Mensonge par omission

Quelle que soit l’horreur des massacres et comme les médias le taisent avec opiniâtreté, il semble utile de faire connaître cet article de The Intercept de février 2018 qui rappelle que le Hamas a été créé par Israël pour concurrencer le Fatah laïc dirigé par Yasser Arafat qui voyait dans le Hamas une « créature d’Israël ». C’est un simple élément à avoir aussi en tête.

Le Hamas veut détruire Israël, n’est-ce pas ? Mais comme le montre Mehdi Hasan dans une nouvelle vidéo sur Blowback, les responsables israéliens admettent qu’ils ont contribué à la création du groupe.

Que savez-vous du Hamas ?

Qu’il a juré de détruire Israël ? Qu’il s’agit d’un groupe terroriste, condamné par les Etats-Unis et l’Union européenne ? Qu’il dirige Gaza d’une main de fer ? Qu’il a tué des centaines d’Israéliens innocents avec des roquettes, des mortiers et des attentats suicides ?

Mais saviez-vous aussi que le Hamas – acronyme arabe de « Mouvement de résistance islamique » – n’existerait probablement pas aujourd’hui sans l’Etat juif ? Que les Israéliens ont contribué à transformer une bande d’islamistes palestiniens marginaux, à la fin des années 1970, en l’un des groupes militants les plus célèbres au monde ? Que le Hamas est un retour de flamme ?

Il ne s’agit pas d’une théorie du complot. Ecoutez d’anciens responsables israéliens tels que le général de brigade Yitzhak Segev, qui était le gouverneur militaire israélien à Gaza au début des années 1980. Plus tard, Segev a déclaré à un journaliste du New York Times qu’il avait aidé à financer le mouvement islamiste palestinien en tant que « contrepoids » aux laïcs et aux gauchistes de l’Organisation de libération de la Palestine et du parti Fatah, dirigé par Yasser Arafat (qui qualifiait lui-même le Hamas de « créature d’Israël »).

« Le gouvernement israélien m’a donné un budget », a avoué le général de brigade à la retraite, « et le gouvernement militaire finance les mosquées ».

« Le Hamas, à mon grand regret, est une création d’Israël », a déclaré en 2009 au Wall Street Journal Avner Cohen, un ancien responsable israélien des affaires religieuses qui a travaillé à Gaza pendant plus de vingt ans. Au milieu des années 1980, M. Cohen a même rédigé un rapport officiel à l’intention de ses supérieurs, les avertissant de ne pas jouer à diviser pour régner dans les territoires occupés, en soutenant les islamistes palestiniens contre les laïcs palestiniens. « Je suggère de concentrer nos efforts sur la recherche de moyens de briser ce monstre avant que cette réalité ne nous saute au visage », écrivait-il.

Ils ne l’ont pas écouté. Et le Hamas, comme je l’explique dans le cinquième épisode de ma série de courts métrages pour The Intercept sur les représailles, en a été le résultat. Pour être clair : d’abord, les Israéliens ont aidé à construire une souche militante de l’islam politique palestinien, sous la forme du Hamas et de ses précurseurs des Frères musulmans ; ensuite, les Israéliens ont changé de tactique et ont essayé de la bombarder, de l’assiéger et de la soumettre à un blocus jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Au cours de la seule décennie écoulée, Israël est entré en guerre contre le Hamas à trois reprises – en 2009, 2012 et 2014 -, tuant au passage quelque 2 500 civils palestiniens à Gaza. Dans le même temps, le Hamas a tué bien plus de civils israéliens que n’importe quel groupe militant palestinien séculaire. Tel est le coût humain de la riposte.

« Lorsque je regarde la chaîne des événements, je pense que nous avons commis une erreur », a déclaré plus tard David Hacham, ancien expert en affaires arabes au sein de l’armée israélienne, qui était basé à Gaza dans les années 1980. « Mais à l’époque, personne n’a pensé aux résultats possibles ».

Ils n’y pensent jamais, n’est-ce pas ?

The Intercept, le 19 février 2018

Traduction Olivier Demeulenaere

La victoire du diable

Le titre peut surprendre si l’on ne connaît pas bien ce qu’est le diable. C’est celui qui divise, qui rompt les harmonies, toujours par ruse. Il s’en délecte et récompense ceux qui y contribuent avant de les laisser croupir dans leur malheur.

Prenons l’exemple d’un restaurant qui veut servir un maximum de gens au prix le plus bas et qui s’organise pour cela. Il est donc attractif, efficace et prospère. Le diable va à la fois flatter ce restaurant pour sa réussite, son dynamisme et son altruisme, tout en donnant au contenu des poubelles, l’apparence de victuailles fraiches  et en les mélangeant à ce qui arrive du marché. Jour après jour, sans que personne ne s’en aperçoive, il ajoutera aux achats du jour, le contenu des poubelles du quartier sans que personne n’en prenne conscience tellement l’illusion diabolique est parfaite. Chacun peut imaginer, sans même les détailler, les conséquences multiples et désastreuses pour le propriétaire, le gérant, le personnel de cuisine, celui en salle, les fournisseurs et les clients. Mensonges, disputes, certitudes, accusations, justifications, incompréhension, rancœur, voire haine, puis dans la foulée, obligations, interdictions, normes, contrôles, plaintes et enfin idéologies diverses et variées pour essayer de rassembler et d’unir tout le monde à nouveau. Bien évidemment rien ne marche et rien ne peut marcher puisque la cause n’est non seulement pas affrontée mais elle n’est même pas remarquée. Pendant que le diable rit, chacun ne se focalise que sur l’une quelconque des innombrables conséquences, en louchant dessus et en y perdant son énergie, son temps et ceux des autres.

Chacun aura reconnu la société occidentale actuelle qui ne survit que par une accumulation permanente de nouvelles interdictions, de nouvelles obligations, de nouvelles normes et de nouvelles gens qui créent et vérifient l’emprisonnement du peuple au nom de la liberté et son renoncement à lui-même au nom de l’égalité et de la fraternité.

Mais qu’a donc fait le diable pour réussir cette horreur présentée comme le progrès avec interdiction de regarder en arrière sous peine d’être traité publiquement de « rance »  de « ringard » ou d’« extrême droite » ? Il lui a fallu additionner le bon et le mauvais mais « en même temps » convaincre tout le monde que tout était bon. Ce travail a été confié à l’INSEE qui, le 28 janvier 2021, a continué à écrire que le PIB mesurait « la richesse créée par tous les agents, privés et publics » tout en reconnaissant enfin qu’il est calculé par « la somme de toutes les dépenses finales » qu’elles soient de consommation ou d’investissement. La valeur ajoutée d’une entreprise n’est que la dépense du client amputée de la dépense de l’entreprise. Il est vrai que la dépense chiffrait autrefois la richesse lorsque la monnaie était en or. Le possesseur d’une pièce d’or avait avec cette pièce, une sorte de créance sur n’importe qui, l’or étant une richesse universellement reconnue et donc universellement désirée.

Mais qui a remarqué que tout a changé depuis que l’on a inventé le prêt sur richesse future alors que l’humanité n’avait connu que le prêt sur gage, sur richesse antérieurement reconnue et déposée en garantie ? Le prêt sur gage n’était qu’un échange, le prêt sur richesse future est une création de fausse monnaie légale émise par la banque dans le but d’être détruite une fois remboursée et les intérêts empochés. Le diable récompense par les intérêts en vraie monnaie, le faux monnayeur, malheureusement légal, qui prête sa fausse-monnaie avant de la détruire. C’est la monnaie-dette inventée au XXe siècle qui, pendant son existence, fausse absolument tout. Et dès qu’elle est détruite, on en crée une nouvelle plus importante. La monnaie reste pour tout un chacun une créance comme l’est le salaire ou la pièce d’or qui véhiculent l’énergie qu’il a fallu dépenser pour les obtenir. Mais vient se rajouter la monnaie-dette apparemment identique mais qui est son exact contraire puisque c’est une dette vis-à-vis de la banque. Personne ne peut distinguer les deux monnaies et nous continuons à croire que la monnaie est une créance, une sorte de pièce d’or et que nous sommes donc riches. Nous transformons des productions en richesses en les achetant avec une fausse monnaie que les banques jurent détruire dès qu’elles l’auront récupérée. Le génie du diable avec la ruse et la discrétion qui le caractérisent, est de nous avoir fait additionner dans le PIB les dépenses faites avec de la bonne monnaie créance et les dépenses faites avec de la fausse monnaie dette. Nous additionnons dans le PIB de moins en moins de créances et de plus en plus de dettes et nous continuons à appeler le tout un chiffrage de création de richesse dans laquelle nous croyons pouvoir puiser. Nous consommons aujourd’hui l’énergie humaine de demain sans même nous rendre compte des conséquences dramatiques inéluctables. Nous sommes très fiers de notre restaurant qui achète de moins en moins de produits frais tellement il collectionne inconsciemment les poubelles du quartier. Comment ne pas admirer la puissance du diable, ne pas regretter la faiblesse de nos esprits et ne pas pleurer sur les innombrables conséquences en tous domaines de notre aveuglement collectif qui nous met heureusement tout de même très mal à l’aise ?

Pour réussir ce coup magistral gagnant, le diable a réussi à nous subjuguer par une communication uniforme et mondiale, tout en nous faisant négliger la réflexion et l’action. On attribue à Goebbels parce qu’elle est diaboliquement vraie, la phrase « un mensonge mille fois répétés devient une vérité ». Les médias appliquent à la lettre cette maxime et, l’action et la réflexion étant noyées dans la communication, les peuples ne réagissent pas, ou plus … ou pas encore espérons-le.

C’est dans l’espoir d’une réaction bienvenue, qu’il faut combattre les deux mythes bien établis du développement et de la création de richesse, rassemblés dans la croissance économique, corne d’abondance inexistante mais prétendument nourricière. Tous les problèmes pourront enfin être affrontés une fois sortis de notre faux nirvana, et ce sera au peuple, une fois correctement informé, qu’il appartiendra de supprimer la fausse monnaie en ne la faisant rembourser, quand elle est en circulation, qu’à la collectivité qui se chargera de la détruire. Le peuple fera les choix difficiles de ce que nous ne paierons plus par arrêt de la création de fausse monnaie.

Pour faire réfléchir sur le développement, il suffit de rappeler que la racine latine du développement est d’enlever le voile et qu’enlever le voile en grec se dit apocalypse. Le développement est depuis toujours l’apocalypse. Le développement est mis dans le camp du bien et l’apocalypse dans le camp du mal alors que c’est la même chose. C’est comme distinguer et discriminer, résistant et terroriste ou fact-checking et négationnisme. Ce sont les nouveaux prêtres des médias qui décident si c’est bien ou mal en choisissant leur vocabulaire. Le peuple n’a le droit que de réagir émotivement et doit renoncer à réfléchir.

Pour la création de richesse, il faut se souvenir que seul Dieu crée, les hommes ne savent que produire, c’est-à-dire transformer. La production est le fruit de la Terre et du travail des hommes. Pour être vue comme une richesse, la production doit être achetée donc échangée contre de l’argent. La création bancaire de fausse monnaie légale donne l’illusion d’une création de richesse alors qu’elle n’est que création de dette.

Le plus grave et ce qui est le plus diabolique est l’utilisation de cette corne d’abondance inexistante pour tout éluder et ne pas affronter les problèmes fondamentaux de la vie qui sont la mort et la perpétuation de l’espèce par l’organisation sociale. Payer avec de la fausse monnaie pour croire à son efficacité, se donner bonne conscience et ne rien affronter, devient malheureusement notre mode de vie.

Le diable a-t-il définitivement gagné ? Tant que nous ne réagissons pas, oui.

La prise de conscience, totalement refoulée actuellement, que le PIB ne chiffre pas une valeur ajoutée comme cela est seriné partout, mais seulement une valeur échangée avec le client sans aucun ajout objectif de valeur, permettra enfin d’affronter les problèmes avec une chance de les résoudre. Ils sont en effet aujourd’hui tous totalement occultés et mis sous le tapis par la fausse monnaie qui tombe si facilement pour certains de la corne d’abondance.

L’arrêt de cette corne d’abondance, seule façon de vaincre le diable, arrêterait d’un coup la fausse monnaie légale bancaire, les subventions qui ne sont qu’achat d’électeurs, les minima sociaux sans contrepartie, les budgets déficitaires, les surestimations immobilières et la caste surpayée des hauts fonctionnaires, aristocratie actuelle, inutile et décadente. La vie redeviendrait échange. Mais, mis en face de notre réalité, nous aurions à nouveau besoin d’une spiritualité collective et du respect de la constitution qui dit que le travail est certes un devoir mais aussi un droit, ce qui est complètement oublié. Des ateliers nationaux devraient en même temps être recréés pour que toute personne désirant s’intégrer, trouve dans la journée un travail rémunéré. La priorité en tous domaines aux nationaux serait aussi une évidence retrouvée qui intégrerait les immigrés intégrables et constaterait simplement le départ des autres. Cela nous ferait évidemment sortir de tous les machins internationaux couteux, inutiles et corrompus par la corne d’abondance. Nous retrouverions une monnaie liée à l’or. Sans tout cela, l’arrêt de la corne d’abondance ne serait qu’un remplacement de cauchemar par un autre cauchemar. En revanche, La France pourrait redevenir, de par sa culture et en sauvant notre civilisation, un phare pour les innombrables cherchants des BRICS et une défaite cinglante du diable qui n’aurait plus comme alliés que les restes politiques actuels qu’il pourrait toujours refiler aux restaurants voisins. Ces restes ont d’ailleurs déjà pris l’apparence d’une marchandise fraiche.

Comprendre l’effondrement de l’Occident

En coupant le lien fondamental entre la monnaie et l’énergie humaine, l’Occident a signé son suicide et voudrait y entraîner la Terre entière.

C’est en observant le malaise général occidental que l’on appelle volontiers crise pour n’en voir qu’une partie, que nous pouvons nous interroger sur la cause de cette crise permanente, croissante et angoissante. Ne perdons pas de temps sur les réponses politiques et médiatiques de gens qui n’ont pas compris le problème et ne s’intéressent qu’à l’immédiateté de leur élection ou du nombre de gens qu’ils peuvent joindre. Remarquons que, de tous les continents sauf du nôtre, se rassemblent dans les BRICS, des pays qui ne savent pas très bien ou aller mais qui se rassemblent d’abord pour refuser notre façon de voir.

Pour comprendre, il est nécessaire de parler d’économie, cette matière que l’on appelle science pour faire croire qu’elle sait alors qu’elle tâtonne dans son obscurité souvent prétentieuse.

L’être humain lui-même, son travail, le capital et le savoir sont les quatre formes de l’énergie humaine. Le travail est l’énergie en action ; le savoir, le capital et la descendance sont les énergies en puissance, pour le long terme dans la descendance et pour le court terme dans le savoir et l’argent, l’un difficilement transmissible alors que l’autre l’est aisément.

Le but d’une économie est normalement de gaspiller le moins possible l’énergie humaine et de la stocker en savoir, en capital et en descendance. L’enfance est le moment où l’énergie se transforme en croissance et en savoir, tant par la connaissance que par l’expérience. A l’adolescence la découverte que son énergie peut se transformer aussi en argent et en enfants, fait prendre conscience avec difficulté de la responsabilité. L’adolescence commence très tôt dans certains pays, très tard dans d’autres. A l’âge adulte le but est l’harmonie entre les trois formes de l’énergie humaine, entre travail capital et savoir. Stockage et déstockage de l’énergie humaine est la vraie définition de l’économie dont le but doit être le bonheur du peuple, bonheur qu’il faut savoir appréhender dans sa complexité. Malheureusement ni sa définition ni son but ne sont enseignés à l’université qui limite l’économie à ce qui peut en être facilement chiffré, ce qui en exclut des pans entiers et la rend dogmatique, fausse et inintéressante.

Tout part donc de l’énergie humaine qui a le bon côté d’être productive et le mauvais côté d’être fatigante donc limitée. Mais par rouerie, fatigue ou vice, les dirigeants occidentaux ont trouvé l’idée apparemment géniale de supprimer la limite de l’énergie humaine en faisant oublier à leurs peuples que l’argent n’est qu’un stockage d’énergie humaine. Il semble vain de répéter inlassablement que les accords de Bretton Woods ont lié les monnaies au dollar, lui-même lié à l’or, lui-même lié à l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir. Vain de répéter qu’en déconnectant le dollar de l’or sans le lier à une autre richesse déjà reconnue et déjà porteuse d’énergie humaine, Nixon a déconnecté la monnaie de l’énergie humaine et du côté limité qui en était la conséquence naturelle. Vain de répéter qu’en créant l’euro lié à des monnaies qui n’étaient plus liées à rien, les Européens ont suivi les Américains dans leur folie en se croyant intelligents. Vain de constater que, comme toujours, il faut attendre les historiens pour prendre conscience des folies collectives et qu’aujourd’hui, ce sont les rares lanceurs d’alerte en tous domaines qui sont présentés comme des fous.

Le résultat est à la fois le désastre que nous commençons à vivre et le fantasme que nous nous sommes créé pour tout justifier et ne rien voir. Aucune solution ne peut pourtant s’imaginer sans dépasser ce double obstacle.

Le désastre, chacun le ressent à chaque nouvelle accumulation d’interdictions, d’obligations et de normes. Tout est fait pour déresponsabiliser en prônant la responsabilité, pour faire peur en disant protéger, pour mentir sans en avoir l’air et pour faire croire que la barre est tenue alors que les pilotes sont enfermés dans leurs fantasmes et complètement perdus.

Mais ce constat tellement banal aujourd’hui ne s’explique que par le fantasme qui construit un faux narratif qu’il faut déconstruire pour avoir accès à la vérité et au problème immense qui se pose à nous. Tant que nous croirons aux deux billevesées qui structurent notre fantasme en le rendant crédible, rien de sérieux ne pourra être entrepris puisque nous nous refusons à regarder le problème.

La première billevesée, la première idée fausse, est la croyance absurde que la monnaie n’est qu’un moyen d’échange comme un autre, et qu’elle a remplacé le troc. En prétendant remplacer quelque chose qui n’a jamais existé, cela permet de rendre crédible n’importe quoi. Si le troc a réellement existé exceptionnellement entre des gens qui ne se connaissaient pas et régulièrement entre les nations, il n’a jamais été le mode d’échange à l’intérieur d’une société. Toutes les sociétés ont été au départ structurées par le « donner-recevoir-rendre » très bien étudié par le professeur au Collège de France Marcel Mauss, et encore en place dans les familles. Sa réalité était contrôlée par le pouvoir en place. C’est quand la société est devenue trop importante et quand le pouvoir a constaté son  incapacité à vérifier que chacun rendait bien sans se contenter de recevoir, que partout, pour combattre les paresseux et les roublards, a été créée la monnaie, véhicule reconnu par le groupe d’une énergie humaine déjà dépensée. L’or, le blé, le sel, le bétail, les plumes d’oiseau rare, véhiculaient tous l’énergie qu’il avait fallu dépenser pour les obtenir, et tous étaient donc à la fois richesse et limités. Ce lien existentiel entre la monnaie et l’énergie humaine limitée a été conservé avec les monnaies papier du XVIIIe siècle, liées à des richesses reconnues, et qui ont toutes disparu quand les pouvoirs en ont imprimé plus que leur équivalent richesse ne le leur permettait. Tant que nous ne nous demandons pas quelle énergie humaine nous dépensons quand nous dépensons de l’argent, nous ne pouvons affronter nos problèmes et donc bien évidemment les résoudre. L’argent gagné et l’argent emprunté ne consomment pas la même énergie humaine quand il est dépensé. L’un est une créance en énergie humaine, l’autre est une dette en cette même énergie. Les additionner dans le PIB fausse tout.

La seconde billevesée est la pire car elle évite à Emmanuel Macron de se demander quelle énergie humaine il dépense en envoyant des milliards à l’Ukraine ou en justifiant quoi qu’il en coûte un confinement aberrant pour une panique plus que probablement organisée. Elle nous évite d’ouvrir les yeux sur nos problèmes.

Cette seconde idée creuse extrêmement partagée est la création de richesse, la fameuse croissance économique chiffrée par le PIB, qui permet d’oublier la limite de l’énergie humaine au profit d’une manne divine par définition illimitée. Il est difficile de démonter cette croyance tellement elle est ancrée et tellement nos concitoyens n’ont pas envie de regarder la réalité. Le fantasme est si plaisant ! Il nous a permis de dépenser des emprunts qui n’avaient été que sur gages depuis l’apparition de la monnaie.

Pourtant il faut se souvenir que la richesse n’est qu’un regard satisfait ou envieux sur une production. C’est un constat et, en aucun cas une réalité objective que l’on peut créer comme on crée une production. Toute richesse, hors quelques constantes comme l’or parce qu’il est inoxydable, devient un jour encombrant puis déchet, déchet qui sera à son tour richesse pour certains s’il n’est pas détruit. Ce regard constitutif du plaisir de la richesse était de tous temps éclairé par la conscience de l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour transformer une production en richesse. Cela limitait cette transformation et limitait donc la production. Aujourd’hui on fabrique à vau l’eau de l’argent pour transformer les productions en richesses. L’argent fabriqué nous fait croire que nous sommes riches et quasiment personne ne s’intéresse à l’énergie humaine qu’il va falloir trouver pour apporter à l’argent sa force déjà utilisée. Nous nous croyons un pays riche parce que nous dépensons beaucoup un argent qui ne véhicule plus aucune énergie humaine et qui va obligatoirement devoir la chercher demain. Le PIB n’est que la somme de toutes les dépenses, qu’elles soient intelligentes ou stupides. Ce fait incontournable est incompris voire nié et même combattu. L’ignorance est tellement indispensable à l’aveuglement du peuple. On aura beau nous faire croire qu’il chiffre la richesse créée, il chiffre en réalité l’énergie humaine dépensée en mélangeant allègrement celle déjà dépensée et celle à trouver demain. Il est pourtant considéré partout comme une richesse à nous partager. On a beau rappeler la phrase de Goebbels « un mensonge mille fois répété devient une vérité », ses émules qui disent que le PIB chiffre la richesse créée, en font toujours une vérité en le répétant des millions de fois. Ceux qui commencent à douter, se rassurent en disant que c’est au moins un élément de comparaison entre nations. Ce n’est même pas le cas car un pays qui a un PIB faible en dépensant parcimonieusement l’énergie que son peuple a accumulée, est infiniment plus respectable et infiniment plus solide que des pays comme les USA ou la France qui ont un PIB important et toujours croissant, en dépensant une énergie humaine qu’il faudra trouver demain par n’importe quel moyen y compris l’appauvrissement de leur peuple et la rapine à l’extérieur.

A ce sujet il faut sans doute rappeler que la vraie valeur d’une monnaie n’est pas celle donnée dans les salles de marché par ceux qui achètent aujourd’hui dans la seule idée de revendre plus cher demain. La vraie valeur d’une monnaie est donnée par ceux qui utilisent une autre monnaie. C’est le troc entre nations qui donne la vraie valeur d’une monnaie. Une balance est par définition une recherche d’équilibre et la balance commerciale est automatiquement équilibrée dans les faits. Si elle est excédentaire, c’est simplement que sa monnaie est sous-évaluée comme l’est encore l’euro allemand et si elle est déficitaire, c’est parce que sa monnaie est surévaluée comme l’est l’euro français. Normalement en dévaluant l’euro français et en réévaluant l’euro allemand, on devrait retrouver des balances commerciales équilibrées. On constaterait que tout serait plus cher pour les Français et moins cher pour les Allemands puisque la même monnaie véhicule beaucoup moins d’énergie humaine en France qu’en Allemagne. Chaque peuple serait simplement devant le résultat des Politiques qu’il a élus. Mais la ruse géniale du quatrième reich allemand que l’on appelle curieusement union européenne, a été d’imposer à ses états satellites comme la France, avec l’accord de leurs dirigeants incultes et de leurs peuples inconscients, une monnaie commune mais surtout pas unique, ce qui défie le bon sens et que quasiment personne ne comprend. Nous avons apparemment le même euro qui vaut la même chose, c’est notre monnaie commune. Mais ce que très peu de gens savent, c’est que cette monnaie commune n’est pas une monnaie unique et que l’euro allemand porte la lettre X alors que l’euro français porte la lettre U. Les euros allemand et français ne véhiculent pas la même quantité d’énergie humaine, tout en affirmant l’inverse… et en exigeant l’inverse. Le résultat est naturellement que par une infinité de moyens peu perceptibles comme la baisse des salaires par la hausse des prix ou par la diminution des biens, on pompe l’énergie humaine des Français pour nourrir l’euro français qui est obligé de retrouver la force de l’euro allemand. On a réinventé le servage au profit de l’Allemagne sans le dire et en veillant à ce que personne n’en parle et surtout à ce que le peuple ne comprenne rien. La seule bonne nouvelle est que le refus volontaire du gaz russe va faire s’effondrer la balance commerciale allemande et tout rentrera dans l’ordre de l’effondrement général de l’Occident.

Sauf si le peuple français retrouve en lui la responsabilité, le courage et le discernement d’ouvrir les yeux sur son propre aveuglement. Et s’il se trouve de jeunes individualités qui brandissent l’étendard de la vérité.


Feu la démocratie

Dans une démocratie le peuple dirige et la définition qu’en donnait Abraham Lincoln et qui a été reprise par l’article 2 de la constitution française, fait l’unanimité : « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». La difficulté est dans la définition du peuple qui a été simplifié à l’extrême pour n’être aujourd’hui que la totalité des détenteurs majeurs de cartes d’identité, la notion de majorité étant d’ailleurs fluctuante suivant les intérêts de ceux qui en décident. Ce n’est plus un peuple mû par la raison mais une foule mue par l’émotion. Nous continuons à parler de démocratie alors que nous sommes en ochlocratie, le gouvernement par la foule, le pire de tous les régimes. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que par amour aveugle du mot démocratie qui ne pourrait être dépassé, le mot ochlocratie a disparu des dictionnaires au XXe siècle, que l’académie française l’a supprimé de la 8e édition de son dictionnaire et que seul le Petit Robert l’a réintroduit récemment, sans doute devant l’évidence. Polybe, homme d’état grec du 2e siècle avant JC, a détaillé le cycle du pouvoir : monarchie, tyrannie, aristocratie, oligarchie, démocratie, ochlocratie et retour à la monarchie tellement l’ochlocratie est invivable.

Trois événements, advenus après la seconde guerre mondiale et qui en sont probablement les conséquences,  sont venus tourner la page de la démocratie. Les deux premiers avaient comme but de renforcer la responsabilité et ont eu l’effet inverse par mauvaise analyse. Le troisième a rendu possible l’impossible et continue à nous faire fantasmer.

Le premier est Vatican II, du 11 octobre 1962 au 8 décembre 1965, qui a mis fin à la spiritualité collective en prônant une spiritualité plus personnelle et plus profonde qui n’a, en fin de compte, que vidé les églises et les séminaires. Dans son « Principe de théologie catholique » le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, a écrit sur le concile auquel il avait participé en tant que théologien : « Il s’agissait d’une tentative pour une réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789 ». Les droits de l’individu devenaient plus importants que l’harmonie du groupe et les droits de l’homme sont devenus la première règle ecclésiale si bien illustrée par le pape François. Les églises comme les séminaires se vident encore davantage et la spiritualité collective des Journées Mondiales de la Jeunesse ne sont que l’arbre qui cache la forêt de la nouvelle sacro-sainte laïcité qui veut interdire la spiritualité collective. L’enfer reste pavé de bonnes intentions.

Le second est Mai 1968. L’autorité vacille, le père, le maire, le curé et l’instituteur ne sont plus des références. L’idéologie remplace le bon sens. «Il est interdit d’interdire » et « Sous les pavés la plage » génèrent une société irresponsable uniquement structurée par un discours lénifiant masquant le vide de la pensée. La réalité devient incohérente et fabriquée par une accumulation permanente d’interdictions et d’obligations nous déresponsabilisant tous. L’apparence  idéologique s’oppose au réel et le domine.

Ces deux événements, apparemment totalement dissociés, font passer l’harmonie individuelle avant l’harmonie collective, la survie physique et mentale individuelle avant la vie collective. Ils omettent que la vie n’est qu’échange et invente une idéologie « droitdel’hommiste » qui flatte toutes les minorités et rend intellectuellement crédible une fausse cohérence invivable. Normalement cette idéologie aurait dû s’effondrer d’elle-même tant elle est irréaliste mais un troisième événement capital est venu faire croire que l’idéologie du moment pouvait être durable, voire même éternelle.

C’est la déconnection discrète du dollar de l’or au milieu de l’été, le 15 août 1971, sans le reconnecter à quelque richesse que ce soit pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité.

Toutes les monnaies papier avaient toujours été liées à des richesses précédemment reconnues puisque, n’étant que des véhicules d’énergie humaine bien utilisée et stockée dans la monnaie, elles avaient toujours à la fois correspondu à des richesses précédemment reconnues et garantes de la force de la monnaie, et à la fois été limitées en quantité par la limitation de l’énergie humaine qu’elles véhiculaient. C’est d’ailleurs en ne respectant pas cette limite qu’elles ont toutes disparu. C’était un métal précieux, ou des biens tangibles comme ceux de la noblesse et du clergé pour les assignats, les mines de cuivre pour les roubles de la grande Catherine ou les richesses du Mississipi pour les billets de Law. Pour la première fois dans l’histoire humaine les monnaies liées au dollar lui-même lié à l’or par les accords de Bretton Woods, étaient détachées d’une énergie humaine réellement bien dépensée auparavant et exigeaient donc, sans jamais le dire et avec une discrétion et un cynisme exemplaires, une énergie humaine à trouver demain par n’importe quel moyen. On a réussi pendant un demi-siècle à faire croire aux peuples que la charrue se mettait avant les bœufs, et que le fruit se dégustait avant l’effort pour l’obtenir. Le Fonds Monétaire International n’avait pourtant été créé à Bretton Woods que pour être le gendarme du lien prétendument indéfectible entre le dollar et l’or, nos monnaies étant liées au dollar. C’était le fameux « le dollar, c’est de l’or ». La direction du FMI avait, pour ce faire, été contractuellement confié à un Européen. Lorsque Nixon a unilatéralement rompu le lien  de 35 dollars l’once d’or que Roosevelt avait décidé, le Français Pierre-Paul Schweitzer qui dirigeait alors le FMI n’a pas eu le courage de dissoudre le FMI qui avait failli à son unique mission et dont la raison d’être venait de disparaître. Il s’est contenté de démissionner et d’observer la montée de l’once d’or qui frôle aujourd’hui les 2000 dollars.

Depuis cette déconnection des monnaies d’une richesse précédemment reconnue, nous vivons grâce à une corne d’abondance gratuite pour ceux qui y ont accès. Toutes les folies sont devenues possibles et toutes les idéologies apparemment réalisables. Toute l’énergie humaine nécessaire à l’argent dépensé « quoi qu’il en coûte » doit maintenant  être pompée sur les peuples sans le leur dire et c’est ce que nous vivons actuellement de mille façons différentes et complémentaires. Pendant que la classe politique jure ses grands dieux qu’elle veut augmenter notre niveau de vie, elle l’abaisse souvent inconsciemment pour donner force à un argent déjà dépensé. Pour y arriver, il fallait faire sauter les derniers verrous du bon sens et cela a commencé par la loi sur le divorce du 11 juillet 1974. Cette loi a mis fin au principe de la cellule familiale comme cellule de base de la société, et a ouvert la boite de Pandore en prenant stupidement l’individu comme cellule de base de la société. L’homme doit être capable de devenir enceint et se dire femme pour gagner toutes les compétitions sportives féminines. La femme ne doit surtout plus allaiter mais revendiquer la parité dans les conseils d’administration en ne la demandant surtout pas dans le médical et le juridique où elle est déjà très largement majoritaire. L’homme et la femme ne sont plus différents et égaux dans leur complémentarité mais identiques et donc concurrents. En doublant le nombre de demandeurs d’emplois et en y rajoutant même l’immigration, cela a permis de baisser les salaires en les déconnectant de la hausse des prix. Un salaire n’est plus suffisant pour faire vivre une famille. Les femmes vont donc travailler à l’extérieur en imitant les hommes et nous avons complètement oublié ce que nos anciens appelaient le devoir d’état, premier devoir qui devait être harmonisé pour être agréable. La femme, maîtresse de la maison, première chez elle et travaillant chez elle, vivait son devoir d’état à l’intérieur et vivait l’extérieur comme une nécessité pour sa propre harmonie. L’homme vivait son devoir d’état à l’extérieur pour apporter à la cellule familiale l’argent nécessaire et vivait la cellule familiale comme une nécessité pour sa propre harmonie. Aujourd’hui, pour faire tenir encore un moment l’impossible, on a baissé les salaires réels pour que les femmes aient besoin d’aller chercher à l’extérieur le complément d’argent indispensable, ne fassent plus d’enfants et les confient à la crèche quand par hasard elles en ont. Hommes comme femmes n’ont même plus le temps de penser à leur propre harmonie tellement la concurrence est rude devant la toute petite minorité qui a accès à la corne d’abondance inventée et totalement incomprise par la foule. L’argent n’est plus, comme l’était l’or, le véhicule de l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir, mais l’engagement inconscient de travailler gratuitement demain ou de s’appauvrir pour donner à la monnaie déjà dépensée l’énergie humaine dont elle n’est que le véhicule. Dans ces conditions les femmes ne font évidemment plus assez d’enfants pour renouveler la population. L’incohérence est à son comble et, comme toutes les incohérences, elle ne peut durer, tout en étant soutenue par tous ceux qui se mettent des œillères pour ne voir que ce qui les obsède.

La corne d’abondance mythique et vénérée permet tous les « déblocages » indispensables aux justifications des imbécilités. Toutes les guerres dont Emmanuel Macron a besoin pour tenter d’exister, n’existent que par l’argent qu’il tire de la corne d’abondance et de la promesse d’appauvrissement de son peuple. Nous vivons jour après jour, le ridicule d’une société qui ne tient que par l’argent à nourrir plus tard mais à consommer tout de suite en subventions soit aux médias qui appartiennent pourtant à des milliardaires mais qui diffusent la bonne parole par leur « ligne éditoriale », soit aux associations, voire aux individus, pour un achat d’électeurs légal et pourtant scandaleux.

Tout est fait pour que la foule ait peur, du climat, de la maladie, de la mort, de la guerre, de l’air, de l’eau, d’elle-même, et qu’elle ne réagisse plus. Les médias subventionnés veillent à ce que la foule ne perçoive pas la réalité et font élire le même sous la peinture apparemment différente d’un Giscard, d’un Mitterrand, d’un Chirac, d’un Sarkozy, d’un Hollande ou d’un Macron, qui ne sont que des flacons différents d’un même breuvage létal pour la société qui ne réagit qu’en votant de moins en moins et qu’en faisant de moins en moins d’enfants. Même un  Asselineau est de fait interdit d’antenne.

Le pire est le moyen d’endormir la foule pour que sa léthargie laisse le champ libre au tout petit nombre  qui profite de la corne d’abondance et que l’on retrouve dans l’attelage politico-médiatico-intellectuel. C’est le grand écart entre le rêve, présenté comme la réalité d’une prétendue création de richesse chiffrée par le PIB, et la réalité, cauchemar dissimulé d’une montée éternelle de l’emprunt, complément indispensable de la baisse du niveau de vie de la foule pour obtenir demain de l’énergie humaine gratuite. Il est soigneusement caché que le PIB ne chiffre que la somme de toutes les dépenses, qu’elles soient intelligentes ou stupides. On nous bassine avec les valeurs ajoutées sans préciser qu’elles n’existent que par les valeurs retranchées aux portefeuilles des acheteurs, systématiquement plus importantes. Qui a encore conscience qu’une production n’est richesse que si quelqu’un vient s’appauvrir pour l’acheter ? Evidemment quand on invente de l’argent, les productions deviennent toutes apparemment richesses.

Chacun a conscience que le système ne tient pas. Mais personne ne semble s’offusquer qu’aucun parti politique ne prenne la peine de dire pourquoi. Chaque parti se barricade dans l’idée qui, à ses yeux, peut lui faire gagner la considération de la foule et les voix qui l’intéressent. Aucun ne s’intéresse à la cause première du désastre imminent. Le risque est trop grand de dire la vérité quand on la perçoit et les partis préfèrent choisir des représentants qui ne comprennent pas ce qui se passe pendant qu’Emmanuel Macron joue au monarque irresponsable élu par la corne d’abondance, via la foule. Qui peut lutter contre le mensonge quand la foule croit voir une démocratie et une création de richesse dont elle ne demande que sa part, alors que le programme indispensable déjà écrit, est de l’appauvrir et de la faire travailler pour donner sa force à l’argent déjà dépensé en confinements, en Ukraine, en vacances, en corruption, en subventions ? L’important est que la foule ne comprenne rien et continue à croire diriger.

L’ochlocratie est pourtant déjà morte et la monarchie élective très entamée par son inefficacité et par l’irresponsabilité des électeurs. La tyrannie se rapproche tout naturellement.

La bataille fait rage

Le combat que nos dirigeants se livrent en se prétendant tous appuyés par leur peuple, n’a pas de précédent et est un combat à outrance, c’est-à-dire à mort.

D’un côté « l’occident », regroupé derrière les Etats-Unis et ayant récupéré les nations blanches colonisatrices d’Australie, d’Israël, de Nouvelle Zélande et de Singapour, ainsi que provisoirement la Corée du sud et le Japon, le tout au service de l’Atlantique nord au travers de l’OTAN. De l’autre tous les autres qui commencent à se regrouper dans les BRICS, stupéfaits de voir l’occident reprocher à la Russie de faire en Ukraine très exactement ce qu’il a déjà fait lui-même en Yougoslavie, en Irak et en Lybie. Et, comme souvent, nous regardons le doigt au lieu de regarder la lune que le doigt montre. Nos médias détaille le doigt en occultant consciencieusement ce qu’il montre, c’est-à-dire le combat entre un monde incohérent qui se refuse à mourir en cherchant à être dictatorial et un autre qui se cherche et dont le seul point commun important est le refus de la dictature d’un occident moribond et le respect de la recherche de chacun dans un monde multipolaire, c’est-à-dire respectueux voire curieux de la recherche des autres.

En fait c’est la décomposition de l’occident  qu’il faut analyser tellement tout en découle, nos dirigeants nous ayant mis, sans nous demander notre avis, dans le camp de ceux qui ont déjà perdu.

L’occident a complètement oublié que la vie n’est qu’échange entre les êtres, échange indispensable car personne ne peut tout faire, sauf l’ermite qui se contente de pas grand-chose. L’occident a, depuis la dernière guerre, cru possible un monde où l’échange n’était plus indispensable et où la manne divine était revenue sous forme de croissance économique et de création de richesses. Techniquement c’est évidemment très simple. Il suffit d’imprimer autant de billets de Monopoly que nécessaire et de faire croire qu’ils ont une vraie valeur, ce qui permet la poursuite apparente des échanges. Mais comme cette valeur est totalement inventée, contrairement à toutes les monnaies précédentes qui étaient toutes liées à une richesse déjà reconnue, il a fallu gagner la confiance du peuple pour qu’il croie à la valeur de sa monnaie. Cela a été fait de la pire des façons, en utilisant la faiblesse des peuples pour en faire des complices. L’argent magique a fait sauter tous les freins que la réalité mettait aux fantasmes populaires. Alors que l’humanité ne connaissait que le travail, le prêt sur gage et la générosité individuelle pour obtenir de l’argent, l’élite occidentale a inventé la subvention et le prêt sur travail futur pour inaugurer une prétendue démocratie où des medias subventionnés martèlent, à tous sujets, une vérité imposée à un peuple subventionné qui accepte d’y croire parce que ses fantasmes sont comblés. Vous n’aimez pas travailler ? Voilà vos week-ends, vos vacances qui augmentent et vos RTT en prime. Vous aimez posséder ? Voilà ce qu’il vous faut pour acheter votre maison. Votre comportement est asocial et la société vous rejette ? Nous allons définir votre comportement comme social, tout inverser et rendre asociaux tous ceux qui y résistent. L’argent magique achète les bulletins de vote comme les modes de vie. Il corrompt la jeunesse qui n’a pas connu autre chose et se caricature elle-même dans une malheureuse Greta Thunberg, icone fabriquée et sottement prétentieuse.

Comme la vie ne reste qu’échanges, l’occident cherche à faire payer son eldorado préfabriqué par tous les autres peuples et réinvente sous des formes discrètes mais efficaces, la colonisation voire l’esclavage de ceux qui travaillent vraiment, y compris dans ses propres peuples.

Malheureusement pour nous que nos dirigeants, choisis par l’argent facile, ont mis dans le mauvais camp, et heureusement pour eux, une majorité d’humains, conscients de notre stupidité, se regroupent dans les BRICS avec deux seuls points communs : le refus de la bêtise occidentale et le respect du travail de chacun dans sa recherche de la société à reconstruire. Ils doivent d’ailleurs tous lutter chez eux contre l’invasion des « valeurs » occidentales que l’argent magique diffuse partout par l’internet apparemment gratuit et qui corrompent facilement et partout les rêveurs.

Voir Emmanuel Macron cumuler dans une autosatisfaction incroyable, le « quoi qu’il en coûte », la réforme des retraites, l’appui financier à l’Union européenne et à l’Ukraine, avec sa demande évidemment rejetée d’assister à la réunion des BRICS, montre bien l’état de décomposition intellectuelle avancée du bonhomme et de l’occident.

Mais nous en sommes complices et personne ne semble se lever pour nous faire changer de camp, sortir d’un monde purement idéologique qui ne survit que par la multiplication des obligations et des interdictions et qui nous désapprend à nous respecter. Nous n’avons que des partisans de tel ou tel détail comme l’immigration, l’emploi ou la violence, qui sont certes tous importants mais tous, une simple conséquence de l’argent facile tellement attirant.

Si la France changeait de camp, sortait de l’Union européenne, de l’OTAN et de l’euro pour enfin réfléchir à un avenir cohérent, il faudrait commencer par arrêter les échanges immoraux. D’abord celui des subventions publiques et de la reconnaissance des minorités contre des  bulletins de vote et non contre l’intérêt de la majorité. Cela ne peut s’arrêter que par l’arrêt du principe même des subventions. Une collectivité, quelle qu’elle soit, ne devrait pouvoir sous-traiter quelque activité que ce soit avec l’argent de ses contribuables, que si ses fonctionnaires ne peuvent l’exécuter et que si l’intérêt de leurs contribuables le demande. Ensuite l’échange immoral de la charité publique devrait disparaître. Faire la charité avec l’argent des autres est indéfendable. La charité ne peut être qu’individuelle avec son propre argent. Mais cela ne peut se faire que si l’on redécouvre que notre constitution voit le travail comme un devoir mais aussi comme un droit constitutionnel que scandaleusement le conseil constitutionnel ne fait pas respecter en s’en auto-justifiant comme souvent. Toute personne a droit au travail et ce droit imprescriptible n’a jamais trouvé le niveau de sa rémunération par l’État lorsqu’une personne n’a pas trouvé elle-même son travail. L’État préfère regarder ailleurs, dire que c’est le problème des entreprises et utiliser l’argent facile pour masquer son incompétence à recréer les ateliers nationaux, quelle qu’en soit la forme.

Ces deux arrêts d’échanges immoraux nous mettraient immédiatement en face de nous-mêmes, résoudraient à une vitesse incroyable les problèmes de l’immigration, de l’emploi et de la violence, et nous forceraient à redécouvrir l’égalité dans la diversité de l’utilisation de chacun pour le bien commun appelé commonwealth en anglais et république en latin. Mais ils mettraient aussi l’attelage politique, médiatique et universitaire devant son vide intellectuel actuel et sa soumission à l’argent facile. La France pourrait alors  s’en nettoyer et rentrer dans les BRICS. Et qui sait si elle ne redeviendrait pas, grâce à la multiplicité des talents qu’elle possède, le phare utile à beaucoup qu’elle a déjà été ?

L’intelligence artificielle achève l’effondrement de notre civilisation qui ne survit provisoirement, dans l’indifférence générale, que sur l’argent et le délire

Qu’il est surprenant d’avoir collectivement oublié en Occident qu’être, agir et échanger sont les trois pieds de l’harmonie d’une civilisation ! La réflexion, l’action et la communication se nourrissent mutuellement et faiblissent toutes ensemble chaque fois que l’une décline.

Faut-il rappeler  que la réflexion apporte la décision à l’action et l’expression à l’échange ? Que l’action apporte l’expérience à la réflexion et la tolérance à l’échange ; et que l’échange apporte l’efficacité à l’action et la connaissance à la réflexion.

Chacun peut constater que lorsque l’action manque, les phraseurs apparaissent. Quand l’échange faiblit, ce sont les activistes qui surgissent, et si c’est la réflexion qui est en panne, les moutons se mettent à suivre n’importe qui.

Il est heureusement plus rare que deux pieds soient simultanément malades. La réflexion déconnectée de tout échange et de toute action, et l’action (je devrais dire le mouvement) sans réflexion et sans échange, sont les deux formes d’autisme pendant que l’échange qui n’est plus nourri ni filtré par l’action et la réflexion, se transforme automatiquement en délire.

Depuis trois quarts de siècle notre fausse élite a sous-traité  l’action à la monnaie dont le lien à l’homme a été supprimé puis oublié, et dont l’origine de la force n’est même plus comprise. La classe politique, dans son ensemble, ne fait plus que de la communication, ce qui la rend aussi ridicule que distante de son peuple. Elle ne s’intéresse plus qu’à l’image qu’elle donne d’elle-même et encombre, pour ce faire, tous les médias qui s’en repaissent. Facebook est allé chercher le préfixe grec Meta pour s’en habiller et proposer une vie virtuelle réduite à la communication et résolvant tous les problèmes non résolus dans la vraie vie. Tous réduisent la vie à la communication.

Mais il restait encore la réflexion qui permettait de sourire de la vacuité politique tout en regrettant les conséquences à venir du « quoi qu’il en coûte » de la gestion des peurs pandémique, climatique, guerrière, aquatique ou autres à venir.

Dans un premier temps la réflexion a été combattue en étant systématiquement taxée de complotiste, voire de négationniste, dès qu’elle se permettait effrontément de poser des questions quand l’un quelconque des ministères de la vérité avait parlé.

Mais ce n’était pas suffisant et les prétendus complotistes croissaient et prospéraient en tous domaines. Alors on a eu l’idée lumineuse de créer l’intelligence artificielle permettant à la monnaie qui a déjà remplacé l’action, de remplacer la réflexion devenue dangereuse.

Il faut en effet bien voir que l’intelligence artificielle n’est en aucun cas une réflexion et donc n’a rien à voir avec l’intelligence. Ce n’est, par le biais des algorithmes, que la communication ultra rapide d’intelligences humaines inconnues aux motivations toutes aussi inconnues. Les tests actuels font croire, et à la gratuité, et à la pondération des messages communiqués. Mais la vitesse coûte très cher (voir le coût énergétique et monétaire des moteurs de recherche) et il faudra très vite « rentabiliser » les énormes dépenses marketing destinées à convaincre de la rapidité, de la gratuité et de la cohérence impartiale de ce prétendu nouveau produit.

La réalité est que les tenants de l’intelligence artificielle pensent que l’argent facile va pouvoir remplacer la réflexion comme il a déjà remplacé l’action. Ils ne réalisent pas que l’argent n’est plus une réserve de valeur, qu’il coule à flots en laissant au futur le soin de lui donner sa force qu’ils escomptent tous sur la mythique création de richesse. Ils sont aveuglés par le fait qu’ils y ont tous un accès facile. Ils ne réalisent pas non plus qu’en sous-traitant la réflexion à l’argent comme ils lui ont déjà sous-traité l’action, leur communication n’est plus que du délire que ni la réflexion ni l’action ne corrigent plus. Accès facile à l’argent et monde du délire sont en effet les points communs à tous les Laurent Ruquier, Sandrine Rousseau, Laurent Alexandre, Bernard Henry-Levy ou autres Emmanuel Macron, tous ces communicants qui ne sont qu’une même fausse réalité que les médias ont vendue au peuple sous des formes apparemment différentes car chacun à son propre délire dans lequel il croit s’épanouir..

Le peuple a-t-il encore la force de réagir ? Ou est-il lui aussi entraîné par l’argent vers le délire ? L’avenir va nous répondre. La seule chose certaine est que la réaction arrivera, maîtrisée ou subie.

Pourquoi le PIB est-il calculé par l’INSEE de trois façons différentes ?

Cette question est largement passée sous silence et on ne voit partout que la première façon de le calculer, la somme de toutes les valeurs ajoutées aussi bien par les entreprises que par les administrations. Peu de gens semblent se souvenir que la valeur ajoutée des entreprises n’existe que s’il y a du chiffre d’affaires c’est-à-dire des clients. Il est aussi très mal connu que la valeur ajoutée par l’administration étant impossible à chiffrer, il a été décidé que cette valeur ajoutée serait « par prudence » chiffrée par ce que coûte l’administration. L’administration par définition ne saurait en effet rapporter moins que ce qu’elle coûte, nous dit l’INSEE qui est une administration. Plus l’administration coûte, plus elle fait de valeur ajoutée et de PIB. Ces œillères qui ne voient le PIB que par la somme des valeurs ajoutées, laissent croire que le PIB chiffre la création annuelle de richesses et la croissance économique, source de tous ses supposés bienfaits.

La réalité est toute différente. Le PIB, en dépit de son nom, ne chiffre ni le produit ni la production mais l’échange entre ce produit ou cette production et de l’argent, échange qui constate, par l’abandon monétaire, que ce produit ou cette production est bien une richesse. Le PIB ne mesure donc pas  la création de richesses mais l’activité économique d’un pays. L’INSEE, dans sa nouvelle formulation des trois calculs du PIB, le reconnait enfin clairement. Le PIB ne chiffre qu’un échange, soit par la production vendue, soit par l’argent dépensé, soit même par l’origine de cet argent dépensé que l’INSEE appelle revenu. L’origine de l’argent dépensé est en effet importante car c’est la valeur de l’argent dépensé qui donne la valeur du produit acheté.

Dans les foires de Champagne du XIIIe siècle, l’argent dépensé était de l’or ou de l’argent et personne ne niait que ces métaux étaient des richesses et donc, que ce que l’on achetait avec cet or ou cet argent, était bien aussi une richesse. Le PIB que personne ne calculait alors, était bien à l’époque le chiffrage de la création de richesse. Chiffrer l’échange chiffrait bien  la valeur de ce qui était produit par la valeur de l’or abandonné.

Mais tout a changé depuis la deuxième guerre mondiale, depuis que les monnaies ne sont plus liées à une richesse antérieurement reconnue et peuvent être créées selon leur bon vouloir par les puissants qui n’arrêtent pas de « débloquer » par milliards de l’argent inexistant. Les Américains ont commencé en violant immédiatement les accords de Bretton Woods qu’ils avaient pourtant eux-mêmes écrits et signés. Ils ont en effet fabriquer 5 fois plus de dollars qu’ils n’avaient d’or à Fort Knox pour payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam et la conquête spatiale. Nixon n’a fait qu’en prendre acte en rompant unilatéralement les accords de Bretton Woods en 1971. Aujourd’hui les monnaies ne sont plus une richesse objective comme l’était vu l’or, et les monnaies numériques vont amplifier le pouvoir des puissants de créer de la monnaie sans valeur, « débloquée » à l’envi par les Politiques et valorisée ensuite par l’appauvrissement de leurs peuples.

Pendant que la triade politique, médiatique et universitaire continue à faire croire que le PIB est une création de richesse dont on peut utiliser des pourcentages, le peuple constate la baisse de son niveau de vie et la montée de l’emprunt annonciatrice de nouvelles baisses de niveau de vie encore plus importantes.

Mais le plus grave, ce sont les fausses richesses que le faux argent invente en les  achetant et en faisant du PIB dont nous sommes fiers. Ces fausses richesses sont innombrables et polluent non seulement la vie mais les esprits. Si les fausses richesses de la prostitution et de la drogue sont fabriquées par leurs consommateurs, la plupart n’existent que par la dépense à tous niveaux, décidée par les Politiques sous forme de budgets déficitaires et surtout de subventions, tout étant prétendument alimentée par la création de richesse alors qu’elle n’est financée que par l’appauvrissement populaire que le pouvoir met en place en jurant son contraire.

L’administration pléthorique serait parait-il une richesse. Cette administration est aujourd’hui très minoritairement composée de l’administration régalienne (armée police justice santé diplomatie) qui est aujourd’hui trop peu nombreuse, mais de plus en plus composée de ronds-de-cuir qui gèrent les complications qu’ils ont eux-mêmes créées dans des structures aussi vaporeuses qu’innombrables. Même l’administration régalienne est atteinte par cette maladie qui la ronge.

Le pire dans les fausses richesses ne serait-il pas la myriade d’associations ne vivant que de subventions et de publicité médiatique, toutes considérées comme des richesses puisqu’elles véhiculent les nouvelles approches du beau, du bien et du vrai qui ne sont belles, bonnes et vraies que dans les idéologies qui les structurent. Leur nom d’association laisserait croire que ce sont des bénévoles et le bénévolat est par définition respectable. Mais il s’agit en fait de personnes rémunérées pour faire croire contre toute vraisemblance que leur idéologie est indispensable à la société de demain. N’est-ce pas le féminisme tellement méprisant des femmes qu’il ne les voit qu’en imitation des hommes et surtout pas en génératrices de l’espèce ? N’est-ce pas l’écologisme qui, par la diabolisation du CO2, s’invente un lien entre l’activité humaine et le léger réchauffement thermique actuel, constatable sur toutes les planètes du système solaire, pour terroriser une jeunesse qui en oublie d’apprendre à lire, à écrire, à compter et à réfléchir, pour s’agiter à ne rien faire ? N’est-ce pas le wokisme qui, cherchant à tuer hier sans construire demain, ne peut exister qu’en étant violent aujourd’hui ? N’est-ce pas l’immigrationnisme qui, pour les deux essentiels du travail et de la reproduction, fait venir sans aucune sélection, tous ceux que nous attirons par nos prétendues richesses ?

Mais ce n’est malheureusement pas le pire. Le pire arrive avec la multitude d’organisations internationales, toutes plus coûteuses et inutiles les unes que les autres, et toutes au service  d’une idéologie mortifère faisant croire à des lendemains qui chantent tout en préparant bêtement ou cyniquement (les deux s’y retrouvent) l’appauvrissement des peuples. Les pandémies, les choix des gentils et des méchants dans les guerres, l’unanimité tranquille dans les mauvaises décisions, sont leur quotidien qui nous colle à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock.

Aujourd’hui les peuples doivent comprendre que tout vient des monnaies qui, contrairement à toute notre histoire passée, ne véhiculent plus une énergie humaine bien utilisée, ne sont plus les richesses qu’elles avaient toujours été et ne freinent plus par leur rareté les folies des idéologues. Elles sont maintenant utilisées par tous les manipulateurs du « quoi qu’il en coûte » pour leur auto-admiration et l’anesthésie des peuples. Sans cette prise de conscience, préparons-nous aux inéluctables révolutions quoi qu’il advienne.

Le retour discret du principe de l’esclavage par incompréhension de la monnaie

La phrase célèbre attribuée à Bossuet « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » condense ce qu’il a réellement écrit dans l’Histoire des variations des églises protestantes :

« Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je? Quand on l’approuve et qu’on y souscrit. »

C’est exactement ce que nous vivons actuellement en déplorant, pour les plus lucides, notre déclin voire la fin de notre civilisation tout en approuvant la création monétaire et en souscrivant à la création annuelle de richesse qui permet la réalisation de toutes nos folies. Le lien entre les deux doit être clarifié tellement il n’est pas assez fait.

Rares déjà sont ceux qui reconnaissent que le pouvoir de l’argent ne vient que de l’énergie humaine qu’il est supposé transporter. Le lien entre l’énergie humaine et l’énergie monétaire est pourtant mathématique, aucune énergie autre qu’humaine ne donnant sa force à l’argent.

Pour bien l’intégrer il faut d’abord comprendre que l’argent, depuis sa création à une date et en un lieu imprécis, a toujours été un moyen d’échange rendu obligatoire par l’incapacité que s’est découvert le groupe devenu trop nombreux, d’empêcher les abus de l’échange volontaire et non chiffré, encore en cours dans les familles ou dans les petits groupes qui se connaissent bien. Il a toujours été aussi une unité de compte permettant de chiffrer en un lieu et un moment donnés, la valeur qui n’est qu’un regard difficilement quantifiable. Mais pendant plusieurs millénaires il n’a eu ces deux utilités que parce qu’il était aussi une réserve de valeur stockant l’énergie humaine bien employée pour créer cette monnaie.

Il faut bien voir que nous sommes complices de ce coup de force, entre ceux qui nient l’énergie monétaire tout en faisant tout pour l’obtenir et ceux qui, par la facilité de se dire incompétent, regardent ailleurs, renoncent à comprendre et même à s’interroger.

Il faut bien voir aussi que ce coup de force est en réalité la réintroduction du principe de l’esclavage dans nos vies en nous faisant profiter d’abord du bon côté, c’est-à-dire du côté de l’esclavagiste, tout en nous préparant à en subir le mauvais côté de l’esclave.

En effet, si la monnaie ne véhicule plus d’énergie humaine tout en étant utilisée comme si elle continuait à en transporter, il faut mathématiquement que l’on trouve une énergie humaine pour donner à l’argent sa force déjà utilisée. C’est ce que va faire la monnaie-dette qui va être généralisée par les monnaies électroniques. La monnaie dette est présentée comme « une dette vis-à-vis de l’émetteur » que n’était évidemment pas l’or. Une dette vis-à-vis de l’émetteur de la monnaie est une façon subtile mais scandaleuse de réinventer l’esclavage et de donner son énergie sans contrepartie.

Depuis plus de 50 ans nous vivons le grand écart entre le plaisir de voir une fausse monnaie créée sans limites, satisfaire tous nos fantasmes, et la réalité de voir notre niveau de vie baisser jusqu’à imposer bientôt la guerre pour savoir qui sera esclave de qui. Nous jouissons sans limites du premier en pestant de l’arrivée du second qui n’en est que la conséquence mathématique. « Jouis en te croyant esclavagiste puis paye en étant réellement esclave » devient notre façon de vivre.

Mais renoncer au plaisir de la fausse monnaie c’est accepter tout un tas d’évidences qui nous dérangent, qui restent la base de toutes les civilisations et que nous aimerions continuer à ignorer.

C’est l’argent facile qui permet l’intelligence artificielle qui veut faire des surhommes transhumains qui seront payés par des sous-hommes « inutiles » comme on les appelle à Davos

C’est l’argent facile qui permet de payer un nombre incalculables de fonctionnaires vraiment inutiles dans toutes les multiples agences nationales ou dans les innombrables associations ne vivant que de subventions, argent qui manque pour payer des magistrats, des policiers ou des infirmières.

C’est l’argent facile qui corrompt l’électeur en favorisant tous les services à la personne en négligeant les services à la production et en sous-payant les médecins, les artisans et tous les métiers indispensables.

L’argent facile a rompu l’égalité entre les hommes et les femmes qui venait de l’interdépendance des deux dons naturels de la force physique de l’homme et de la capacité à procréer et à allaiter de la femme. Par l’accueil d’un machisme stupide survalorisant l’homme, les femmes jouent très bien à l’homme mais ne procréent plus.

L’argent facile a fait croire à toute la terre que l’eldorado existait chez nous et nous avons été assez bêtes pour dire à la terre entière que c’était vrai et que nous étions le phare du monde. La terre nous a crus et vient nous remplacer.

L’argent facile a donné des tribunes à toutes les minorités qui se souhaiteraient majoritaires.

L’argent facile a permis l’évasion du réel par la consommation effrénée de tranquillisants et d’excitants, légaux et illégaux.

L’argent facile a tué la spiritualité devenue apparemment inutile pour laisser la place à la violence.

L’argent facile est en plus scandaleusement justifié par la fausse création de richesses chiffré par le PIB qui n’est que la somme de toutes nos dépenses mais qu’il est si agréable de diviser en pourcentages pour « financer » nos rêves.

Seul le retour à l’étalon or nous remettra les yeux en face des trous et nous mettra, avec de grandes difficultés, en face de nous-mêmes avant qu’il ne soit trop tard. Comment ? La réponse est du domaine politique mais on cherche les jeunes gens s’intéressant au problème. On les a déformé à regarder ailleurs et ils excellent à se laisser distraire par les médias, les politiques et leurs professeurs.

Sans prise de conscience du problème de fond, ses ravages continueront et s’amplifieront. Sans en être très conscient, le peuple le sait, voit la faiblesse actuelle de la classe politique qui lui ressemble et attend, inquiet mais emmailloté par les médias, ce qui va bouger avec ou sans lui.

Comprendre ce qui se passe et ce qui va se passer (4)

Quatrième article : Alors que faire ?

Dans un monde où les États-Unis veulent imposer leur dollar comme une réserve de valeur qu’il n’est plus et où les BRICS, de plus en plus nombreux, cherchent, chacun de son côté, leur cohérence perdue, la France, creuset unique de cultures variées qui jusqu’à présent contribuaient toutes à la culture française, peut-elle rejoindre l’esprit des BRICS et proposer, par l’exemple, une cohérence française ?

Imaginer une cohérence, c’est d’abord prendre conscience d’une incohérence et savoir comment en sortir car, sans cette première étape,  nous rejoindrions nos politiques, nos hauts-fonctionnaires et nos médias qui, depuis un demi-siècle, se dissimulent l’évidence que notre problème est d’abord et avant tout, notre propre aveuglement. Nous nous sommes inventés une fausse réalité pour ne pas voir la vraie. Qui a jamais résolu un problème sans en comprendre l’énoncé ?

Notre fausse réalité est fondée sur  les deux pieds d’argile terriblement fragiles de notre société : la croyance que la richesse se quantifie alors qu’elle n’est qu’un équilibre instable, et l’incompréhension de la force de l’argent. Ces deux faiblesses se sécurisent et se renforcent l’une l’autre. Tous nos problèmes n’en sont que les conséquences que l’on ne peut affronter sans commencer par en comprendre l’origine.

La richesse n’étant qu’un regard, c’est une notion purement qualitative qui ne se crée pas plus qu’elle ne peut être quantifiée, exactement comme ses sœurs, la justice et la pureté. Ce sont des notions qualitatives que nous apprécions et que nous aimons constater. Ce sont les mariages deux à deux du beau, du bien et du vrai. Quantifier la richesse, la justice ou la pureté c’est leur donner une apparence d’objectivité et nous le faisons sans vergogne avec la richesse grâce à l’argent dont nous ne comprenons pas l’origine de la force.

Il est stupéfiant de constater que personne n’a jamais défini l’argent en se contentant de l’approcher par les trois utilités que lui voyait Aristote, le moyen d’échange, l’unité de compte et la réserve de valeur. Une voiture pourrait-elle être sérieusement définie par ses trois utilités de moyen de transport, de protectrice de la pluie et de découvreuse de paysages ? Évidemment non et pourtant nous acceptons l’inacceptable en tolérant que certains pontifient en disant que l’argent est une marchandise ou un symbole ou une institution sans jamais creuser leur propre verbiage. L’argent a une force que personne ne nie mais peu s’interrogent sur l’origine de cette force puisque, selon la phrase apocryphe de Lavoisier, simple condensé de sa pensée, « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ». En fait il suffit de voir ce qu’ont été les monnaies sur toute la Terre pour constater qu’elles ont toujours été les véhicules d’un stockage de l’énergie humaine bien utilisée pour les obtenir. Cela a été vrai pour l’or, l’argent ou le cuivre comme pour le sel, les grains de blé, les pièces de bétail ou les plumes d’oiseau rare. Cela a encore été vrai pour les monnaies-papier, toujours liées au départ à une richesse précédemment reconnue avant d’être dévalorisées par l’appétit des dirigeants à en fabriquer toujours davantage pour réaliser leurs rêves. Chaque fois c’est l’arrêt de la fonction de réserve de valeur qui a fait disparaitre les monnaies. Elles ne véhiculaient plus aucune énergie humaine et perdaient leur définition non formulée.

Or nous vivons une période aberrante où les monnaies ne sont plus des réserves de valeur mais où elles continuent à transformer les productions en richesses.  Nous entassons de la monnaie qui permet d’acheter les productions et d’en faire des richesses. Cela crée artificiellement la valeur ajoutée des entreprises. Toutes les banques fabriquent de l’argent par la double écriture et cet argent, en se dépensant, crée du PIB présenté comme une création de richesse. L’INSEE l’avoue benoitement, mais personne ne va le voir. L’INSEE dit à la fois que le PIB mesure la richesse créée et qu’il est mesuré en additionnant toutes les dépenses. Cette incohérence générale, confortée par tous ceux qui se contentent de dire qu’ils ne comprennent rien à l’économie, empêche d’aborder tous les équilibres instables qui structurent aujourd’hui  notre société et qui ne tiennent que par un apport massif et permanent d’énergie monétaire venant de nulle part et créée par les banques.  Cette inflation au sens propre d’augmentation de la masse monétaire, fait évidemment flamber les prix, surtout des trois articles que ceux qui ont accès à l’argent affectionnent, les œuvres d’art, les actions en bourse et l’immobilier. La bulle des prix immobiliers est telle que les Français, faute de se loger correctement, ne font pas assez d’enfants.

Mais comme rien ne vient de nulle part et que l’énergie humaine nourricière de l’énergie monétaire, n’est plus véhiculée par la monnaie comme cela a toujours et partout été le cas jusqu’au 15 août 1971, cette énergie humaine doit être trouvée demain sans contrepartie puisque la contrepartie a déjà été employée. C’est une résurrection à peine dissimulée de l’esclavage. L’invention de la monnaie-dette avec la nouvelle définition de la monnaie qui serait « une dette vis-à-vis de l’émetteur », réintroduit l’esclavage avec ruse et finesse. Refuser de le comprendre comme c’est le cas majoritairement actuellement c’est deux choses : laisser croître tous les équilibres instables agréables ou apeurants comme, entre autres, le réchauffement climatique anthropique, les pandémies exagérées, les confinements imbéciles, le féminisme et le masculinisme, les lgbt, l’immigration incontrôlée, le transhumanisme, les théories du genre, le wokisme, les observateurs et commentateurs de tout, etc etc…, tous soutenus et nourris par une débauche d’argent inexistant et une montée infinie de la dette.

Impossible au peuple de réagir tant qu’il se croit riche parce que nous dépensons beaucoup, tout en constatant qu’individuellement, c’est de plus en plus dur. Il se désintéresse de la vie publique et ne vote même plus en s’inventant une vie collective fantasmée. Mais, beaucoup plus grave, la nécessité écrite par la monnaie-dette du retour d’un esclavage à trouver impérativement pour donner sa force à une monnaie déjà utilisée, fait que ce désintérêt des Français est en fait un choix inconscient de laisser la guerre nous dire si nos enfants seront esclaves ou esclavagistes. La baisse de notre niveau de vie et les guerres lointaines ne suffiront pas longtemps à retarder le retour de l’esclavage chez nous. Nous restons dominés et aveuglés par notre hybris à nous prendre pour des dieux créateurs et à jouir d’une corne d’abondance imaginaire.

Tant que nous sommes dans ce pays de cocagne, cet eldorado fictif qui appelle et importe l’esclavage, il est impossible de se poser les bonnes questions et bien sûr d’y répondre, ce qui est l’art perdu de la politique qui est d’utiliser au mieux l’énergie humaine d’un peuple et de dépenser au moins mal l’argent précieux et limité qu’elle a généré.

Les bonnes questions arrivent naturellement dès que l’on est conscient que l’argent est limité par l’énergie humaine qui l’a généré et qu’il faut drastiquement limiter nos dépenses à l’énergie humaine stockée dans la monnaie. Faire l’inverse de ce que nos dirigeants et nous-mêmes faisons actuellement, est en fait la seule façon d’endiguer la chute de notre civilisation et la disparition de notre culture.

Une fois le problème bien posé, le bon sens apporte souvent naturellement la réponse. Il faut d’abord sortir des prisons qui nous enferment dans le mensonge comme l’Union européenne, l’euro ou l’OTAN. Mettre ensuite dans la constitution, l’interdiction du déficit budgétaire et du déficit commercial pour avoir conscience des choix difficiles à faire. Il faut simplifier ce qui peut l’être et analyser toutes les dettes actuelles à l’aune de la réalité de l’argent prêté. Tout argent créé uniquement pour être prêté sera remboursé directement à la collectivité car on voit mal pourquoi le créateur de cet argent aurait droit à un intérêt puisqu’il dit détruire dès son remboursement l’argent qu’il a créé et prêté. Le risque de non remboursement  est déjà payé par le coût de la police et de la justice.

L’arrêt de la corne mythique d’abondance force toute société à utiliser au mieux l’énergie de chacun. Le chômage est une aberration politique et notre constitution précise bien que le travail est un droit autant qu’un devoir même si le conseil constitutionnel a scandaleusement et lâchement édulcoré ce droit constitutionnel pour des motifs peu avouables. Utiliser au mieux l’énergie de chacun c’est renoncer à ce que l’argent rende l’homme enceint puis sans doute allaitant, la femme à sa recherche et les enfants, soit inexistants soit à la garderie, à l’école où en vadrouille. L’homme et la femme doivent trouver leur égalité dans leur complémentarité et non dans leur fausse identité très coûteuse d’un monde où la corne d’abondance fait tout croire possible.

Ce qui est évidemment très triste c’est de voir et d’entendre notre fausse élite diffuser à la jeunesse ses fausses analyses comme nos chers gouvernants ou comme Jean-Marc Jancovici qui analyse pourtant généralement très bien l’énergie mais qui dit dans sa leçon inaugurale à Sciences-Po le 30 août 2019 : « Du pognon il y en a ». Il est un bon exemple de notre intelligence aveuglée.

Comprendre ce qui se passe et ce qui va se passer (3)

Troisième article : L’hégémonie, besoin vital des États-Unis.

Dans un premier article j’ai rappelé que n’importe quel équilibre instable a besoin d’énergie pour durer et repousser l’équilibre stable inéluctable de son effondrement. J’ai fait remarquer que les États-Unis ont fait reconnaître le dollar comme une énergie universelle qu’ils fabriquent en continu et qui permet de faire tenir tous les nouveaux équilibres instables de notre civilisation malade et décadente. Dans un deuxième article j’ai voulu souligner sans grand succès le mythe de la création de richesse faisant croire qu’une création permanente de richesse existait et pouvait justifier son utilisation par pourcentages et l’augmentation quasi exponentielle de la quantité de monnaie en circulation. Sans grand succès, car un commentaire sur Front Populaire parle de « la pauvreté de la réflexion philosophique », sur Agoravox la note de moins de 2 sur 5 en montre clairement le rejet et sur mon propre blog le peu de commentaires montre clairement que le message ne passe pas.

Et pourtant ! Il n’y a pas de création de richesse et la rêver fait sortir du réel ! C’est la source de tous nos maux. Il y a seulement une reconnaissance par des clients de la qualité d’un travail bien fait, au travers de son échange avec une richesse déjà reconnue comme l’argent local ou l’or qui est la seule richesse universellement reconnue, porteuse de l’énergie humaine qui a permis d’obtenir cet or. La richesse est le regard satisfait que nous portons sur le produit d’un travail bien fait. L’économie n’est pas création et distribution de richesse comme certains voudraient le faire croire, mais échange de productions. Aujourd’hui, avec le PIB, confusion entre dépense et production, les services qui étaient des services à la production sont devenus principalement des services à la personne en se croyant productifs et il y a pléthore d’emplois qui analysent, décrivent, soignent ou justifient notre incohérence au lieu de l’affronter.

Si l’on refuse de le comprendre, quelle qu’en soit la raison, tous les raisonnements en sont faussés, les peuples se transforment en foules irresponsables, leurs dirigeants en manipulateurs d’émotion et la démocratie est ridiculisée comme c’est le cas actuellement chez nous. Chacun croit pouvoir utiliser des pourcentages de cette nouvelle richesse imaginaire et s’agace de ne pas avoir sa part. Si l’enrichissement individuel existe réellement par l’appauvrissement d’autres personnes (appauvrissement volontaire dans une société normale), l’enrichissement collectif n’existe pas, sauf à appauvrir une autre collectivité, par l’export ou le pillage. Qu’on le veuille ou non, la richesse, comme la justice et la pureté, n’est qu’un regard et personne n’a jamais créé de regard. Il est inutile à ceux qui le refusent, de lire les deux derniers articles de cette série. Ils peuvent continuer à faire le grand écart entre une création de richesse qu’ils s’inventent et la baisse de leur niveau de vie. Toutes les impasses actuelles y ont leur source.

Pour ceux qui veulent comprendre ce qui se passe, et qui ont accepté de prendre conscience que la richesse ne se crée pas, ce troisième article va détailler le processus qui a amené les États-Unis à avoir un besoin vital d’hégémonie mondiale pour conserver la capacité fantastique qu’ils se sont créés, de fabriquer en continu une monnaie reconnue mensongèrement comme réserve de valeur par l’ensemble des nations.

Depuis les accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944, la fonction de réserve de valeur de la monnaie a été confiée par tout l’Occident au dollar auquel les autres monnaies s’étaient rattachées. Cette reconnaissance de réserve de valeur venait du lien entre le dollar et l’or fixé par le président Roosevelt le 1er février 1934 à 35 dollars l’once d’or. Ces accords ont créé le Fond Monétaire International (FMI) pour les garantir et la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) devenue la Banque Mondiale, officiellement pour faciliter la création de richesse et  lutter contre la pauvreté. Le Département du Trésor des États-Unis, fondé en 1789 et dirigé par le Secrétaire au Trésor américain, fabrique les dollars et contrôle le FMI  et la Banque Mondiale. Sa fabrication de dollars est contrôlée depuis 1913 par la Réserve Fédérale (la FED), organisme privé composé principalement de banques. Tous ces organismes qui se tiennent tous par la barbichette, sont par construction dirigés par les États-Unis et d’une honnêteté identique.

Pouvoir et corruption étant malheureusement de tous temps étroitement liés, ce qui s’est dit officiellement et ce qui s’est fait réellement ont très vite divergé, et de façon croissante. L’énergie monétaire étant apparemment l’énergie la plus facile à trouver, le dollar s’est multiplié comme les poissons de l’évangile mais pas la nouvelle tonne d’or qui devait accompagner approximativement chaque création d’un million de dollars. Dès les années 30, et sous le fallacieux prétexte « Dollar is gold », le Département du Trésor, autorisé par la FED, a imprimé beaucoup plus de dollars qu’il n’avait d’or pour réagir à la crise de 1929, puis financer la deuxième guerre mondiale. Les accords de Bretton Woods ont fait croire à une saine réaction puisque le FMI a été créé pour être le gendarme du système américain en étant toujours confié à un dirigeant non américain. Le FMI n’a pas fait son travail quelle qu’en soit la raison et tout a continué. La planche à billets à fonctionné en permanence et les États-Unis ont fabriqué à l’envi une fausse réserve de valeur reconnue comme vraie par la terre entière. Ils ont pu financer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam, la conquête spatiale et la très large corruption des décideurs. Pour ne prendre qu’un exemple, des documents américains récemment déclassifiés explique pourquoi De Gaulle, pourtant majoritaire à l’assemblée, a été obligé d’utiliser le 49.3 pour faire décider le programme nucléaire français. Un nombre important de députés allaient chercher leur enveloppe à l’ambassade américaine.

Mais cet équilibre instable ne tenait que par un apport permanent de nouvelle énergie monétaire en dollars et 35 dollars étaient toujours convertibles en une once d’or. Charles De Gaulle, imité bientôt par le monde entier, rapportait les dollars qui ne valaient objectivement plus rien et repartaient avec de l’or, ce qui a forcé Richard Nixon à rompre discrètement en plein été, le 15 août 1971, les accords de Bretton Woods en déconnectant le dollar de l’or. Le FMI aurait dû être instantanément dissous puisqu’il n’avait été créé que pour surveiller un système qui n’existait plus. Il n’en a rien été et il continue à exister sans aucune raison et à donner des avis sur tout avec une casquette qu’il s’est estampillé lui-même internationale et sérieuse. L’argent est gratuit pour le pouvoir aux États-Unis et maintenant dans tout l’Occident avec ses monnaies comme l’euro ou la livre liées, comme le dollar… à rien.

Mais si l’or américain ne fondait plus, l’équilibre instable du dollar comme monnaie de réserve, comme réserve de valeur, continuait à demander de plus en plus de nouveaux dollars pour tenir. Si tout a été fait pour que les peuples ne prennent pas conscience que la force de la monnaie ne vient que de l’énergie humaine qu’elle est supposée transporter, il a fallu, et il faut toujours, que les États-Unis avancent en canard dans deux directions : agir pour trouver l’énergie humaine, source nourricière a posteriori de la force déjà utilisée des dollars, et communiquer pour faire croire à la durabilité d’un équilibre fondamentalement instable. Toute leur politique consiste depuis plus de 50 ans à ce que le dollar reste vu sur toute la Terre comme une réserve de valeur qu’il n’est plus et que les États-Unis continuent à fabriquer en permanence, tout en essayant de pomper l’énergie humaine de tous les pays pour redonner un peu de force au dollar et reporter son effondrement inéluctable qui est un équilibre stable déjà écrit. Pour réussir ce pari impossible  les États-Unis ont absolument besoin d’être reconnu comme hégémonique.

Ce besoin vital d’hégémonie que les Européens essaient servilement d’imiter avec l’euro et la croyance en la création de richesse, et qui ne dépend évidemment pas des élections, se déroule sur les axes complémentaires de l’économie, de la propagande, de la géostratégie et du militaire.

En économie, il s’agit de pomper gratuitement l’énergie humaine de toutes les autres nations en récupérant leurs biens, fruits de leurs énergies. Les moyens sont divers.

Le plus visible est l’achat avec des dollars faciles, d’entreprises de tous les pays du monde par Blakrock, Vanguard ou par l’une quelconque de leurs innombrables filiales. Ils acquièrent quasiment gratuitement, puisqu’avec de l’argent qu’ils fabriquent, l’énergie humaine stockée dans les entreprises achetées et dans les produits qu’elles fabriquent.

L’utilisation du « gratuit » est un autre moyen. Si Facebook, Twitter, Google ou Youtube valent si cher en bourse alors qu’ils sont gratuits, c’est qu’ils vendent très cher la connaissance intime des individus, ce qui permet des publicités ciblées et efficaces qui fait donner volontairement de l’argent, fruit et stockage d’énergie humaine. La monnaie-dette actuelle facilite ce don, laissant aux peuples  le soin de trouver demain l’énergie humaine déjà consommée par leurs achats tout en croyant que la croissance paiera. La servitude volontaire de La Boétie est dépassée. Elle est aujourd’hui complétée par la générosité volontaire vis-à-vis des États-Unis. De plus, comme seule la masse des utilisateurs leur importe, ils peuvent affirmer leur hégémonie en censurant tout ce qui les dérange.

Pour la propagande ce sont les théories d’Edward Bernays, deux fois neveu de Freud par son père et par sa mère, qui fabriquent le consentement. Pour Wikipédia « il a été l’un des premiers à industrialiser la psychologie du subconscient pour « persuader » l’opinion publique malgré elle ». Le regard totalement biaisé que l’Occident porte actuellement sur l’Ukraine sera, à n’en pas douter, un exemple très éclairant de propagande pour les générations futures.

En géostratégie les États-Unis doivent combattre tout ce qui pourrait leur faire concurrence. Il leur faut morceler tous les grands ensembles trop puissants et contrôler des myriades de petits états acceptant comme réserve de valeur le dollar qu’ils fabriquent.

Ils ont, par la CIA, les coups d’état, les révolutions de couleur et le dollar, activé les décolonisations française et anglaise, morcelé l’URSS et la Yougoslavie, abattu quasiment tous les pays musulmans laïcs, fabriqué par leur homme de main Jean Monnet une union européenne  vassale et antigaulliste, très vite dirigée par l’Allemagne et confiée grâce au dollar à des « young leaders » obéissants. Ils ont obtenu que le traité franco-allemand de l’Élysée, signé le 22 janvier 1963 par Adenauer et De Gaulle, ne soit ratifié le 15 juin de la même année par le Bundestag qu’avec un préambule que De Gaulle a qualifié d’ « horrible chapeau »  le dénaturant entièrement. La date du 22 janvier a été gardée pour inverser le chef de file du prétendu « couple franco-allemand » initialement français. Ce fut fait par les déclarations conjointes du 22 janvier 2003 puis du 22 janvier 2018 pour s’accomplir par l’horrible traité d’Aix la Chapelle du 22 janvier 2019 signé révérencieusement par Emmanuel Macron.

Mais si le dollar, la propagande et la politique ne suffisent pas à préserver la réserve imaginaire de valeur du dollar, la force, déguisée en ange gardien du bien, fait le travail. Les données officielles américaines compilent 251 interventions militaires américaines depuis 1991. L’exemple de la Libye est révélateur.

Kadhafi avait réussi par une bonne gestion du pétrole à unifier les tribus, à annihiler le djihadisme, à stopper le passage vers l’Europe d’immigrés subsahariens, à distribuer sur toute la Libye une eau gratuite et une essence qui l’était presque. Instruction et santé étaient gratuites pour tous les Libyens et l’or s’accumulait dans les coffres de l’état. Mais en 2009, alors qu’il était président de l’Union africaine, il a proposé le dinar-or pour remplacer le pétrodollar et plusieurs pays africains étaient intéressés. Propagande, géostratégie, dollar et BHL en ont fait instantanément un dictateur sanguinaire que l’OTAN, légion étrangère des États-Unis, a supprimé de la carte en 2011, laissant sans états d’âme la Libye dans son état actuel. L’important était que le dollar reste la seule réserve de valeur.

En 2012, voyant l’exemple libyen, 5 pays, et non des moindres, ont décidé de se rencontrer une fois par an pour réfléchir prudemment à la situation, ce sont les BRICS : en anglais Brazil Russia India China South Africa. La Russie a décidé de résister à son dépeçage qui avait pourtant très bien commencé avec Eltsine. Les BRICS envisagent des sociétés construites autrement que les États-Unis qui ne tiennent que par le dollar. La Russie refuse de se laisser morceler. L’Europe sous couvert de l’UE veille à ce que ses médias ne parlent pas des « forums des nations libres de Russie » financés en dollars, le premier à Varsovie en mai 2022, le second à Prague 2 mois plus tard, pour disloquer la Russie et en tenir tous les morceaux. Si la Russie tient, les États-Unis sont morts car ils fabriquent très peu de choses, le dollar ne vaut plus rien et ils consomment énormément. Tout ne tient encore que par l’intimidation militaire et le retour discret mais puissant de l’esclavage admirablement dissimulé.

La loi extraordinaire du Patriot Act, fruit du 11 septembre 2001 qui l’a justifiée, assujettit à la loi américaine tout utilisateur du dollar devenu, pour les États-Unis, et exclusivement pour eux, un outil gratuit de corruption.

La confrontation est déclarée entre les BRICS et les États-Unis, chaque morceau des BRICS cherchant, chacun à sa manière mais en échangeant chaque année, à retrouver une cohérence perdue pendant que les États-Unis cherchent, à l’inverse, pour survivre et par tous les moyens, à ce que leur dollar continue à être vu partout comme une réserve de valeur qu’il n’est plus depuis 1971. Les États-Unis ont conquis quelques états comme ceux de l’UE et de leurs peuples décérébrés par tous les équilibres instables tous appelés progrès comme la lutte contre le réchauffement climatique anthropique alors que toutes les planètes du système solaire se réchauffent légèrement actuellement, ou contre les pandémies artificiellement gonflées. Progrès encore, le féminisme, les LGBT, les vacances, l’individualisme forcené, tous alimentés en monnaie de singe. Mais les BRICS ont pour eux que l’issue inéluctable d’un équilibre instable, est son effondrement et qu’il faut préparer l’avenir. Ils observent tous comment la Russie résiste à son démembrement programmé et savent dans quel camp ils se trouvent. Nos dirigeants ont malheureusement choisi l’autre camp en le peinturlurant en beau, en bien et en vrai, ce qui trompe beaucoup de nos compatriotes.