que la monnaie, en dépit de l’évidence de sa force, soit une énergie créée à partir de l’énergie humaine. Jusqu’au 15 août 1971 les monnaies occidentales étaient pourtant toutes liées directement ou indirectement à l’or dont la valeur ne provient que de l’énergie humaine qu’il a fallu dépenser pour obtenir ce métal inoxydable, stockage d’énergie humaine bien utilisée. Le dernier lien entre l’or et la monnaie a été défini en 1944 par les accords de Bretton Woods liant le dollar à l’or et les autres monnaies au dollar. La fabrication par la FED de cinq fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à Fort Knox a forcé Nixon à déconnecter le dollar de l’or pour enrayer la fuite de l’or américain que le monde entier venait chercher en rapportant des dollars.
L’énergie monétaire ne provenant que de l’énergie humaine, accepter d’en prendre conscience nous amène à nous poser des questions particulièrement dérangeantes et donc souvent mises sous le boisseau par commodité. Si l’on a le courage et la raison de reconnaître que la monnaie n’est pas qu’une vague institution, un simple symbole ou une marchandise quelconque, on se heurte à la question difficile de savoir quelle énergie humaine lui donne sa force. Est-ce une énergie humaine déjà bien utilisée comme cela avait toujours et partout été le cas par l’équivalence avec une richesse déjà reconnue ? Ou est-ce une énergie humaine à trouver coûte que coûte demain sans contrepartie puisque déjà consommée, comme c’est le cas actuellement avec la monnaie-dette ? L’utilisation de l’énergie humaine sans contrepartie s’appelle l’esclavage.
C’est le constat que pendant des millénaires, la monnaie a été le véhicule d’une énergie humaine bien utilisée, qui en faisait une réserve de valeur, l’une des trois fonctions que voyait Aristote à la monnaie et qui sont malheureusement toujours enseignées sans vergogne aujourd’hui, alors que la monnaie n’est plus une réserve de valeur. En un demi-siècle en effet, la monnaie a cessé d’être une réserve de valeur pour devenir une simple promesse d’esclavages à mettre en place sans savoir qui, où et quand.
Nous vivons actuellement en occident une société d’autant plus malade qu’elle n’est pas consciente de sa maladie et où, en tous domaines, des équilibres instables aberrants mais plaisants ne tiennent que par une corne d’abondance imaginaire d’argent. Des folies purement idéologiques, éternellement drapées dans le camp du bien pour faire illusion, sont présentées comme réalistes. Il n’y a pas un domaine qui échappe à ce sinistre processus et à ses divers narratifs martelés par les médias.
On ne peut comprendre les contradictions permanentes des dirigeants sans comprendre qu’ils ne sont élus que sur des rêves d’équilibres instables et que leur action se réduit à une communication permanente tendant à faire croire mensongèrement à la durabilité des équilibres instables, ce que le bon sens populaire croit de moins en moins.
La limitation naturelle de l’énergie humaine devrait, comme elle l’a toujours fait, limiter la quantité de monnaie, limiter les équilibres instables, nous faire redécouvrir la gratuité énergétique des équilibres stables. Nous pourrions enfin et à nouveau choisir l’utilisation d’une monnaie limitée. En n’ayant aucune notion de la gratuité énergétique des équilibres stables, nos gouvernants font tenir pour l’instant tous les équilibres instables démagogiques par une création monétaire permanente et par sa première conséquence, la baisse de notre niveau de vie. La difficulté à se loger et à trouver du travail dans les zones d’activités est un équilibre instable qui appelle son effondrement qui s’annonce déjà par la baisse de la natalité et par l’immigration incontrôlée.
Les équilibres instables sont reconnaissables à leur quête permanente de « moyens », d’argent que le gouvernement se donne le pouvoir de « débloquer » alors qu’il n’existe pas. C’est la monnaie-dette.
La bêtise, l’ignorance et le cynisme se sont alliés chez nos dirigeants depuis 50 ans pour tuer notre civilisation en flattant le peuple par des équilibres instables appelés progrès. En faire la liste explorerait tous les domaines mais les plus criants sont le passage de l’équilibre stable de l’égalité homme femme à l’équilibre instable de l’identité homme femme, ainsi que les passages des équilibres stables de la nation et de la famille aux équilibres instables de la mondialisation et des familles « recomposées ».
L’équilibre stable le plus important et non affronté, est l’utilité pour la nation de chaque citoyen Nous avons essayé le tout état avec le communisme, la sous-traitance totale au privé avec le capitalisme en inventant même la notion de chômage structurel ! Le nazisme a embauché dans l’armée ou dans les camps tout ce qui n’était pas utilisé par le privé. Ne pourrait-on recréer dans l’esprit des ateliers nationaux du XIXe siècle avant qu’ils ne soient confiés à l’armée, un équilibre stable rendant utile à la collectivité tous ceux que le privé n’a pas déjà rendu utile ? Serait-ce si compliqué de faire savoir que toute personne ayant besoin d’argent et ne le trouvant pas dans le privé, pourrait s’adresser à sa mairie pour savoir comment être utile ? Toute collectivité a toujours besoin de bras et de cerveaux. La mairie confirmerait après exécution la richesse créée et l’état paierait cette richesse avec de l’argent créé normalement en contrepartie de cette nouvelle richesse. Ce serait en tous cas beaucoup moins énergivore que l’équilibre instable du chômage qui ne tient que par un apport massif d’énergie monétaire.
Les narratifs diffusés par les médias sont tous, sans exception, des tentatives de mettre dans le camp du bien et du durable, des équilibres instables par définition provisoires tellement ils nécessitent d’énergie monétaire. Que ce soit sur la santé, sur le climat, sur la guerre ou sur n’importe quel autre sujet, tout n’est que fausses peurs et fausses tranquillisations. Tous ces équilibres instables ne tiennent provisoirement que par une illusion de création d’énergie monétaire inexistante en nous prenant pour des dieux et en faisant appel à l’esclavage.
Qui, des peuples ou des dirigeants, réagiront les premiers ?
Excellent exposé, merci !