Un évêque me confiait un jour qu’il n’avait pas toujours le temps de préparer toutes les homélies qu’on lui demandait et que, lorsqu’il n’avait rien préparé et quel que soit l’auditoire, il tenait facilement 10 minutes avec dans l’ordre « Bravo », « Merci » et « En avant ».
Je ne sais pourquoi cette anecdote m’est revenue en écoutant les discours sur le changement de nom de l’UMP lors de sa grand-messe de samedi mais depuis mon premier article Mon vote blanc était-il vraiment nul ? le lendemain de l’élection de François Hollande, je constate avec tristesse que la classe politique n’a toujours pas compris que si « plaire ou conduire il faut choisir » un Politique honnête choisit de conduire en disant comment, alors qu’ils ont tous choisi de plaire par incapacité à résoudre un problème mal posé.
Si c’est le mot démocratie qui force à être flatteur, veule et sans idées, peut-être faut-il le laisser retourner là où il a profondément dormi 23 siècles entre Athènes et le milieu du XIXème siècle. Ou alors lui redonner son sens en trouvant le moyen de donner le pouvoir à des gens qui s’intéresseraient à la France et aux Français plus qu’à leur propre image. Des Politiques qui n’éluderaient pas les problèmes en procrastinant, qui ne les compliqueraient pas par leur simple inaction.
A leur décharge, s’ils ont compris que nous avons 5 millions de chômeurs et 50 millions de déficit commercial parce que nous ne fabriquons pas chez nous (le 6 remplaçant bientôt le 5 dans les deux cas), ils n’ont pas encore compris qu’il faut arrêter de consommer deux fois ce que nous produisons, une fois en le faisant consommer par le client et une deuxième fois en le comptabilisant dans le PIB et en le dépensant « grâce » aux facilités bancaires. C’est ce qui rend impossible la solution simple d’un problème que nous ne voulons pas poser correctement.
A leur décharge encore, le fait que le peuple est conscient que ça ne va pas mais qu’il préfère la fuite en avant vers l’Europe et le mondialisme plutôt que la prise de conscience très désagréable de la double consommation. Nous régressons vers notre adolescence où nous nous retournions dans notre lit pour ne pas nous lever quand on nous rappelait l’heure..
Depuis des dizaines d’années, la très grande majorité des gens sont anesthésiés, cloîtrés et croient profondément à ce que l’on veut leur faire croire, afin qu’ils restent bien sages, qu’ils dépenses l’argent qu’on leur aura prêté et qu’ils vivent jusqu’à ce que mort s’ensuive d’avoir passer sa vie à payer de l’impôt privé : « le loyer de l’argent ». Le jour où tout ce beau monde se réveillera, abruti par des décennies à vivre sans plus savoir comment vivre, comment faire pour lui éviter Sodome et Gomorrhe ou le Déluge ? Vu le nombre de personnes que nous sommes sur Terre, un mouvement de panique général risque d’être plus dévastateur que les dix plaies d’Égypte. Ou serais-je trop altruiste ?