Vœux 2020

En ce début de la dernière année de cette décennie, je forme le vœu que nous retrouvions l’harmonie entre l’individuel et le collectif. Oui, même si cela fait ricaner les imbéciles, c’était mieux avant, quand cette harmonie existait. Surtout ce sera mieux après, lorsque nous l’aurons retrouvée.

Deux éléments nous ont fait perdre cette harmonie : la survalorisation de l’individu et le fantasme de l’énergie gratuite. Les deux se confortent l’un l’autre et nous aveuglent.

La philosophe Simone Weil qui devrait être au Panthéon, nous a pourtant rappelé qu’un droit n’est qu’une reconnaissance par les autres de leur obligation alors qu’une obligation est une nécessité vitale. Robinson Crusoé, tout seul sur son île n’avait aucun droit mais il avait des obligations. Nos droits n’existent que par la réalité du collectif auquel nous appartenons. Et c’est cette réalité qui n’est plus vécue et qui est fantasmée.

Les dieux n’ont des droits que parce que les hommes ont des devoirs. Les hommes ont toujours et partout, à la notable exception des Aborigènes d’Australie, tenté de se prendre pour des dieux en créant des esclaves qui n’ont que des devoirs et dont la vie est de moindre importance. Aujourd’hui, toute honte bue, nous avons porté au pouvoir des individus qui nous flattent en recréant trois esclavages pour que nous puissions continuer à nous prendre pour des dieux. Ils créent  avec le mondialisme l’esclavage dans l’espace. Ils créent avec la dette l’esclavage dans le temps. Ils tentent de créer avec l’immigration un esclavage ici et maintenant qui génère plus de Spartacus que d’oncles Tom car ils débarquent avec leur cohérence pour constater que nous avons perdu la nôtre.

Survaloriser l’individu c’est ne plus accueillir la mort comme partie de la vie et ne plus en atténuer la douleur par les familles nombreuses comme le font tous les animaux. Survaloriser l’individu c’est renoncer à donner un sens à sa vie et se contenter du plaisir en considérant le bonheur comme inatteignable. Survaloriser l’individu c’est surcharger les hommes d’obligations pour leur faire croire qu’ils ont des droits. Survaloriser l’individu c’est en fait le mépriser en le flattant, ce que fait très bien le nouveau haut clergé, subtil mélange de politiques, de médias et de patrons de Cac 40, fausse noblesse dévoyée à la sexualité compliquée qu’elle aimerait voir banalisée.

Mais ceci n’est rendu possible que par le déni que la monnaie est une énergie et par sa fabrication en continu par et pour le haut clergé qui se félicite de voir grimper les prix de ce qu’il aime, l’immobilier, les œuvres d’art et les actions en bourse. Il feint de ne pas voir que ces hausses de prix ne sont pas des augmentations de valeur mais des dévalorisations de monnaies qui appauvrissent les peuples dont il se moque éperdument tout en jurant bien sûr le contraire.

Les révolutions grondent partout et les différents hauts clergés tremblent de leur absence d’avenir par manque d’harmonie. Puissent 2020 et le peuple français être ce que les fleuves Alphée et Pénée ont été pour les écuries d’Augias.

La retraite, entonnoir de tous les problèmes d’une société

La retraite est un résultat et, comme l’étymologie de résultat l’indique (sauter en arrière), c’est par une étude de ce qui précède que l’on peut envisager d’y voir clair.

Or nous vivons dans une société qui, non seulement a perdu ses repères en se contentant puérilement des droits de l’homme (ou malicieusement pour certains voire perfidement), mais s’est organisée sur des erreurs multiples et cumulées, fondées sur des absences de définitions claires de la richesse et de la monnaie.

La confusion entre production et richesse a fait survaloriser les entreprises que l’on bichonne stupidement depuis un siècle tout en leur demandant de prendre en charge la protection sociale du peuple, ce qui n’est en aucun cas leur raison d’être qui est de produire autre chose que des déchets, des embarras ou des problèmes.

C’est l’absence générale de cohérence qui caractérise actuellement notre civilisation et qui génère des idéologies partisanes incohérentes qui s’affrontent sans aucune chance de se comprendre puisqu’elles sont toutes incompréhensibles. Il ne peut y avoir que des alliances de circonstances façon programme commun, rassemblement des droites ou actuellement macronie.

Essayons d’y voir clair dans ce bourbier.

Tout commence par une absence de définition claire de la monnaie. Depuis Aristote on ne parle de la monnaie que par ses utilités (trois selon lui) ou par sa catégorie (signe, marchandise, symbole, contrat, institution) sur laquelle personne n’est d’accord. Depuis deux millénaires on glose sur quelque chose que l’on a renoncé à définir, ce qui autorise à en dire à peu près n’importe quoi. Tentons une vraie définition. La monnaie est un titre de créance sur n’importe quel membre du peuple qui utilise cette monnaie. Faut-il rappeler que monnaie comme monument  vient de moneo forme latine causative de la racine grecque men de la mémoire ? La cause de la monnaie comme du monument est de se souvenir. Ce souvenir, cause de la monnaie, c’est la création de richesse qui a été faite antérieurement et dont la valeur est constatée par la création de monnaie. La monnaie ne peut donc être qu’une richesse reconnue comme l’or ou l’argent ou que le substitut d’une richesse déjà existante. Toute autre monnaie est une fausse monnaie totalement illicite même si elle est légale. L’euro est la première monnaie dans toute l’histoire de l’humanité à avoir été créé hors cette obligation. Il a été créé pour se substituer à des monnaies qui avaient été déconnectées de toute richesse réelle par un président américain trente ans auparavant.

Le problème est encore compliqué par le fait que la richesse est une notion purement culturelle dont la réalité comme la valorisation ne dépend  que du regard de chaque culture. Par conséquent une société cohérente multiculturelle ne peut pas avoir une seule monnaie; elle doit en avoir autant que de cultures. Dans notre société qui par idéologie veut à la fois être multiculturelle et avoir une monnaie, deux fausses solutions se font jour sans aucun espoir de réconciliation ni de solution de quoi que ce soit. A un extrême la monnaie mondiale qui se veut unique comme le dollar ou les droits de tirage spéciaux du FMI et qui prône une monoculture anglo-saxonne conquérante quoique moribonde. Et à l’autre extrême l’éparpillement des monnaies conceptuelles ou des Systèmes d’Echange Local qui partent de la vraie richesse d’une culture mais qui laisse tous les problèmes collectifs difficiles à la charge d’un système qu’ils combattent. Au milieu l’euro qui, fondé sur le vide, veut jouer au dollar ou les cryptomonnaies qui tentent sans aucune chance de succès d’être à la fois mondiales et multiculturelles.

Alors que faire ?

Seule la cohérence du groupe et sa culture permettent de définir ce qu’est pour lui une richesse, ce qui est vu comme bien, beau ou bon. La cohérence culturelle est à la base de l’approche de la richesse qui elle-même est le regard qu’un peuple jette sur lui-même. C’est le lien fondamental entre la culture et l’économie.

C’est par l’étude des incohérences actuelles que doit débuter le chemin vers la cohérence, tellement nous avons été formatés à les vivre comme normales et même comme évidentes  et non discutables.

L’incohérence de base, mère de toutes les autres, est que les entreprises créent de la richesse.

Une entreprise est un assemblage d’énergies, humaines et monétaires, qui a été constitué pour produire. Mais de même qu’une vache produit du lait, des veaux, des bouses, de l’urine et du méthane, l’entreprise produit des biens ou des services qui peuvent être aussi bien des richesses que des déchets, des embarras ou des problèmes. Ce qu’elle produit est reconnu comme richesse si un client vient s’appauvrir pour l’acheter et donc uniquement si la production peut être transformée en monnaie. C’est en effet le client qui accepte de payer la production plus cher qu’elle n’a couté. Cette différence, appelée comptablement « valeur ajoutée », n’est que la valorisation de l’énergie humaine dépensée pour produire. Le prix de vente de la production est en effet composé de ce qu’il a fallu acheter à l’extérieur pour pouvoir produire, augmenté de la  valeur ajoutée, partie qui rémunère l’énergie humaine dépensée à l’intérieur de l’entreprise. Mais cette transformation de la production en richesse n’est vraie que si la monnaie est rare, et elle est actuellement totalement faussée par tous les moyens imaginables.

Pour faire croire que les entreprises créent des richesses, la doxa utilise deux moyens. Le premier est de négliger comptablement ce que l’entreprise produit et ne vend pas ; on ne fait en pratique que de vagues nettoyages des stocks qui sont partout survalorisés. Mais surtout le XXe siècle a inventé la stupidité absolue du prêt sur richesse future et non plus sur gage, sur richesse déjà reconnue comme cela avait toujours été le cas dans toutes les civilisations depuis l’aube de l’humanité. Les banques fabriquent de la fausse monnaie, légale mais illicite, qu’elles prêtent sur richesses futures. La richesse étant constatée par le prix que le client en donne, la monnaie est abandonnée deux fois pour la même production, une première fois par la banque qui crée l’argent sur la future production prédéfinie comme richesse à venir et une deuxième fois par le client qui achète la production et qui la reconnait effectivement comme richesse même s’il l’achète lui-même avec de l’argent emprunté. La banque ne peut récupérer pour la détruire, la fausse monnaie qu’elle a créée, qu’en générant un nouveau prêt au client ou à l’entreprise. C’est la montée sans fin de la dette que nous connaissons si bien.

N’importe qui peut constater que les machines qui ont coûté très cher, produisent en continu ce qu’il faut faire croire être des richesses. Ensuite la publicité et les médias martèlent à grand frais que ce sont des richesses. Enfin le système bancaire fabrique la fausse monnaie légale qui va permettre de payer les machines, de payer la publicité et de mettre de l’argent à disposition pour payer la production et lui donner l’apparence d’une richesse. Ce trépied mortel pour la civilisation, machines publicité banques, fondé exclusivement sur le fantasme d’un lendemain merveilleux, ne fonctionne que par la création de fausse monnaie légale et d’emprunts irremboursables. Il est tout de même présenté comme le trépied du succès et de la prospérité. Pour en convaincre encore davantage les nigauds, on charge les entreprises, réputées riches par idéologie, de fournir du travail au peuple et de payer pour sa protection sociale, ce qui évite aux Politiques de s’y intéresser vraiment et de devenir enfin utiles.

Les autres incohérences découlent de la première car si les entreprises créent de la richesse, il faut à la fois les en remercier et leur en prendre une partie.

Pour les en remercier le quatrième quart du XXe siècle a inventé le système le plus ingénieux et le plus scandaleux qui soit. La valeur ajoutée qui devrait rémunérer le travail, est en grande partie détournée par l’État et par les actionnaires. Les actionnaires considèrent qu’il faut les rémunérer de l’argent qu’ils ont mis même s’il ne provient que d’un emprunt et l’État prélève la protection sociale du peuple qu’il augmente sans arrêt par démagogie. Ce paiement de la protection sociale par les entreprises est confié à l’URSSAF qui a pouvoir de faire condamner pour travail dissimulé toute personne qui en rémunère une autre sans prendre en charge la protection sociale de tous. Le résultat est que le travail est de moins en moins rémunéré et que les classes moyennes s’appauvrissent continuellement. Cerise sur le gâteau, cette ponction des actionnaires et de l’État peut se faire jusqu’à ce que l’entreprise en meure, ses dettes étant alors reprises par la collectivité, ce qui a été sacralisé par la loi Badinter de 1985. Tant que ça marche c’est pour l’État et les actionnaires, mais quand ça ne marche plus, ce qui est inéluctable, c’est pour la collectivité. Le dépôt de bilan qui était une honte, devient un moyen de gestion comme l’a dit Bernard Tapie.

Pour prendre aux entreprises une partie de la richesse qu’elles sont faussement supposées créer, se met en place en plus des actionnaires et de l’État, le fabuleux réseau des conseils, des experts, des observateurs, des commentateurs, de tous ces inutiles qui sont payés très cher pour faire croire que le système aberrant peut tenir et même être amélioré. Ceux qui produisent ce qui est vraiment utile comme les agriculteurs ou les artisans vivent de plus en plus mal et sont de moins en moins nombreux pour que survivent de plus en plus d’inutiles et que vivent de mieux en mieux les prêtres du système.

Sans comprendre l’incohérence générale de la situation, il n’est pas possible d’aborder sérieusement les problèmes de chômage et de retraite. Il faut d’abord alléger le fardeau des entreprises de ce qui ne les concerne pas et l’argent doit revenir aux gens qui y travaillent et qui doivent être infiniment mieux payés. Il faut d’abord décharger les entreprises de la protection sociale et en charger les Politiques qui ont l’impôt à disposition. Il faut d’abord que l’État récupère la création monétaire qu’il est seul à pouvoir créer sur richesse constatée quand les banques ne peuvent la créer que sur richesses futures. Il sera alors possible que chaque municipalité soit chargée de rendre utile tous ses concitoyens en mettant au travail tous ceux qui le souhaitent et qui n’ont pas été appelés par une entreprise. Il sera alors possible que l’État valorise ces richesses nouvellement créées et crée la monnaie constatant ces richesses nouvelles.

Ayant retrouvé le bon sens, l’harmonie commencera à être à nouveau envisageable et il sera alors possible de regarder le problème des retraites qui est très simple quand on ne le complique pas artificiellement en accueillant le chômage comme une fatalité et le formatage étudiant comme une nécessité.

Contre la planète sauvons la Terre

La planète est partout. Il faut parait-il la sauver de l’inconscience des hommes et de la veulerie de leurs dirigeants. Personne ne sait comment faire mais la jeunesse occidentale sait que les adultes devraient voir ce sauvetage comme leur premier problème et elle donne la direction à suivre : baisser drastiquement l’émission de CO2, le GIEC, Jean-Marc Jancovici et les accords de Paris l’ont dit. Le Secrétaire général de l’ONU a même dit à la COP 25 de Madrid : « Le point de non-retour n’est plus loin à l’horizon. Nous devons mettre fin à la guerre à la planète ».

Une première question s’impose. Pourquoi notre planète qui s’appelle la Terre, a-t-elle perdu son nom dans les médias pour devenir contre tout bon sens l’unique planète de l’univers ? Une  réponse est que nous nous trouvons une fois de plus devant l’éternel combat des idéologies et du bon sens. Toutes les idéologies s’affirment comme la vérité absolue et ne supportent pas le doute qui, lui, habite le bon sens. Toutes les idéologies utilisent pour s’imposer la fragilité et la fougue de  la jeunesse comme la partie la plus moutonnière des adultes. La jeunesse hitlérienne et les pionniers soviétiques dénonçaient déjà leurs parents récalcitrants. Dans les fausses démocraties inventées au XXe siècle, les pouvoirs ont besoin de la foule pour survivre et plus du tout du peuple et de son bon sens. Les Politiques ont besoin d’électeurs et les médias d’auditeurs, de lecteurs et de spectateurs. Les médias ne vivent que de la publicité et des subventions octroyées par les Politiques. Leurs audiences de la veille est leur premier souci du matin. Elles sont calculées, on ne sait vraiment comment, sous le contrôle des Politiques et sont la base de leurs recettes publicitaires. Les Politiques ne vivent que de l’image attirante ou repoussante que les médias diffusent d’eux. Le dernier sondage est leur premier souci du matin. On ne sait vraiment comment il est fabriqué, mais il est largement diffusé par les médias. Le peuple tient le rôle de Pinocchio mais il est difficile de dire entre les Politiques et les médias, qui jouent le Chat et qui jouent le Renard. Ce qui est sûr c’est qu’à eux deux, comme dans le conte de Collodi, ils tentent de transformer le pays en Pays des jouets (Paese dei Balocchi) et le peuple en baudets.

Essayons de nous extraire de l’idéologie, de revenir à la Terre et d’analyser le problème avec bon sens sans nous précipiter sur la solution que le bon sens, contrairement à l’idéologie, ne trouve que lentement.

Tout d’abord qu’en est-il vraiment du « réchauffement climatique » puisqu’il est martelé d’appeler ainsi l’évolution du climat ? Personne ne conteste que depuis quelques années les glaciers fondent et les calottes polaires diminuent. La calotte glaciaire de l’Antarctique s’analyse différemment car, contrairement à celle de l’Arctique qui n’est composée quasiment que d’eau salée gelée, elle est principalement composée d’eau douce gelée venant des chutes de neiges sur le pôle sud qui est un continent. Mais deux remarques s’imposent.

La première est que depuis Gutenberg, depuis que nous avons des documents nous parlant du climat, les périodes de réchauffement et de refroidissement ont été nombreuses sans qu’il n’y ait de lien avec l’émission de CO2, ce qui entraîne la deuxième remarque.

Le lien entre le réchauffement climatique et l’émission de CO2 vient du cumul de deux choses :

D’une part l’observation indiscutable que les activités humaines et animales produisent dorénavant plus de CO2 que les activités végétale et océane n’en absorbent.

D’autre part une théorie que le CO2 serait un « gaz à effet de serre » et que ce serait lui, avec le méthane du pet des vaches, qui ferait fondre les glaciers. Et c’est là où se situe la vraie difficulté que le bon sens est forcé de relever car sur ce point on affirme beaucoup plus que l’on n’explique. C’est le maillon faible de la chaîne et comme toujours la chaîne n’a de solidité que celle de son maillon le plus faible. Chacun observe que c’est l’atmosphère qui protège la Terre du vide glacial sidéral. L’atmosphère joue le rôle de la vitre dans une serre. Elle est composée grosso modo de 80% d’azote, de 20% d’oxygène et de traces d’autres gaz, 0,93% d’argon, 0,25% de vapeur d’eau, 0,04% de CO2… Les nuages qui gardent la chaleur de la Terre, ou qui ne la retiennent plus quand ils ne sont plus là, ne sont pas un gaz mais des gouttelettes d’eau en suspension dans l’atmosphère. Il est surprenant de lire qu’on les additionne aux traces de vapeur d’eau pour affirmer mensongèrement qu’ils forment 72% des « gaz à effet de serre ». Ils sont en tous cas les protecteurs de la chaleur terrestre et il est vrai par ailleurs que la quantité de CO2 est passée de 280 ppmv (parties par million en volume) en 1750 à 381 ppmv en 2006. Cela fait certes passer le pourcentage de CO2 dans l’atmosphère de 0,04% à 0,05%, mais qui explique le lien avec le climat qui est proféré partout ?

Un changement climatique peut venir de trois sources :

  • La distance irrégulière de la Terre au soleil et l’inclinaison variable de son axe très bien décrits par les paramètres de Milutin Milankovic,
  • L’activité solaire que nous commençons juste à décrire faute de la comprendre,
  • L’activité des créatures terrestres, qu’elles soient végétales, animales et humaines.

Il s’observe par le déplacement des dépressions et des anticyclones, déplacement dont on ne voit pas clairement le lien avec la quantité de CO2 dans l’atmosphère. On ne voit d’ailleurs clairement pas grand-chose sur le déplacement des dépressions et des anticyclones que l’on constate sans jamais l’expliquer.

L’idéologie, irréfutable sous peine de négationnisme, que la Terre va mourir parce que dans son atmosphère le CO2 passe de 0,04% à 0,05% ne serait-elle pas un dérivatif commode que le capitalisme utiliserait pour cacher le vrai problème autrement plus sérieux ? Pour survivre encore un moment, le capitalisme n’aurait-il pas besoin à la fois de piller les matières premières de la Terre et de ne former qu’une seule civilisation mondiale consumériste, apparemment multiculturelle et en réalité anglo-saxonne ? Entendre à Madrid à la COP 25 qu’il faut « inciter les gouvernements à agir contre le changement climatique » montre bien la force du chant du cygne du capitalisme. Le peuple français doit-il en être dupe ?

Ne faut-il pas mettre fin à la guerre à la Terre en reconnaissant ses civilisations diverses et en tentant chacun chez soi de redonner de la cohérence à sa propre civilisation ?

Les bases de l’économie sont bafouées dans un silence général

L’économie n’est que l’étude des rapports entre la production, la richesse et la monnaie. Elle ne peut être crédible qu’en étudiant globalement les trois y compris leur interaction. Et pour ce faire il faut d’abord comprendre précisément ce qu’est chacun des trois pieds de l’économie avant d’étudier leurs relations. Il ne faut pas se contenter de définitions vagues, de fausses évidences et de soumissions sécurisantes à de prétendus sachants. Si les détails peuvent être délicats, l’épine dorsale de l’économie est à la portée de tous et d’une simplicité biblique. Seuls les montages que l’on fait partout pour faire tenir un système impossible sont évidemment complexes.

Une production est une fabrication de produit, que ce soit un pain, un fruit, un dessin d’enfant, une bouse de vache, un soin, une voiture, un résidu nucléaire ou une machine. C’est quelque chose de totalement objectif, une réalité incontournable. Une production peut être une richesse, un déchet ou un problème. Elle peut même changer de catégorie avec le temps comme le dessin d’enfant ou l’automobile, tellement richesse, déchet et problème sont des notions totalement subjectives qui évoluent avec le temps, ou avec l’espace, voire même avec les gens avec lesquels on se trouve.

Une richesse est en effet le regard totalement subjectif qu’une collectivité porte sur une chose ou sur une idée qu’elle trouve belle ou bonne. Toute civilisation tend à rendre ce regard objectif car elle considère sa vision du beau, du bien et du vrai comme la seule vision sérieuse. Elle croit sa justice juste puisqu’elle y voit l’addition de ce qui est bien et de ce qui est vrai pour elle. Elle croit que sa clarté est limpide puisqu’elle y rassemble ce qu’elle croit beau et ce qu’elle croit vrai. Et elle croit aussi que sa richesse est objective puisque tout le monde la trouve belle et bonne ; tout le monde… de cette civilisation. Une bière est richesse à Munich, pas du tout sur une autoroute suédoise. De même que la justice de Daesh n’a rien à voir avec la justice occidentale, la richesse d’un Malien qui est riche de la famille, n’a rien à voir avec la richesse d’un Américain.

La monnaie a une histoire et c’est toujours la même sur toute la Terre et elle est en général assez mal racontée. La monnaie n’arrive pas toute seule et au début il n’y a jamais eu le troc. Au début tout groupe humain se constitue autour du donner-recevoir-rendre que l’on constate dans les familles, dans les tribus et dans les groupes d’amis. C’est une sorte d’échange des êtres, de ce qu’ils font de mieux ou de moins mal. Ce donner-recevoir-rendre a été admirablement étudié par l’ethnologue et professeur au Collège de France Marcel Mauss (1872-1950). Il y a vu un « fait social total » au service du lien social et le nourrissant. Ce fait social est total parce qu’il est à dimensions culturelle, économique, sociale, religieuse, symbolique et même juridique. Cette réalité dans la constitution des groupes humains est fondamentale et renvoie aux oubliettes la notion ridicule de troc au départ des groupes humains. Qui, à part les idéologues de l’économie, voit du troc dans la vie familiale ?

La monnaie n’est pas venue remplacer le donner-recevoir-rendre ni bien évidemment le troc qui n’a jamais existé que très exceptionnellement entre particuliers, elle est venue résoudre le problème créé par certains qui  partout oubliaient de donner et de rendre et se contentaient de recevoir. Cela posait un problème que les familles connaissent et règlent en interne. Mais quand le groupe devient important, il ne peut plus être résolu par le simple regard ou la remarque d’une autorité reconnue. C’est alors l’introduction de la monnaie qui partout résout le problème. Le groupe prend d’abord acte du fait qu’un individu a donné, qu’il a contribué à la richesse collective. Il lui donne en reconnaissance un titre de créance sur n’importe quel autre membre du groupe. Ce titre de créance transmissible et facilement transportable, s’appelle la monnaie en souvenir du travail  qu’il a effectué et qui a été reconnu utile. Le mot monnaie comme le mot monument vient en effet de moneo, forme latine causative de la racine grecque men de la mémoire. La cause de la monnaie comme celle du monument est de se souvenir. La monnaie circule, transportant l’énergie qui a permis sa création, mais par définition le pouvoir ne peut la créer que si une nouvelle richesse a été constatée. Sans cela c’est de la fausse monnaie qui ne fait que dévaloriser la monnaie existante en augmentant sa quantité sans augmenter la richesse. C’est l’énergie humaine qui a créé une nouvelle richesse, qui se retrouve dans la monnaie. Il n’y a de vraie monnaie qu’en constat d’une richesse existante. C’est un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe qui l’utilise.

Très curieusement depuis des siècles personne ne semble avoir pris la peine de définir la monnaie d’une façon simple et claire et on entend le désaccord des économistes. Certains disent que c’est une marchandise, d’autres un signe, Adam Smith la voyait comme un voile et tous ceux qui n’ont surtout pas envie de savoir ce qu’elle est, vont dire que ce n’est qu’une convention. Ce qui est sûr, c’est que la monnaie, n’ayant jamais été définie sérieusement, est devenue comme la langue d’Esope la meilleure et la pire des choses.

La meilleure car elle permet de faire le lien à l’intérieur d’une civilisation entre les productions objectives et les richesses subjectives. Ce lien très naturel et pourtant très complexe s’appelle la valeur ou le prix. Le prix immobilise pour un groupe sur une production donnée, à un moment donné et en un lieu donné, la notion très variable de richesse. Grâce à ce lien Aristote a pu écrire, sans malheureusement jamais définir la monnaie, qu’elle pouvait avoir trois utilités : faciliter les échanges, être une réserve et chiffrer la valeur.

Mais la monnaie est aussi devenue la pire des choses car les hommes ont pris conscience de la force énergétique de la monnaie qui transporte de l’énergie humaine et ils ont joué sur la force énergétique de la monnaie pour fabriquer de la fausse monnaie en feignant d’oublier que cette fausse monnaie ne faisait que dévaloriser la vraie, lui diluer son énergie. Tant que les faux monnayeurs étaient des délinquants, le problème n’a pas été trop grave car ils étaient pourchassés et donc peu nombreux. En France ils ont été d’abord condamnés à mort par ébouillantage au marché aux pourceaux puis simplement guillotinés jusqu’en 1832 date à partir de laquelle les peines ont diminué du bagne à la réclusion et de la perpétuité à 30 ans. Mais le scandale, dénoncé par le prix Nobel Maurice Allais et qui a généré un embrouillamini indescriptible, c’est quand l’État a reconnu que le faux-monnayage pouvait être acceptable intellectuellement et qu’il est devenu légal pour les banques par l’acceptation de la monnaie scripturale, celle que l’on crée par un jeu d’écritures. Ce sont les banques elles-mêmes réunies dans Bâle 3 qui limitent leur création de fausse monnaie par des normes autoproclamées et très aisément contournables. Essayons tout de même de décrire l’indescriptible folie actuelle qui fait croire aux braves gens que l’économie est compliquée et qui n’est là que pour ne plus voir l’essentiel.

D’abord l’historique. Les accords de Bretton Woods de 1944 avaient lié les monnaies au dollar en liant le dollar à l’or et donc à une richesse préexistante. Mais Nixon ayant en 1971 déconnecté le dollar de l’or, il a ipso facto déconnecté les autres monnaies de toute richesse précédemment créée. L’euro a donc été créé en équivalence à des monnaies qui n’avaient plus aucune équivalence avec une richesse reconnue, et ce depuis le 15 août 1971. Aujourd’hui la monnaie n’est plus créée par l’État en constat d’une richesse précédemment créée mais par les banques qui équilibrent cette création par une créance sur le futur, c’est-à-dire par un espoir de création de richesse future. D’une création de tous temps de la monnaie sur le constat d’une richesse existante et reconnue, on est passé, pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité avec l’euro, à une monnaie créée sans vraies limites sur l’espoir d’une richesse future, ce qui autorise tous les fantasmes.

C’est pour faire passer cette ignominie intellectuelle que l’université, les experts, l’INSEE et les médias sont tous mis à contribution pour faire croire à la création de richesse pendant que les politiques font rentrer par l’impôt les créances des banques. Au XXIe siècle la manipulation se met en marche et les impôts se mettent à monter.

Pour faire croire à la création de richesse, on crée le PIB, fabuleux outil inverseur, qui appelle produit la somme de toutes les dépenses. Plus on dépense plus on est riche. On a même appelé sans rire « croissance économique » l’augmentation des dépenses. Les experts ne travaillent plus que sur des pourcentages de PIB. Les critères de Maastricht sombrent dans un ridicule qui ne dérange même plus. Le déficit budgétaire ne peut être supérieur à 3% de ce que l’on a dépensé l’année d’avant. Dépensez plus et il deviendra intelligent d’augmenter le déficit ! L’emprunt ne doit pas dépasser 60% de ce que l’on a dépensé l’année précédente. Dépensez plus et vous pourrez emprunter encore davantage ! Ubu est roi dans l’Union européenne.

Dans le même temps les banques fabriquent la monnaie qu’il faut pour que toutes les productions soient achetées et deviennent des richesses justifiant a posteriori la fabrication de monnaie. Et on en arrive à la stupidité absolue que toute production est réputée richesse. Cette erreur entraîne toutes les autres car tout se met au service de la production qui s’emballe grâce aux machines que les banques financent, qui doit être vue comme une richesse grâce à la publicité que les banques financent, qui doit être achetée par des consommateurs que les banques financent. La spirale infernale est lancée. On fabrique de plus en plus de monnaie pour justifier la création aberrante précédente.

Les conséquences sont multiples comme celles d’une bombe à fragmentation. Les contradictions s’enchaînent et s’entraînent :

Il faut dépenser pour faire du PIB mais ne pas dépenser pour respecter les critères de Maastricht.

Le peuple ne doit pas être trop payé pour que les productions restent à un niveau de prix raisonnable en dépit des montagnes d’argent dépensé en machines et en publicité, mais il doit tout de même avoir l’argent pour acheter les productions et en faire des richesses. La solution ? L’emprunt. Demain paiera.

Le peuple qui se croit en démocratie doit laisser en place la pseudo élite qui depuis 50 ans détruit la civilisation pour rester en place sous différentes couleurs évolutives, mais en même temps on augmente perpétuellement ses impôts. Les campagnes électorales sont de plus en plus compliquées pour embobiner le peuple et cela coûte de plus en plus cher. La solution ? L’emprunt. Demain paiera.

Malgré cela le peuple met des gilets jaunes pour dire que cela ne va pas. Il faut bien alors trouver des électeurs pour rester en place. On en arrive au racolage de toutes les minorités que l’on flatte, à une dictature des minorités que l’on finance. Comment faire ? L’emprunt. Demain paiera.

Dieu ! Qu’il est devenu compliqué et dispendieux de faire croire que la bêtise est intelligente ! Et si on en revenait à ce qui a été vrai de l’aube de l’humanité à 1971, à une monnaie constatant une richesse existante et reconnue, monnaie dont seule la rareté évite toutes les dérives ?

 

Les inutiles ont pris le pouvoir partout

De partout les peuples des villes descendent dans la rue brandissant le drapeau de leur pays. Les peuples des campagnes n’ont pas besoin de drapeau pour être attachés à leur terre. Avec le concours des médias partout rachetés par la finance, des gens qui ne savent pas faire grand-chose ont pris le pouvoir en flattant l’affect du peuple qui les a crus, tellement ils ratissaient large. Partout les peuples sont plus que déçus car ces gens pour faire croire à leur utilité, continuent à flatter, à détruire le tissu social, à rêver, à créer des normes pour les vérifier, à créer de l’argent pour le dépenser et se croire puissants comme l’empereur nu du conte d’Andersen. Ainsi actuellement nous avons Emmanuel Macron.

La destruction de la civilisation est leur première occupation, toujours déguisée en croisade pour le bien. On crée les droits de l’enfant soi-disant pour le protéger mais dont le résultat est de tuer l’autorité parentale indispensable à la structuration de l’enfant et donc de tuer la famille. On crée des normes dans tous les domaines soi-disant pour protéger mais dont le résultat est de rendre tout beaucoup plus cher, d’appauvrir tout le monde, et de permettre en plus une rapine générale en sanctionnant leur non-respect. On crée une vérité totalement artificielle et idéologique, serinée par les médias, et qui pour être crédible consomme une énergie folle comme la colle pour faire tenir le château de cartes alors que la pomme au bout de sa branche n’a besoin de rien pour résister au vent. Tout devient obligation et interdiction pour atteindre le rêve inatteignable des inutiles qui dépensent l’énergie de leur peuple en les  réduisant à des spectateurs, des auditeurs, des lecteurs, des consommateurs et des électeurs. De partout tout naturellement les peuples se détournent de cette obligation de servitude. Ils ne votent plus. Ils n’acceptent plus de voir leurs pays détruits par leurs dirigeants. Ils n’acceptent pas les obligations de parité quand on fait l’impasse sur la parité dans les maternités. Mais ils n’ont pas le droit de le dire.

Et pendant ce temps-là les problèmes s’accumulent, tous liés au fait que le pouvoir ne s’intéresse qu’à l’inutile, du moment qu’il flatte l’affect du peuple et qu’il justifie sa propre agitation.

Tout chef sait depuis l’aube de l’humanité qu’il faut faire faire aux gens dont il a la charge, ce qu’ils font le mieux ou le moins mal. Ce principe évident a été rappelé par David Ricardo dans ce qu’ils ont appelé pompeusement « l’avantage comparatif » comme s’il fallait toujours donné un nom abscons au bon sens pour faire croire qu’on l’a découvert. Le devoir du pouvoir est donc de veiller à ce que chaque citoyen fasse bien ce qu’il fait le mieux ou le moins mal. Mais au lieu de cela, dans l’incapacité de remplir son rôle auquel il n’a pas envie de réfléchir, il se décharge lâchement du problème sur les entreprises dont la vocation est ailleurs : produire et faire reconnaître leurs productions comme des richesses. Il suffit de faire croire grâce aux médias que les entreprises créent des richesses pour justifier la double inutilité coûteuse de simultanément les subventionner et les prélever. Les prélever en mettant à leur charge l’ensemble de la protection sociale du peuple et en confisquant une part de l’argent qu’ils prennent à leurs clients venus reconnaître leur production comme une richesse. Les subventionner de mille façons plus ou moins discrètes mais surtout en laissant, depuis la loi de 1973 et surtout depuis celle de 1985 appelée loi Badinter, le droit aux actionnaires de pomper les liquidités quand tout va bien mais de laisser les dettes à la collectivité par le dépôt de bilan quand tout va mal. Pile je gagne, face tu perds. Bernard Tapie a officialisé le dépôt de bilan comme un acte  de gestion alors qu’il était la honte avant 1973. Non content de ne pas faire son travail en l’imposant aux entreprises, l’État distribue l’argent qu’il n’a pas, aux citoyens qu’il ne sait pas rendre utiles. Si par hasard un édile veut rendre utile un chômeur, l’URSSAF sort de sa niche pour l’accuser de travail dissimulé puisqu’il ne prend pas en même temps en charge la protection sociale de tout le monde y compris des salariés de l’URSSAF.

En même temps comme dirait certain, la démocratie devient un mot ridicule alors que Jean Bodin en avait admirablement donné le sens au XVIe siècle comme une des trois formes de république avec la monarchie et l’aristocratie. Il ne peut y avoir de démocratie que si les électeurs ont quelque chose à perdre s’ils choisissent des incapables. Athènes l’avait parfaitement compris en limitant le droit de vote aux producteurs de blé et d’huile d’olive comme le XIXe siècle avait aussi tenté de le respecter en limitant le droit de vote à ceux qui payaient des impôts. La formule étonnamment stupide d’ « un homme, une voix » permet à la finance de placer ses hommes en achetant l’affect du peuple avec l’argent de ce peuple qui n’a que le droit de s’appauvrir. La finance, pour continuer à tenir son monde, a transformé la démocratie en dictature des minorités grâce à ses pions et aux médias. Comment s’étonner que l’abstention devienne la réponse intelligente des peuples ?

Mais le plus gros problème reste l’espace de jeu des acteurs économiques et les drapeaux brandis par les manifestants sur toute la Terre montrent où est le bon sens des peuples. Personne n‘a jamais vu quiconque, à part la pseudo élite qui en vit, brandir un drapeau européen dans une manifestation. On a oublié qu’à l’intérieur d’une même nation c’est le donner-recevoir-rendre qui est la règle économique de base alors qu’entre nations, seul le troc est sérieux. L’ONU avait unanimement reconnu cette évidence dans la charte de La Havane de 1948 en créant l’Office International du Commerce (OIC). Pour plaire à l’armée d’inutiles, on a créé à Genève en 1995 l’OMC, cette organisation imbécile qui essaie de créer entre les États une organisation faite d’interdictions et d’obligations sous le parapluie d’un but réputé commun, la fin de la pauvreté. L’OMC a pris soin de définir dogmatiquement la pauvreté comme l’incapacité à emprunter pour dépenser. Fabriquez de la monnaie, déversez-la par hélicoptère et vous aurez vaincu la pauvreté. Tel est le dogme des inutiles qui rêvent d’une civilisation mondiale impossible mais qui s’acharnent à détruire les civilisations existantes en prétextant que les races comme les nations n’existent pas. Dire qu’elles existent est immédiatement traduit comme une volonté de croire sa nation ou sa race supérieure. Ce mensonge est tellement répété qu’il en deviendrait presque vérité, Sachez différencier un chêne d’un sapin et vous serez immédiatement accusé d’en mépriser un. Il est triste de voir les banques allemandes creuser leurs tombes en prêtant sans retour possible aux banques du sud de l’Europe, l’argent qu’il leur faut pour que leur peuple achète allemand. Avec Target 2, l’Union européenne, autre nom du 4e Reich, est bien mal partie.

Ainsi va le monde en attente de ce qui balaiera ces inutiles au pouvoir qui, pour y rester, fabriquent à la pelle de nouveaux inutiles dans l’éducation nationale, et de l’argent pour tenir encore un peu en consommant l’énergie du futur.

On se trompe de transition énergétique

La transition énergétique est à la mode. Politiques, médias et mouches du coche s’en donnent à cœur joie et laissent croire à un remplacement progressif des énergies fossiles émettrices de CO2 et des énergies nucléaires qui font facilement peur, par des énergies renouvelables.

A contre-courant mais parfaitement logique, Jean Marc Jancovici rappelle dans tout le monde universitaire que vivre sur les énergies renouvelables a toujours été l’apanage de l’humanité avec son chauffage au bois, sa traction animale, sa marine à voile et ses moulins à eau et à vent. Il explique à juste titre que ce n’est que depuis que nous utilisons de l’énergie fossile que nous sommes devenus des supermen à nos propres yeux en multipliant par des milliers notre capacité énergétique grâce aux machines. Il montre aussi, croquis à l’appui, qu’aucune énergie n’en a jamais remplacé une autre et que les nouvelles énergies ne se sont chaque fois que surajoutées aux précédentes que l’homme a continué à consommer de plus en plus, tellement ses machines étaient énergivores. Le charbon n’a pas remplacé le bois que l’humanité a continué à consommer de plus en plus. Le gaz et le pétrole n’ont pas remplacé le charbon que l’humanité a continué à consommer de plus en plus. Le nucléaire n’a pas remplacé le pétrole et le gaz que l’humanité a continué à consommer de plus en plus.

Encore une fois à juste titre, Jancovici insiste sur le fait que l’énergie fossile n’est pas gratuite alors que nous ne payons que le prix de son extraction, de son transport, de sa transformation et les bénéfices de tous les acteurs de son cheminement. Nous ne payons pas la reconstitution en millions d’années de ce que nous consommons quotidiennement de façon croissante. Jancovici souligne que cet aveuglement était déjà celui de Jean-Baptiste Say qui écrivait en 1804 dans son Traité d’économie politique: « Les ressources naturelles sont inépuisables, car sans cela, nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques ».

Là où Jancovici fait lui-même exactement l’erreur qu’il reproche à Jean-Baptiste Say d’avoir fait il y a deux siècles, c’est quand il dit négligemment lors de sa très intéressante leçon inaugurale à SciencesPo le 29 août 2019 « Du pognon, il y en a plein » (à 2h13 sur les 2h24 de sa leçon). Il ne réalise pas que la monnaie est une énergie, qu’elle n’est pas plus gratuite que les autres, et qu’une fois de plus cette énergie voudrait  remplacer les énergies précédentes et ne fait en fait que se surajouter sans faire baisser les autres.

L’énergie monétaire a en effet complètement changé sa source par un véritable triple saut en un peu plus de 50 ans, de 1944 à 2001. Jusqu’aux accords de Bretton Woods en 1944, toute monnaie avait toujours été liée à ce que le peuple qui l’utilisait voyait comme une richesse préexistante, généralement de l’or. La monnaie était la richesse du passé du peuple. C’est pour cela qu’en échange de la monnaie il donnait de lui-même. Les accords de Bretton Woods n’ont apparemment pas changé grand chose. Sous impulsion américaine ils ont lié les monnaies au dollar et le dollar à l’or. Cela restait cohérent à la condition que la FED n’imprime pas plus de dollars que le Trésor américain ne possédait d’or. Or la FED a imprimé 5 fois plus de dollars qu’il n’y avait d’or et Nixon a été obligé le 15 août 1971 de déconnecter en urgence le dollar de l’or pour endiguer la fuite de l’or américain que beaucoup, comme De Gaulle, venaient chercher contre des dollars. Mais le troisième saut de ce triple saut a été l’introduction de l’euro avec des équivalences avec les monnaies européennes antérieures en oubliant consciencieusement qu’elles n’étaient plus liées à rien par la décision américaine de 1971.

Depuis le 15 août 1971 et officiellement à partir de la création de l’euro, l’énergie monétaire ne provient plus d’une richesse passée reconnue comme cela avait toujours été le cas depuis l’aube des temps. Elle provient d’une richesse future totalement imaginaire et que l’on peut donc faire croître sans limite en l’espérant himalayenne, voire même perçant le ciel. Nous vivons globalement au-dessus de nos moyens grâce aux 200.000 milliards de dollars de dettes que nous avons. Ces dettes sont en réalité la source virtuelle et apparemment gratuite de la nouvelle énergie monétaire qui nous permet partout de faire n’importe quoi et de croire possible le libéral-libertarisme. Nous avons rajouté aux couches d’énergies que Jancovici décrit très bien et que nous continuons à consommer, une nouvelle énergie dont il ne parle pas comme d’une énergie, l’énergie monétaire. Nous consommons avec la monnaie, une énergie sans source connue. Nous la voulons gratuite et illimitée et nous le croyons possible puisque c’est une énergie qui nous vient du futur. Venant du futur nous pouvons l’imaginer à notre guise et c’est cette transition énergétique que nous vivons actuellement et dont nous n’osons pas parler parce qu’au fond de nous, nous n’en sommes pas très fiers.

La question que chacun devrait se poser aujourd’hui est de savoir s’il veut se dégager des faux rêves collectifs mondialisés et inatteignables que les médias, l’éducation nationale et les politiques ont mis dans les esprits. Ces rêves se nourrissent de l’énergie monétaire (donnez-nous les moyens). C’est en sortant de ces rêves et en réalisant que « la seule source de l’énergie monétaire est le travail humain et ses réalisations passées » (Bruno Lemaire), que nous pourrons faire en sorte que cette énergie monétaire soit à nouveau au service du peuple puisque c’est sa propre richesse, et qu’elle ne soit pas gaspillée au service d’un système que plus personne de sérieux ne défend vraiment.

L’énergie des chômeurs doit remplacer l’énergie monétaire venant de la dette. Mais cela commence par la compréhension et la maîtrise de l’énergie monétaire, puis par la compréhension que le chômage n’est pas le problèmes des entreprises mais celui des politiques. Sans quoi nous continuerons à faire toutes nos bêtises en douceur grâce à l’énergie monétaire qui fabrique les machines, et tant que les énergies précédentes seront encore disponibles pour les faire fonctionner.

L’économie mondiale affronte un problème qu’elle n’a jamais connu

Les politiques, les médias, les financiers et les économistes s’acharnent à résoudre les problèmes qu’ils voient mais qui ne sont plus les bons. Ils ne résolvent donc absolument rien et les peuples les voient s’agiter en souffrant de leur incompétence. Les peuples ne savent plus comment exprimer leur malaise puisque, quelle que soit la forme de cette expression, cela ne change rien.

Le vrai problème est ailleurs et est tellement énorme que personne ne semble avoir envie de le voir, de le comprendre et encore moins de l’affronter.

Depuis Aristote on n’a jamais défini la monnaie autrement que par ses utilisations, moyen d’échange, réserve de valeur et chiffrage de la richesse dont on a complètement oublié qu’elle n’est qu’un regard commun, parfois éphémère, sur quelque chose de collectivement apprécié. Personne ne semble avoir pris la peine de dire ce qu’est la monnaie. Certains soutiennent que c’est une marchandise, d’autres un symbole, un signe, une institution, un contrat… Chacun y va de son ego et certains soutiennent même que la monnaie n’est….rien. Verrait-on l’énergie électrique définie exclusivement par ses utilisations comme l’éclairage ou le chauffage ou par son stockage dans les accus ? C’est pourtant ce que nous faisons avec l’énergie monétaire qui nous fait pourtant vivre et notre aveuglement nous endort. Nous devons définir la monnaie et en tirer les conséquences.

Une monnaie est un titre de créance sur le peuple qui l’utilise. Ce titre de créance a toujours été fondé sur le fait que la monnaie était une richesse déjà constatée qui transportait avec elle une part de la vie passée du groupe.

Cela a été des plumes d’oiseau rare, du bétail, des grains de blé, du sel, de l’or, de l’argent ou du cuivre. Chaque civilisation a trouvé sa matière pour remplacer le donner-recevoir-rendre très bien défini par Marcel Mauss et qui continue à être irremplaçable dans des structures comme la famille. Il a fallu pourtant le remplacer car, quand le groupe devient trop important, le donner-recevoir-rendre perd son harmonie car certains oublient de rendre.

La monnaie, richesse déjà constatée, est rare par définition. C’est sa rareté qui empêche normalement le peuple qui l’utilise de s’abandonner aux rêves hédonistes et de croire que l’impossible est possible. C’est cette rareté que le papier monnaie a systématiquement piétinée par soif d’énergie et par désir de plaire.

Toutes les tentatives de papier-monnaie du XVIIIe siècle ont toutes commencé par des équivalences avec des richesses précédemment reconnues. Le système de Law était fondé sur les actions de la compagnie du Mississipi, Le rouble de la grande Catherine sur les mines et le cuivre, les assignats sur les biens confisqués de la noblesse et du clergé, le dollar continental sur la livre sterling. Si les accords de Bretton Woods deux siècles plus tard ont lié toutes les monnaies au dollar, le dollar gardait son équivalence en or.

Toutes ont explosé parce que, par facilité ou rouerie, on a imprimé beaucoup plus de billets que de richesse reconnue. Law a fui à Venise dès que le Régent a eu remboursé les dettes faramineuses de Louis XIV, le rouble papier a disparu dès les réformes coûteuses de Catherine II effectuées, les assignats ont été retirés dès que la bourgeoisie a eu récupéré à bas prix les biens confisqués par la nation, le dollar continental n’a plus rien valu quand la guerre d’indépendance a été payée. Le dollar américain a été déconnecté de l’or quand la FED a imprimé 5 fois plus de dollars qu’il n’y avait d’or dans ses coffres, pour payer le plan Marshall puis les guerres de Corée et du Vietnam. Tout a toujours été partout payé au bout du compte par l’impôt en monnaie dévaluée. L’augmentation exponentielle des impôts depuis les années 70 n’en est que le sinistre constat. Depuis le 15 août 1971 les monnaies ne sont liées à aucune richesse.

On a même avec la création de l’euro, créé pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité, une monnaie sans équivalence avec une richesse préalablement reconnue si ce n’est avec des monnaies nationales, elles-mêmes déconnectées de toute valeur 30 ans auparavant. C’est ce qui a ouvert la boite de Pandore.

Tout n’est maintenant fondé que sur la confiance que les peuples ont dans leurs dirigeants, leurs politiques, leurs médias, leurs financiers et leurs économistes, dans ce qui a créé l’euro et qui industrialise la surproduction de monnaie en laissant loin derrière lui les artisanats de Law, des assignats ou du dollar continental. La banque du Japon, la FED et la BCE impriment en continu pour faire croire que les machines créent des richesses. La monnaie devient un outil d’illusionniste. Les sachants savent tellement que les monnaies ne valent plus rien qu’ils les placent à taux négatif pour espérer en récupérer une partie lors de l’explosion.

Pour tenir depuis 75 ans alors que toutes les précédentes escroqueries n’ont tenu que quelques années, le système a joué sur deux tableaux qui se soutiennent l’un l’autre. D’une part la création du PIB pour faire croire à une création objective de richesse et d’autre part la quasi dissimulation des actifs des banques centrales pour que les peuples ne réalisent pas que toute création monétaire sans constat préalable de nouvelle richesse est, au centime près, un futur impôt qui peut être partiellement sous forme de dévaluation.

Les universitaires, les intellectuels et les médias ont été indispensables pour faire croire aux peuples que le PIB était un produit à se partager alors qu’il n’est que la somme de toutes les dépenses. Faites-monter le prix de l’immobilier, des actions ou des œuvres d’art, faites tourner et vous aurez un PIB fantastique sans aucune création. Il n’y a pas une dépense qui ne soit pas comptée dans le PIB et aucun élément du PIB n’est pas une dépense. Les mêmes ont soigneusement caché que les banques centrales ont un bilan équilibré et que chaque fois qu’elles créent de l’argent qu’elles mettent à disposition à leur passif, elles inscrivent à leur actif sous différentes formes une créance du même montant sur les peuples que les politiques sont payés à récupérer par l’impôt, ce qui devient malheureusement leur première activité car c’est la seule qui peut freiner la dévaluation.

Pour parfaire ce système incohérent nous avons trouvé l’idée lumineuse de fonder la monnaie non plus sur une richesse reconnue préalablement comme cela a toujours été le cas, mais sur une richesse future ouverte à tous les fantasmes. Nous avons même fait croire aux peuples qu’un investissement était un multiplicateur de monnaie alors qu’il n’est qu’une dépense pour faire une production qui ne sera richesse que si des clients viennent s’appauvrir pour l’acheter. Il suffit aujourd’hui de faire croire qu’une stupidité est une richesse comme le sushi ou n’importe quelle américannerie (coca, chewing-gum, Mc Do) pour que l’on investisse dessus avec l’argent créé par une banque centrale sur un futur impôt. Pour faire tenir le système un peu plus longtemps, on flatte tout ce qui peut l’être. Chaque minorité devient une cible à admirer et à flatter financièrement, …. la majorité paiera. C’est comme cela que tout s’inverse car tout est lié. Le collectif n’existe plus vraiment et est totalement dévalorisé au profit d’un individualisme dévorant et totalement insuffisant. Chaque personne raisonnable attend l’explosion. La compétition remplace la coopération, les femmes ne font plus d’enfants, les hommes ne trouvent plus de travail, le travail est très mal rémunéré, l’avantage comparatif de Ricardo est oublié à l’intérieur des nations alors que faire faire à chacun ce qu’il fait le mieux ou le moins mal devrait être l’obligation morale de tout dirigeant qui veut réellement enrichir le pays. S’en décharger sur les entreprises dont ce n’est pas la raison d’être, devrait faire rougir de honte. La peine de mort est interdite pour les criminels mais autorisée pour les innocents si on les appelle dommages collatéraux. Les nouveaux mots racisme et sexisme ont été inventés pour amalgamer volontairement la distinction évidente entre les races et les sexes et leur hiérarchie totalement stupide. Le but de ces mots est d’empêcher les peuples de distinguer les races et les sexes puisqu’ils ont le discernement de ne pas les classer. L’interdiction honteuse des statistiques ethniques poursuit le même but. On encense tout ce qui endort ou rend amnésique. 200.000 milliards de dollars attendent d’être remboursés par des créations de richesses imaginaires. On voit les politiciens se montrer partout pour dire qu’ils écoutent car ils n’ont plus rien à dire. Et quand ils disent, c’est pour faire croire que la technique vaincra la réalité. L’idéal médiatique les incite même à appartenir en plus si possible à une minorité raciale, sexuelle ou religieuse pour être vraiment inattaquables sauf par les affreux racistes, sexistes et autres homophobes qui, étant eux-mêmes la cible à abattre, ne peuvent plus rien dire sur qui que ce soit. Rien que fin septembre 2019 pendant que les politiciens faisaient leur rentrée médiatique quémandant des solutions, la FED créait en 4 jours 300 milliards de dollars.

La question n’est même plus de savoir quand cela explosera mais de chercher les gens qui s’intéressent à la politique et qui ont compris que rien ne pourra être fait tant que la bombe économique actuelle ne sera pas comprise puis désamorcée. C’est seulement alors qu’il sera temps de s’interroger sur la taille du groupe qui devra prendre les rênes de l’action. Perdre son temps aujourd’hui à se demander s’il faut être nationaliste ou européen, changer l’Union européenne ou la quitter, c’est simplement donner du temps aux défenseurs du système qui, dans leur propre intérêt, veulent le faire tenir en continuant à appauvrir les peuples. L’urgence est de retrouver une monnaie qui soit une richesse reconnue par le groupe, et par là même le garde-fou dont la rareté nous empêche, et les empêche, de faire n’importe quoi.

L’action est une nécessité absolue mais personne n’a jamais vu une action qui ne soit pas précédée par une prise de conscience, et une action utile par une prise de conscience cohérente.

Et si on arrêtait de nous prendre pour des c… avec le réchauffement climatique anthropique ?

Toute personne qui parle de changement climatique devrait connaître sur le bout des doigts les paramètres de Milutin Milankovic qui expliquent pourquoi la Terre a été plusieurs fois depuis des millions  d’années une boule de glace et le sera à nouveau avec des périodes interglaciaires plus ou moins longues pendant lesquelles la vie peut se développer. Le premier paramètre est l’obliquité de l’axe de la Terre par rapport au soleil qui varie dans un cycle de 41.000 ans de 21,9 ° à 24,5°. Le second est l’excentricité de la Terre qui tourne autour du soleil dans un cycle de 100.000 ans sur une orbite qui va du cercle presque parfait à une ellipse faisant évoluer les distances de la Terre au soleil. Le troisième paramètre est la précession des équinoxes, la terre tournant comme une toupie avec un axe qui décrit un cercle en 23.000 ans. Ces trois paramètres expliquent, à rayonnement constant du soleil dont nous ne savons pas grand-chose, pourquoi la Terre en reçoit des quantités très variables. C’est très bien expliqué sur des tons différents dans deux vidéos assez courtes, visibles sur youtube ici et ici, que quiconque souhaitant ne pas dire trop de bêtises sur le climat, devrait absolument regarder.

Cela éviterait de continuer par ces fadaises à détourner l’attention des braves gens du vrai problème actuel qui est le pillage de la Terre pour nourrir les machines qui fabriquent et transportent en continu ce que l’on impose comme richesses, en fabriquant au même rythme de la monnaie pour les acheter. Nous sommes encore beaucoup trop nombreux à ne pas comprendre que la monnaie est une énergie monétaire comme l’électricité est une énergie électrique. Ne le comprenant pas, nous ne sommes pas choqués que la monnaie soit devenue une énergie sans source, une énergie qui n’est qu’apparence et qui s’accumule en creux dans les dettes que les Politiques sont payés à récupérer par l’impôt. La dette mondiale des 6 milliards d’êtres humains est aujourd’hui de 200.000 milliards de dollars en additionnant les dettes des États, des entreprises et des particuliers. Et cela monte à chaque instant puisque nous ne voulons pas en prendre conscience en feignant de trouver cela secondaire. Nous préférons jouer au sorcier qui va déplacer les anticyclones et les dépressions en s’en croyant capable alors que personne n’a encore expliqué les raisons de ces déplacements imprévisibles. A force de se laisser prendre pour des c…, ne le deviendrions-nous pas un peu ?

Le « problème à traiter » de Jean-Marc Jancovici

Dans sa leçon inaugurale à SciencesPo du 29 août 2019, où il reprend son cours au Mines de Paris, Jean-Marc Jancovici souligne remarquablement le « problème à traiter » en partant d’un constat difficilement contestable, à savoir que toute notre vie n’est composée que de ressources transformées, elles-mêmes n’étant toutes, que de l’énergie transformée. Il précise que ce sont les machines qui ont fait de nous des « supermen pour de vrai », en multipliant notre puissance personnelle en moyenne par 200, et en occident dans les villes par mille ou deux mille. Cela s’est fait en deux siècles en passant des énergies renouvelables aux énergies fossiles dont le côté apparemment illimité n’a jamais permis de réflexion sur le coût de leur reconstitution qui devrait en toute logique être pourtant provisionné.

Avec quelques formules-chocs il nous rappelle des vérités oubliées : « L’énergie c’est la capacité à transformer l’environnement », « Dans un seul litre d’essence il y a la même capacité à transformer l’environnement que dans 10 à 100 jours de travail de force d’un être humain », « Dépenser de plus en plus d’énergie c’est utiliser de plus en plus de machines », « Chaque être humain exploite sans s’en rendre compte des milliers de machines ». Il constate que nous avons simplement remplacé l’esclavage humain par l’armée d’esclaves que sont les machines, en considérant toujours que la ressource est illimitée donc gratuite, et que l’on ne paye que son ramassage.

Le problème est parfaitement posé mais il bute sur les solutions en commençant pourtant par donner une excellente définition de l’économie, « l’économie c’est la compréhension des facteurs limitants dans la production ». Mais il ne tire pas les conséquences de sa propre définition car il ne parle que des facteurs limitants que sont pour lui l’émission de CO2 par toutes les machines thermiques et la lente destruction de la Terre par une consommation inconsidérée de ses ressources.

Il ne parle pas du premier facteur limitant, le plus naturel, celui qui devrait nous mettre obligatoirement et naturellement devant notre problème pour utiliser notre intelligence à le résoudre, même si nous ne savons pas aujourd’hui comment. Il élimine au contraire cette limite essentielle en disant : « Du pognon il y en a ». Ce facteur limitant normal dont il ne dit pas un mot, c’est la rareté normale de l’énergie monétaire. Le problème de notre civilisation, c’est que nous avons volontairement oublié la source de cette énergie pour ne pas voir son épuisement. Nous avons sombré dans la «pigilithie» dont nous devons nous vacciner car elle nous empêche, par la fuite en avant, d’affronter notre problème. La monnaie est une énergie dont nous avons perdu la source. C’est cette énergie sans source qui fabrique les machines qui grignotent la Terre. Jean-Marc Jancovici a parfaitement raison de dire que « PIB ou  CO2, il faut choisir » mais il doit prendre conscience que le PIB n’est que la somme de nos dépenses de consommation ou d’investissement et que ce PIB est fabriqué artificiellement par une énergie monétaire sans source, « apigique ».

Certains pourront se contenter de la réponse  proposée par Contrepoints D’où vient l’argent ? Du chiffre d’affaires des entreprises, point. Personnellement cette réponse me fait simplement me remémorer la réplique culte de Thierry Lhermitte : « Je n’aime pas dire du mal des gens mais effectivement elle est gentille ». D’autres pourront, comme Jean-Marc Jancovici, vouloir soigner le malade sans chercher la cause de la maladie, faire des vœux pieux : « Faire des propositions qui n’ont plus besoin de la croissance ». Mais c’est en s’intéressant plus sérieusement à la source de l’énergie monétaire que les solutions apparaîtront enfin. C’est en faisant une vraie révolution personnelle par la compréhension que l’énergie monétaire n’est pas plus gratuite que les énergies fossiles que les générations montantes pourront sortir du constat désespéré de Jean-Marc Jancovici et sauver notre, …leur civilisation.

Aveuglement ou bêtise ?

Lorsque Contrepoints diffuse ce matin un article D’où vient l’argent ? Du chiffre d’affaires des entreprises, point, J’ai souhaité réagir devant une telle ineptie. Etant banni de ce site qui n’aime pas la contradiction, tout en se proclamant défenseur de la liberté d’expression, je profite de son autorisation de partager cet article quand on l’aime, pour le partager à ma modeste manière.

J’aime cet article car il est l’expression de la bêtise à l’état pur. Tout s’y trouve. L’argent vient du chiffre d’affaires des entreprises mais il ne vient pas à l’idée de l’auteur qu’il n’y a pas de chiffre d’affaires des entreprises sans que des clients viennent abandonner leur argent et fabriquer ce chiffre d’affaires qui sans eux n’existerait pas. Toutes les courbes sont en pourcentage du PIB que l’auteur continue à voir comme une richesse à se partager alors que c’est la somme de toutes nos dépenses.

A la réflexion, je retire le mot bêtise qui est disgracieux et je dois reconnaître que la bonne foi se montre volontiers en public quand elle a sa béquille de l’aveuglement. Je crains très fort que l’auteur soit de bonne foi ! C’est dire la profondeur de notre problème.

Bonne chance à cet auteur comme à Contrepoints qui semble fier de le publier.