Vue d’ensemble : le siècle des Lumières a fait du progrès, l’antichambre de l’esclavage

 

Le progrès c’est bien, l’esclavage c’est mal. Cette approche manichéenne est celle qui nous est inculquée par nos mentors médiatiques, politiques et universitaires. Est-ce aussi simple ? Avons-nous bien compris ce qu’est ce progrès dont nous sommes si fiers ?

Etymologiquement progrès veut dire marcher en avant mais en français, progrès a voulu dire pendant des siècles marcher de façon organisée puisqu’une armée progressait même quand elle reculait. C’est au XVIIIe siècle que progresser est devenue « aller vers le mieux » au point qu’il a fallu utiliser le verbe évoluer, mot savant et créé depuis peu, pour remplacer progresser qui avait perdu sa neutralité.

Il y a dans progrès une définition cachée du bien qui ne souffre aucune discussion, aucune remise en cause, aucune description. C’est agréable donc c’est bien, point final. Qui oserait dire qu’il est contre le progrès ? Pourtant quand un alpiniste progresse, il monte, quand un spéléologue progresse, il descend. Comment différencier entre monter et descendre, ce qui est progression et ce qui est régression ? Nous progressons quand nous allons dans le sens que nous décidons. Mais il suffit de dire aujourd’hui que notre décision est un progrès pour l’inscrire dans le camp du bien même si c’est exactement l’inverse. L’histoire n’a plus le sens que les historiens lui donnaient, nous nous sommes convaincus d’un sens de l’histoire appelé le progrès au singulier. C‘est le bien sans avoir à le définir.

Ainsi laïcité, démocratie et parité sont devenues des progrès puisqu’elles remplacent les religions dans la définition du bien et du mal. La spiritualité n’est plus tolérée que si elle n’est pas collective et c’est l’avis majoritaire qui devient le bien. Cet avis majoritaire est fabriqué par les universitaires qui se stérilisent depuis des années dans l’autoreproduction et se sont autoproclamés « communauté scientifique ». Il est diffusé par les médias appartenant tous à des milliardaires subventionnés. Les politiques sont fabriqués par l’avis majoritaire à l’instant de l’élection et ils renvoient l’ascenseur en interdisant la vérité quand elle dérange à l’exemple des statistiques ethniques. Même le doute, base de la vraie science, est interdit quand la vérité est obligatoire. C’est le cas des lois mémorielles et de la pantalonnade « sanitaire » actuelle.

Il n’est pas nouveau que l’ambition, l’intolérance et l’ignorance imposent des incohérences, Véran n’invente rien. Toutes les civilisations l’ont connu. Elles y ont résisté par le bon sens populaire qui n’a pas mis son énergie au service de l’incohérence. Les civilisations meurent quand elles ne savent plus résister à ces trois défauts chez leurs dirigeants. Mais ce qui est complètement nouveau et que l’humanité n’a jamais connu où que ce soit, c’est l’utilisation d’une énergie monétaire factice pour remplacer une énergie humaine méprisée et pour faire croire à la cohérence de l’incohérence. L’humanité n’avait jamais connu une monnaie dette fondée sur des richesses à créer. Toutes les monnaies, sans aucune exception, avaient toujours été fondées sur des richesses déjà constatées. Il a fallu créer l’euro sur des équivalences avec des monnaies européennes déjà existantes pour faire semblant d’oublier que ces monnaies n’étaient plus liées à quoi que ce soit comme richesse constatée, et ce, depuis le 15 août 1971. La monnaie n’est plus stockage et véhicule d’énergie humaine. Elle est devenue l’institution d’une promesse d’énergie humaine future, billet escomptable immédiatement. Combien de fois faudra-t-il répéter qu’utiliser tout de suite une énergie qui ne sera alimentée par l’énergie humaine que plus tard, revient à laisser à nos successeurs une énergie humaine à dépenser pour rien, la contrepartie ayant déjà été consommée? Cela s’appelle l’esclavage et seules les guerres départageront les esclaves, non pas des maîtres, mais de ceux qui pourront éviter provisoirement d’être esclaves.

La fausse monnaie rend provisoirement crédible l’incohérence et, malheureusement pour nous, seul l’islam s’accroche à une cohérence qu’il cherche à imposer comme toutes les religions quand elles croient à ce qu’elles disent. Nous devons réapprendre que seule la spiritualité collective définit le bien et le mal, même si la laïcité veut enfermer la spiritualité dans l’individuel privé. Nous devons réapprendre que l’avis majoritaire a aussi donné les lynchages, les pogroms et l’assemblée nationale actuelle qui ne représente pas le peuple mais l’argent dépensé à la faire élire. Nous devons réapprendre, avant que notre race ne s’éteigne, que la parité dans les maternités est plus qu’aléatoire. Nous devons réapprendre que le progrès réel vient d’énergies humaines bien utilisées et que le progrès actuel est factice car nourri quasi exclusivement d’énergie monétaire, nourrie elle-même d’esclavages à venir. L’argent peut apparemment tout mais l’angoisse généralisée vient de l’évidence que notre eldorado n’est que provisoire car il a oublié à la fois, et la cohérence et l’harmonie. Nos élites, soit le savent et s’en moquent, soit refusent d’étudier l’origine de la force de la monnaie. Nos élites organisent, sans même s’en rendre compte, l’arrivée inéluctable de l’esclavage tout en promettant un eldorado toujours plus agréable. Le fossé se creuse entre elles et nous.

Il y a exactement 50 ans aujourd’hui …

 

Il y a exactement 50 ans aujourd’hui, le 15 août 1971, le président Nixon déconnectait le dollar de l’or et par là même, toutes les monnaies qui lui avaient été liées par les accords de Breton Woods de juillet 1944. Depuis ce jour les monnaies ont été officiellement confiés aux Politiques sans que les peuples en aient été informés. Depuis ce jour fatidique les Politiques par l’intermédiaire des banques peuvent créer autant d’argent qu’ils en veulent par l’invention diabolique de la monnaie dette qui reporte à plus tard l’apport à la monnaie de sa capacité énergétique utilisée tout de suite.

Cela permet « en même temps » le double langage contradictoire du « il n’y a pas d’argent magique, les caisses sont vides » et du « déblocage » de milliards d’euros inexistants avec la phrase inexprimée : « cet argent doit vous faire accepter sans vous révolter les décisions que nous prenons à votre place après avoir bien cadenasser que vous seriez les seuls responsables des conséquences de nos erreurs ».

C’est Nixon qui sans le vouloir a permis les pantalonnades de Macron et autres Véran en ne freinant plus leurs fantasmes par la rareté de la monnaie.

Il est temps de revenir à la vraie valeur d’une monnaie qui ne s’apprécie que par les échanges internationaux. C’est en valorisant, chacune avec sa monnaie, les deux lots de biens et de services jugés équivalents par les deux nations et qu’elles s’échangent, on pourrait dire troquent, que l’on obtient par comparaison des deux résultats, les valeurs respectives des deux monnaies. De même qu’il ne pouvait y avoir une valeur du franc en Bretagne et une autre en Provence parce qu’il n’y avait pas de balance commerciale entre la Bretagne et la Provence, de même il est intellectuellement impossible d’avoir la même monnaie dans deux entités géographiques qui ont une balance commerciale entre elles. Qui l’expliquera aux défenseurs de l’euro, aux professeurs d’économie, aux médias et aux Politiques ? Doit-on vraiment les croire assez stupides pour ne pas l’avoir compris ? Ne faut-il pas plutôt croire à la lâcheté, à la corruption et au jmenfoutisme qui caractérisent nos dirigeants et qui commencent réellement à faire davantage peur que les peurs fabriquées, alimentées et martelées, sanitaires, climatiques, terroristes ou nucléaires ? Toutes ces peurs ne sont fabriquées à grand frais que par l’armée d’inutiles grassement payés à terroriser les foules pour qu’elles se réfugient auprès de leur berger quand un orage inéluctable se prépare.

Une fois rendus à l’évidence qu’il ne peut y avoir une seule monnaie pour des pays différents puisqu’il y a entre elles des balances commerciales qui font varier la vraie valeur des monnaies dans des sens opposés, on observe la valeur devenue uniquement spéculative de monnaies qui sont à la fois surévaluées ici et sous-évaluées là. Ces monnaies sans valeur dont l’utilisation actuelle ne se nourrit que des esclavages futurs des peuples, sont le problème premier qui autorisent tous les autres.

Pendant que les Allemands préparent de fait en Europe le 4e Reich et que les Chinois préparent la domination mondiale de leur idéologie, les pays importateurs deviennent petit à petit les esclaves des pays exportateurs pendant que tout un monde de financiers s’enrichit sur le dos des peuples en spéculant sur les monnaies. Il est triste d’observer que nous sommes tellement intellectuellement intubés que nous nous époumonons sur les multiples conséquences sans vouloir en affronter la cause unique. Nous illustrons la phrase de Bossuet en maugréant sur les conséquences dont nous chérissons la cause.

 

 

Croissance ou décroissance ?

Quand on veut faire croire que quelque chose existe, il suffit de le chiffrer et comme la plupart du temps quasiment personne ne sait comment ce chiffrage est fait, ce quelque chose devient une réalité sur laquelle une idéologie peut s’appuyer pour devenir officiellement un mieux à atteindre. La troïka universitaire politique média nous enfume régulièrement avec ces chiffrages qui emmènent les peuples là où ils ne voudraient pas aller mais où la troïka veut qu’ils aillent pour diverses raisons. Nous l’avons vu récemment avec le chiffrage quotidien des morts du covid ou celui de l’augmentation du CO2. A l’inverse lorsque la troïka ne veut pas voir une réalité quelle qu’en soit la raison, elle en interdit le chiffrage comme c’est le cas pour les statistiques ethniques.

Pour l’économie le chiffrage de la croissance est le PIB dont quasiment personne prend la peine de savoir comment il est calculé et que l’on fait marteler mensongèrement par des gens de bonne foi comme étant le chiffrage de notre création annuelle de richesse. La croissance devient le mieux qui doit nous permettre de vivre mieux demain qu’hier ou de nous offusquer du vol par certains de cette manne annuelle.

La lâcheté des intellectuels est telle qu’ils se contentent souvent de définir le PIB par la valeur ajoutée par les entreprises en oubliant volontairement qu’un boulanger produit certes du pain mais que ce pain n’est richesse que si un client vient l’acheter.

Nous avons soigneusement oublié la phrase de Lavoisier « Rien ne se crée, rien ne se perd : tout se transforme ». Nous continuons à le guillotiner consciencieusement en refusant de voir que tout est à somme nulle. Il n’y a pas de domaine où une augmentation n’est pas compensée intégralement par une diminution de même montant si on la chiffre. L’économie comme tout le reste est par définition à somme nulle.

Jouir et élaborer ont par définition le même chiffrage et c’est la difficulté de leur chiffrage qui permet à la troïka de faire croire faussement que l’on peut jouir davantage sans travailler davantage. Croire que c’est grâce à notre intelligence que nous vivons matériellement mieux que nos prédécesseurs, est pure vanité. Nous vivons matériellement mieux parce que d’autres vivent matériellement moins bien tout en étant réputés par la troïka vivre mieux et être sortis de la pauvreté puisqu’ils ont la capacité de dépenser davantage.

Et voilà l’argent qui vient comme partout s’insérer dans tous les jeux à somme nulle pour faire croire à la chimère si agréable de la création de richesses par les hommes. Il suffit de dépenser, de l’investissement réputé intelligent au gaspillage stupide en passant par la consommation normale, pour augmenter le PIB qui additionne toutes les dépenses en refusant de les classer qualitativement. On y additionne sans vergogne le chiffrage de l’utile, de l’inutile et du scandaleux. L’important est de faire croire que ce chiffrage est celui de notre création de richesse qui nous permet de donner plus à nos enfants que nous avions reçu de nos parents. Oublier que tout est à somme nulle fausse tous les raisonnements et rend inintelligentes les décisions prises quel que soit le domaine.

La troïka épuise son énergie à faire croire à l’intelligence de décisions économiques stupides niant la réalité de la somme nulle. Elle n’arrête pas d’augmenter ses effectifs pour tenter sans aucun espoir de prouver la création de richesse et se donner bonne conscience.

On en arrive au titre de cet article. La croissance est la négation stupide mais vénérée de la somme nulle. La décroissance est la multiplicité des chemins qui tentent maladroitement, faussement ou réellement de retrouver la somme nulle. Là encore le problème sera résolu par la violence si l’intelligence refuse de s’en emparer et là encore la troïka utilise l’énergie monétaire qu’elle fabrique pour faire croire qu’un bout de papier remplace avantageusement un homme. Elle ne fait bien évidemment que reporter les problèmes en les compliquant et en veillant à ce que les peuples ne se réveillent pas. Il est si facile de fabriquer de l’argent que la somme nulle ne compense plus par du travail passé mais par un esclavage futur.

L’énergie monétaire de la troïka lutte pied à pied contre l’énergie de la réalité qui ne peut que s’imposer. Y aura-t-il en 2022 un seul candidat à soulever le seul vrai problème de fond ?

L’harmonie perdue entre l’individuel et le collectif

L’harmonie entre l’individuel et le collectif est la recherche permanente de tous les pouvoirs et elle génère une civilisation chaque fois qu’elle est trouvée.

Jusqu’à la deuxième partie du XXe siècle, le modèle de cette harmonie a toujours et partout été la famille comme l’oïkos grec, la domus latine ou toutes les tribus de par le monde. Le capitalisme a profité de la déconnexion toute récente des monnaies de toute richesse préalablement reconnue, pour imposer l’entreprise comme nouveau modèle d’harmonie entre l’individuel et le collectif. Le passage s’est fait en douceur car l’entreprise, qu’elle soit artisanale, commerciale ou industrielle, n’était au départ qu’une copie de la structure familiale. Mais l’entreprise utilise, beaucoup plus que la famille, l’énergie monétaire pour pallier le manque éventuel d’énergie humaine. Et l’énergie monétaire étant nouvellement et apparemment inépuisable, le capitalisme a déifié les entreprises, leur attribuant même le rôle de créateur de richesses jusque-là réservé aux dieux, alors que la famille a toujours dû se contenter de l’énergie humaine éternellement limitée.

Depuis 50 ans à partir de la légalisation du divorce et l’avalanche d’IVG, de PACS, de mariage unisexe, de PMA et de GPA, nous tuons systématiquement la famille par sa fragilisation, la dilution de sa direction et notre désintérêt pour son harmonie. Sa « recomposition » et son invention « monoparentale » soumettent le collectif à l’individuel au lieu de les harmoniser. La famille n’est volontairement plus le modèle de l’harmonie avec son énergie humaine.

En même temps nous survalorisons l’entreprise qui créerait une nouvelle harmonie en réalité complètement fallacieuse. Non seulement l’entreprise harmoniserait l’individuel et le collectif mais elle créerait des richesses grâce à l’énergie monétaire. Le « développement économique » serait le partage de ces richesses.

En réalité l’entreprise produit en transformant mais c’est son client qui fait de sa production une richesse en l’achetant. Il n’y a, macro économiquement parlant, aucune création de richesse, il y a échange d’une production avec une richesse déjà reconnue, l’argent. C’est la rareté habituelle de l’argent qui donne la qualité de richesse à la production de l’entreprise. Il suffit de fabriquer de l’argent pour qu’une production qui n’est en réalité que déchet ou embarras, devienne apparemment richesse. Dans l’harmonie familiale le dessin de l’enfant est l’un des pendants de la production de l’entreprise. Il n’est richesse que s’il est échangé avec le regard admiratif de la famille et il se transforme en déchet dès qu’il n’intéresse plus. La valeur que les entreprises ajoutent, la fameuse valeur ajoutée dont la somme est chiffrée par le PIB, n’existe que si le client s’appauvrit en monnaie non seulement de cette valeur ajoutée mais aussi de la valeur de tout ce qu’il a fallu acheter pour produire.

Alors que le développement économique avait toujours été le constat des richesses créées par l’énergie humaine et constatées par leur échange avec une richesse préalablement reconnue, il est devenu le constat de richesses à la fois et « en même temps » créées et constatées par une énergie monétaire que l’élite auto proclamée voit inépuisable en l’appelant marchandise, signe, institution, convention ou tout autre mot à ne surtout pas creuser.

L’alliance sur ce point, mafieuse ou incompétente, des universitaires, des politiques, de la finance et des médias est d’une telle force qu’il est devenu une donnée d’évidence incontournable que l’on peut faire vivre une civilisation grâce à une énergie monétaire venue de nulle part, laissant les hommes dépenser leur énergie en salle de sport, en jogging, en ski ou en farniente. Le déluge d’énergie monétaire factice crée une hausse des prix de l’immobilier qui contribue encore davantage à la destruction de la famille qui a de plus en plus de mal à se loger décemment. Cette folie collective laisse croire à la réalité d’un eldorado qui attire la Terre entière, où nous travaillerions toujours moins n’ayant plus comme seul souci que de remplir notre temps libre et de nous extasier sur notre transhumanisme terriblement consommateur d’énergie monétaire gratuite. Le travail se réduirait d’ailleurs de plus en plus à l’inutilité de transmettre des papiers, imposer des normes et vérifier qu’elles soient respectées par les autres.

Le peuple est perdu et en accuse l’élite. L’élite est perdue et en accuse le peuple. Tant qu’il n’y aura pas de prise de conscience que l’énergie monétaire est limitée par l’énergie humaine qui la crée, la violence continuera à monter et notre civilisation à mourir de l’impéritie de ses élites. Pour ne prendre que deux exemples de scientifiques, le polytechnicien Jean-Marc Jancovici claironne à Sciences-Po que « Du pognon, il y en a ! » et Yves Montenay, centralien, Sciences-Po, bombardé professeur d’économie toujours à Sciences-Po, a écrit le 23 juin 2021 sur son blog La reprise et la dette « pour les nuls » dans lequel il écrit de façon condescendante l’énormité suivante :

Quel sera l’impact du remboursement ?

C’est très difficile à évaluer. Si vous remboursez votre dette, votre créancier reçoit votre argent. Ce dernier n’a donc fait que se déplacer et ça ne change rien.

En fait tout dépend qui est le créancier et ce qu’il fera de l’argent, ce qui est imprévisible. On peut néanmoins imaginer qu’après une cascade d’intermédiaires, l’argent retombe chez un particulier ou une entreprise, qui elle-même va commander, consommer ou investir… donc, a priori, rien de bouleversant. Sinon qu’il faut être conscient qu’on ne sait pas, et qu’il faudra de l’agilité pour se placer commercialement au bon endroit !

Avec le rebond de la consommation, une grande partie des entreprises va retrouver une activité normale et remboursera ses dettes et le gros du problème de l’endettement disparaîtra de lui-même.

Dans son esprit scientifique il est inutile d’acheter son pain puisque, acheté ou pas, le pain et l’argent n’ont « fait que se déplacer et ça ne change rien ». Comme quoi intelligence et bon sens ne font pas toujours bon ménage chez les « professeurs » d’économie.

Pour la présidentielle de 2022, de Zemmour à Macron, de Le Pen à Mélenchon, dans toute la palanquée de socialistes, d’écologistes et de républicains, tous aussi divers qu’inconciliables, chacun a sa solution miracle et personne n’ouvre encore les yeux. Il y a pourtant urgence.

La digue a sauté et on se bat sur l’origine de l’eau

Devant le délitement général de l’ensemble des pays occidentaux, il y a la réaction actuelle de l’immense majorité des gouvernements qui pensent tous détenir la vérité et qui l’imposent par des avalanches de normes et de lois dans tous les domaines de la vie. Tant pis si cette approche s’est ridiculisée lors de l’épidémie actuelle. Les décideurs médiatiques, universitaires et politiques, se confortent entre eux et savent tous que leur inutilité serait flagrante s’ils ne la masquaient pas par des obligations et des interdictions, fussent-elles irrationnelles et inefficaces. L’important est de faire suffisamment peur pour qu’une majorité des peuples se rassemblent derrière eux. Les peurs sont attisées dans toutes les directions, sanitaire, climatique, économique, nucléaire, terroriste. C’est la nouvelle écologie. La réflexion étant assoupie, il ne reste que l’action et la communication qui ne fournissent même plus l’expérience et la connaissance qu’elles apportaient à la réflexion. Tout n’est que pseudo-tolérance et pseudo-efficacité avec la réaction habituelle des Politiques dans l’erreur : si cela ne tourne pas rond c’est qu’il n’y a pas assez de lois, pas assez de normes et pas suffisamment de parasites pour pondre et contrôler tous ces freins à la vie. L’Union européenne en est la caricature la plus évidente.

Pour certains l’Union européenne est la grande coupable. Pour d’autres c’est le libéralisme anglo-saxon. Pour d’autres c’est la loi du 4 juin 1970 qui supprime du code civil le statut de « chef de famille » et substitue à la notion de puissance paternelle, celle d’autorité parentale commune au père et à la mère. Elle officialise plus d’un siècle plus tard la phrase de Balzac dans Mémoires de deux jeunes mariées en 1841 : « En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille. Il n’y a plus de famille aujourd’hui, il n’y a plus que des individus ». Pour d’autres c’est la chute du mur de Berlin et du communisme qui a laissé le capitalisme sans rival. Pour d’autres c’est mai 68, la mort des tabous et l’interdiction d’interdire. Pour d’autres c’est Vatican II qui en 1965 est allé au monde en allant un peu moins à Dieu. Il a remplacé l’homo religiosus qui enterre ses morts et a des gestes ritualisés et sacralisés, par l’homo economicus qui cherche à oublier dans la consommation et la parole, sa peur de la mort. Pour d’autres c’est l’immigration massive nord-africaine et subsaharienne. Pour d’autres enfin ce sont des minorités puissantes qui veulent secrètement dominer un monde de leur fabrication.

Ils ont probablement tous raison et toutes ces raisons existent. Les motivations des uns comme des autres sont nombreuses, complexes et souvent antagonistes. Mais personne ne semble se poser les seules questions vraiment importantes : Comment toutes ces folies ont-elles pu prospérer en naissant quasiment toutes dans les années 60 ? Comment et pourquoi survivent-elles aujourd’hui ?

Aucune ne prospérait jusqu’au début des années 60 parce qu’il y avait une digue qui contenait tous les excès. Cette digue c’était la rareté de la monnaie presque toujours liée à l’or, reconnu partout comme une richesse indiscutable. La monnaie était systématiquement dévaluée dès que l’on en fabriquait trop quelle qu’en soit la raison. Partout la monnaie a été inventée pour lutter contre ceux qui prenaient en oubliant de donner et de rendre ; elle a toujours été dans toutes les civilisations, liée à une richesse déjà constatée par cette civilisation, ce qui créait une digue à la bêtise par la rareté obligée de la monnaie. La monnaie n’était qu’un stockage de l’énergie humaine qui avait fabriqué cette richesse unanimement reconnue. L’énergie monétaire était limitée par l’énergie humaine dont elle provenait même si c’était très mal expliqué dans les universités et dans les médias.

Il ne sera jamais assez répété la véritable révolution, le séisme en trois temps, créant dorénavant des monnaies sur des richesses futures souvent imaginaires et non plus sur des richesses existantes et déjà constatées. D’abord les accords de Bretton Woods en 1944 où les Américains imposent que seul le dollar sera lié à l’or et que les autres monnaies seront liées au dollar. Ensuite Nixon qui déconnecte le dollar de l’or le 15 août 1971. Enfin l’Europe qui crée un euro lié à toutes ses anciennes monnaies, elles-mêmes liées à rien depuis le 15 août 1971. Les peuples n’ont pas encore pris conscience que les monnaies sont aujourd’hui comme le bitcoin, de la spéculation pure et qu’elles ne valent objectivement plus rien. Elles ne sont plus une richesse avec son équivalent constatable et palpable à tout instant. Elles sont, par la monnaie-dette, par sa fabrication en continu par les banques avec leurs doubles écritures, et par leur « déblocage » incessant par des Politiques en campagne électorale permanente, l’affirmation péremptoire qu’elles seront couvertes par des richesses futures. Par ce jeu de passe-passe aussi immoral que scandaleux, on a fait sauter la digue et l’énergie monétaire est venue alimenter en les rendant crédibles, tous les fantasmes des uns comme des autres. On réussit même à criminaliser ceux qui résistent aux folies actuelles.

Aujourd’hui certains se félicitent des succès obtenus par cette énergie monétaire plus que gratuite puisqu’on nous paye pour emprunter à des taux négatifs. D’autres se lamentent du délitement que la corne d’abondance a généré sous une multitude de formes puisque l’énergie monétaire colmate l’incohérence. Comment le peuple français aurait-il pu accueillir l’incohérence de leur gouvernement pendant l’épidémie de Covid, si ce gouvernement n’avait pas « débloquer » des milliards inexistants grâce à la monnaie dette, aux taux négatifs et à son immoralité ?

Le scandale de la monnaie dette n’apparait pas encore parce que le peuple est anesthésié par la vie facile qu’elle procure. Le scandale est rendu possible par l’invention tout aussi scandaleuse d’une création annuelle de richesse qui oublie volontairement que la vie n’est qu’échanges. Faire croire que le PIB est une création annuelle de richesses est un mensonge tellement répété qu’on finirait par le croire. La réalité c’est qu’il chiffre tous les échanges fait avec de l’argent. Il n’y a pas de valeur ajoutée sans clients et donc sans valeur retranchée au client plus importante que la valeur ajoutée par l’entreprise. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » disait Lavoisier. Nous avons oublié que c’est aussi vrai pour la richesse. La seule chose que l’homme sait créer c’est sa propre énergie et c’est le côté limité de cette énergie qui a rendu l’humain intelligent pour ne pas mourir. L’énergie monétaire dégoulinante actuelle fait croire pour le moment que l’homme peut être stupide en se croyant très intelligent, et en finançant toutes les multiples causes, toutes malheureusement réelles, de notre délitement. Entendre Jean-Marc Jancovici dire « Du pognon il y en a » ou Éric Zemmour dire « Profitons-en, l’argent est gratuit », c’est prendre conscience que même nos belles intelligences n’ont pas encore compris que seule la digue de l’argent rare nous empêche de transformer nos fantasmes enfantins en réalités abominables.

La vie n’étant qu’échanges, la monnaie dette induit qu’il faudra demain travailler sans toucher l’argent que l’on a préalablement dépensé et, travailler sans contrepartie, s’appelle tout simplement l’esclavage que notre bêtise nous prépare. Nous nous battrons pour que les esclaves soient les autres et il n’est pas sûr du tout que notre amollissement ne fasse pas gagner les autres.

Devant cette situation que chacun constate, il n’y a que deux issues possibles : celle de la « grande réinitialisation » théoriquement intelligente et celle du pragmatisme qui passe par la première étape de la redécouverte des nations et des patries. L’une va vers une gouvernance mondiale unique avec ses normes, ses lois et une énergie monétaire apparemment inépuisable et toujours inexpliquée. L’autre vers une reconstitution de la souveraineté des nations entre gens qui se reconnaissent entre eux et échangent entre eux et avec les autres encore plus prudemment. Les premiers ont le pouvoir à Davos, à la Trilatérale, à l’ONU, à l’OMC, à l’OCDE, à Bilderberg, à l’Union Européenne et chez tous ceux qui se voient comme l’élite et qui nous ont conduits où nous sommes. Les autres critiquent tous les centres de décision en ne mettant jamais l’accent sur ce qui a permis à tous les pouvoirs de se maintenir, en le dissimulant sur une prétendue volonté des peuples et sur une nouvelle religion totalement creuse de la « république » dont a oublié qu’il ne s’agit que du bien commun, commonwealth en anglais comme Cromwell a appelé sa république le 19 mai 1649, un siècle et demi avant la nôtre, ou res publica en latin.

Y aura-t-il en 2022 un candidat pour dire que notre bien le plus précieux, provisoirement égaré, est la digue nous préservant de nos propres folies, que constitue l’argent rare ?  La meute de tous ceux qui croient exister en mendiant « des moyens », fera tout pour l’empêcher.

L’Histoire s’en souviendra

Il est temps de nous interroger sur le pourquoi de l’effondrement de notre civilisation avant de le déplorer ou de s’en féliciter. Il est fondé sur deux croyances imbéciles qui s’alimentent l’une l’autre : croire possible de consommer sans produire et croire que le collectif est au service de l’individuel. Toute notre folie consiste à nous intoxiquer nous-mêmes à la fausse vérité de ces deux croyances par une débauche d’argent. Cet argent donne l’apparence de permettre d’acheter aussi bien les machines que ce qu’elles utilisent, l’énergie comme les matières premières. Il permet aussi de payer sans effort tout le collectif indispensable et il flatte tous les désirs individuels en les prétendant facilement accessibles. L’énergie monétaire fait tout le travail mais nous nous aveuglons nous-mêmes en ne cherchant surtout pas à la comprendre pour ne pas affronter nos contradictions. Les gouvernants actuels, et la France en toute première ligne avec son gouvernement, ses médias et ses universitaires, assènent comme étant une vérité obligatoire, un choix non tranché pour qu’en restant inépuisable, il devienne un véritable trou noir consumant notre intelligence : la monnaie est-elle une marchandise, un signe ou une institution ? Le flou de sa définition permet d’oublier ce qu’est vraiment la monnaie, un simple véhicule d’énergie humaine tout comme l’électricité n’est qu’un simple véhicule d’énergie fossile, nucléaire ou renouvelable. L’effondrement de notre civilisation vient d’une énergie monétaire envahissante qui n’est plus le véhicule d’un travail passé reconnu utile mais celui d’un esclavage à venir dont le système a besoin et que le peuple redoute tout en le pressentant.

Cette énergie dilapidée nous fait croire que nous sommes sur le bon chemin. Elle alimente les trois veaux d’or de plus en plus voraces que notre société adore sans aucun esprit critique : la croissance, la démocratie et la formation.

C’est la dépense d’argent qui fait la croissance. On le dépense pour consommer ou pour investir, seules façons de faire du PIB que l’on présente sans vergogne et toute honte bue, comme une création de richesse alors qu’il est à l’inverse consommation de richesse, indistinctement consommation intelligente ou consommation stupide. Les puissants font croire que c’est une ressource dont les pourcentages sont à disposition alors qu’ils mettent en place, « à l’insu de leur plein gré », les esclavages devant nourrir a posteriori l’énergie monétaire déjà dépensée et chiffrée par le PIB.

C’est encore la dépense d’argent qui donne l’illusion de la démocratie. C’est en le dépensant et en faisant donc de la croissance, que les puissants achètent l’affect du peuple pour qu’il choisisse le bulletin présélectionné par les fabricants d’argent. Ils font tous croire que c’est le meilleur système tellement il les maintient automatiquement au pouvoir. Les peuples ne réagissent pour l’instant qu’en se détournant des urnes. Abraham Lincoln avait bien défini la démocratie comme le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Elle n’est malheureusement aujourd’hui que le pouvoir d’une élite autoproclamée, par l’argent et pour elle-même. La bassesse nécessaire pour rentrer dans cette « élite » s’exprime, sous nos yeux éteints, chaque jour davantage. Tout perd son nom pour ne plus exister. La France devient la république, la chose publique. Les communes, les départements, les régions comme les provinces, tout ce qui a un nom, devient indistinctement un « territoire » dans leurs bouches unanimes.

C’est toujours la dépense d’argent qui fait croire à la formation dans les espaces-temps scolaire, universitaire et maintenant tout au long de la vie. Cette formation très dépensière n’est qu’un formatage minutieux et totalement théorique d’agents économiques performants pendant qu’un autre argent, tout aussi abondant, confie la production aux machines ou aux esclavages lointains. Cette très longue formation du peuple au chômage en constatant qu’il sait de moins en moins lire, écrire, compter et réfléchir, l’amène à devenir mendiant et à réduire son activité à une demande de « moyens » pour remplacer agréablement son travail.

L’année 2020 a montré comment un pouvoir extravagant s’est cru autorisé à museler l’énergie humaine à coup de confinements, de masques et de couvre-feux, sans oublier les gestes devenus barrières, en remplaçant l’énergie humaine par une énergie monétaire fabriquée à la hâte. C’est l’incompétence de ce pouvoir, aveuglé par son autosatisfaction, qui force son peuple, sans le lui dire, à choisir entre les deux abominations d’être esclave ou esclavagiste. L’Histoire s’en souviendra.

 

 

Universalisme contre mondialisme

Les deux mots sont souvent confondus alors qu’ils s’opposent frontalement.

Depuis l’aube de l’humanité la violence masculine et la douceur féminine ont créé ensemble, comme les deux orifices d’une prise de courant, aussi bien la belle lumière qu’est leur descendance, que les courts-circuits destructeurs que sont leurs contacts sans but commun. Certes les hommes ont toujours eu leur part de féminité et de douceur comme les femmes ont toujours eu leur part de masculinité et de violence. Mais leur égalité venait de leur complémentarité. L’homme avait l’apparence du pouvoir à l’extérieur, la femme avait la réalité du pouvoir à l’intérieur et chacun utilisait son énergie là où elle était la plus efficace pour le bien commun. L’homme et la femme étaient identifiés comme non identiques. L’ambigüité de l’identité qui marque aussi bien ce qui est identique que ce qui identifie, disparaissait dans la force de la complémentarité de l’homme et de la femme et dans la faiblesse de l’un sans l’autre. Violence et douceur se mariaient dans la vie et transformaient les enfants en adultes responsables.

Mais depuis trois-quarts de siècle l’occident tente de remplacer la douceur féminine comme la violence masculine par la violence de l’argent et par la douceur de l’argent. Comme toutes les énergies, l’argent peut apporter le meilleur comme le pire tant dans sa violence que dans sa douceur. Malheureusement une quasi-totalité d’entre nous a oublié que l’énergie monétaire n’existe que par l’énergie humaine qui la nourrit. Cet oubli dramatique a permis l’invraisemblable inversion du temps qui nous mène à l’abîme. Alors que l’argent avait toujours été disponible après le travail humain efficace qui le créait en lui donnant sa force, nous nous sommes mis depuis la dernière guerre à fabriquer de la monnaie en laissant au futur le soin de lui donner sa force après nous en être déjà servis. Il nous faut donc travailler en sachant que la contrepartie a déjà été utilisée et qu’elle n’existe donc plus. Un travail sans contrepartie s’appelle l’esclavage. La bataille aujourd’hui fait rage, même si elle est soigneusement aseptisée, pour savoir qui sera l’esclave et qui sera son maître. Cette bataille est la raison d’être du mondialisme qui peut rêver à la réalisation de toutes ses utopies, aussi diverses que variées, par l’achat, avec un argent apparemment gratuit, de toutes les solutions les plus invraisemblables. Le mondialisme appelle pauvre celui qui ne dépense pas et croit lutter contre la pauvreté en créant de la monnaie. L’année 2020 a montré de façon caricaturale comment des gouvernements de circonstance, attirés par le mondialisme qui flatte leur vanité, ont pu presque partout arrêter la vie sous prétexte de la sauver, grâce à une manne d’énergie monétaire dont l’esclavage des peuples ne peut être que la source à retardement.

L’universalisme en est l’exact contraire. Traduit en grec pas catholicisme (καθολικός) et voulant dire étymologiquement « Vers le Un », son application est différente dans chaque civilisation. Il y résout localement et donc différemment, la difficulté de l’équilibre entre la spiritualité individuelle indispensable au bonheur et la spiritualité collective indispensable à la cohésion sociale que le mondialisme tente sans succès d’imposer par la multiplication des lois et par la débauche d’argent. L’universalisme allant partout vers le Un, fait exactement l’inverse en limitant la monnaie aux réussites déjà accomplies, et en remplaçant les contraintes imposées par la loi, par les responsabilités individuelles que la spiritualité collective exige. Il ne peut le faire que si chaque civilisation a intégré le mythe de la tour de Babel. Faut-il rappeler que dans ce mythe, les hommes veulent construire une tour pour « transpercer le ciel » d’après la Bible ou « combattre Dieu sur son terrain » d’après le Coran. Dieu vient leur rappeler que les civilisations sont différentes avec des langues différentes et que c’est à l’intérieur de chaque civilisation que l’on peut aller à sa manière vers le Un.

Aujourd’hui, la langue anglaise unique avec la surabondance des lois et de l’argent, tente d’imposer un mondialisme pervers fondé sur la vanité des fausses élites portées au pouvoir par l’achat de l’affect des peuples effectué par ceux qui fabriquent la fausse monnaie. La fausse démocratie comme le pape François ont oublié l’universalisme pour choisir le mondialisme laissant les peuples hagards devant le choix responsable mais terrible entre leur réveil ou leur mort.

Comment résoudre notre problème alors qu’il n’est même pas posé ?

Les philosophes ont toujours décliné, chacun à sa manière, la phrase de Stendhal « Les peuples n’ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur leur peur ».

Les puissants ont toujours justifié leur richesse par le prélèvement qu’ils font sur le peuple dans l’espace qu’ils contrôlent, en échange de l’assurance qu’ils lui donnent d’utiliser leur pouvoir à juguler les peurs qu’il ne savait juguler lui-même parmi les nombreuses peurs qui l’assaillent : la peur de la mort, la peur de l’agression, la peur de la souffrance, la peur de la faim, la peur de l’ennui, la peur de la vengeance individuelle ou collective, la peur de la misère, la peur de l’invasion, la peur de la solitude ou de l’abandon.

Les peuples ont toujours produit, chaque fois qu’ils le pouvaient, un peu plus que leur consommation personnelle pour pouvoir acheter la protection des puissants et préparer le lendemain avec des structures comme le village, la tribu ou la paroisse qui harmonisaient production et consommation en utilisant au mieux l’énergie de chacun et en calmant elles-mêmes l’immense majorité des peurs, au moins toutes celles d’un quotidien normal.

Les puissants et les peuples ne se rencontraient que dans l’exceptionnel et vivaient des quotidiens totalement séparés. Les puissants ne vivaient que de la production des peuples et les peuples ne vivaient que sous la protection des puissants. Les puissants marquaient l’histoire, les peuples lui permettaient d’exister.

Tout a changé en deux siècles depuis que les puissants en occident ont réalisé grâce à l’innovation que la machine pouvait faire ce que faisait le peuple. Ils en ont déduit avec une intelligence au repos que l’on pouvait consommer sans engranger préalablement et que l’on pouvait vider une baignoire sans la remplir avant. Ils ont scindé le peuple entre les cigales absolument ravies de cette aubaine et les fourmis navrées de cet abandon de devoir des puissants, furieuses de devoir porter seules le fardeau de la bêtise, et tristes de voir les puissants et une majorité de cigales dépenser toute leur énergie à justifier une incohérence et à se choisir des meneurs systématiquement chaque fois plus mauvais que les précédents.

Durant tout le XIXe siècle et les trois premiers quarts du XXe siècle, l’incohérence s’est mise en place faisant du peuple un accessoire de la machine, le mettant au service de la machine et lui faisant en même temps consommer sa production. Le peuple est devenu à la fois dieu pour être flatté et esclave dans son quotidien. L’harmonie complexe du village où l’on produisait et consommait en dominant les peurs, s’est estompée au profit de la discordance de la ville qui a changé sa propre raison d’être. De simple lieu commode d’échange, la ville est devenue le lieu de rassemblement anonyme de toutes les peurs, celui de la transformation du peuple en foule. On y consomme sans rien produire puisque la production est faite par la machine dans une usine que l’on cache en banlieue ou à l’autre bout du monde. Les puissants, pour garder leurs places, entretiennent les peurs, en créent artificiellement de nouvelles avec le climat, le virus du moment ou les problèmes de race, mot qui n’existe plus depuis que tout le monde ne pense plus qu’à lui. Ils utilisent l’énergie monétaire qu’ils se jugent aptes à fabriquer, pour calmer toutes les peurs artificielles. Ils distribuent l’argent aux cigales, directement en subventions et en prestations sociales, et indirectement en obligeant les fourmis qui produisent encore, à dépenser, en multipliant les normes à respecter et en les punissant financièrement s’ils vont trop vite.

Devant cette montée d’une incohérence générale depuis deux siècles, des idéologies ont tenté par 3 fois de pérenniser l’incohérence. Communisme et fascisme ont rapidement trouvé leurs limites mais le capitalisme a cru trouver en deux temps comment tenir éternellement.

D’abord, dès la sortie de la deuxième guerre mondiale, le capitalisme a inventé la notion de croissance économique avec son chiffrage, le PIB. Il a fait croire que l’homme crée de la richesse simplement en produisant. Il a volontairement oublié que seul l’échange par achat de la production en fait une richesse. Sans consommateur la production n’est pas richesse mais rebut, voire excrément. Il n’y a jamais création de richesse mais constat d’une nouvelle richesse par son échange avec une richesse déjà reconnue comme l’argent, soit constat d’une richesse déjà existante par la fierté de l’avoir préalablement produit. Cette fierté d’avoir produit peut être durable comme le Pont du Gard, l’océan ou la montagne, très éphémère comme un dessin d’enfant, ou hésitante comme dans les musées où les tableaux font facilement des allées et venues entre la réserve et les salles d’exposition. Le capitalisme est allé plus loin en affirmant que le PIB chiffrait la création de richesse d’un peuple alors qu’il ne chiffre que la somme de toutes ses dépenses. Il en a déduit que toute dépense était en elle-même création de richesse, en oubliant consciencieusement qu’une dépense ne constate une richesse que si la production en a été faite antérieurement. Les sports d’hiver ou en salle, la prostitution et la consommation de drogues légales ou illégales, sont devenus des créations de richesses puisqu’on y dépensait de l’argent. Même les accidents de la route créent de la richesse pour le capitalisme puisque ça fait dépenser de l’argent. Les services à la personne sont devenus des richesses puisqu’on y dépensait de l’argent. Nous avons consciencieusement oublié que seuls les services à la production sont de vraies richesses, et encore uniquement quand ils facilitent la transformation des productions en richesses par leurs ventes. Aujourd’hui le quartier de la Défense est bêtement réputé créer beaucoup de richesses puisqu’on y dépense beaucoup. On y fait donc beaucoup de PIB. Il est devenu de bon ton d’utiliser des pourcentages de PIB pour calmer les peurs alors que le PIB ne chiffre que les dépenses déjà faites et évidemment inutilisables une deuxième fois. La vie n’est qu’échange et le capitalisme l’a complètement oublié dans ses raisonnements. Il en est même arrivé à limiter l’échange à, d’un côté des biens et des services très réels et de l’autre des monnaies traficotables à l’envi, et qu’il fabrique à vau l’eau.  Le capitalisme a même l’audace d’appeler cette illusion d’échange, le libre-échange, et de s’en vanter alors qu’il est négation de l’échange vrai.

Heureusement pendant presque la totalité de ces deux siècles, la monnaie était limitée en quantité puisqu’adossée à l’or et la stupidité de se croire plus riche chaque fois que nous dépensions, de croire utilisable des pourcentages de PIB qui ne sont que des pourcentages de cendres, était bloquée par la quantité limitée d’or. Il a fallu que le capitalisme passe à la deuxième étape, ce qui fut fait par les Américains dès les accords de Bretton Woods signés. La FED a créé illégalement et illicitement 5 fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à Fort Knox pour pouvoir payer le plan Marshall, les guerres de Corée et du Vietnam sans oublier la conquête de la lune. De 1944 à 1971 les USA ont inondé la Terre de dollars que des petits malins comme De Gaulle venaient échanger contre de l’or américain. Cela a forcé le président Nixon a déconnecté le dollar de l’or le 15 août 1971 pour arrêter l’hémorragie de son or qui fondait comme neige au soleil. Mais toutes les monnaies liées au dollar n’étant plus liées à l’or, ont pu, grâce à ce subterfuge, être toutes créées sans limites pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité. Comme l’a écrit François Ponsard en 1853 dans l’Honneur et l’Argent :

Quand la borne est franchie, il n’est plus de limite                                                      Et la première faute aux fautes nous invite.

Alphonse Allais et Alfred Jarry n’ont fait que reprendre le premier vers, en négligeant malheureusement le second qui transforme pourtant une simple plaisanterie en vérité profonde.

Devant le déferlement actuel de critiques toutes justifiées des fautes économiques, morales, sociétales, aussi multiples et variées que dépendant toutes de la première faute, ne faut-il pas revenir à la faute initiale pour tarir l’approvisionnement de toutes les autres ? Ne faut-il pas réapprendre à remplir la baignoire avant de la vider et ne pas se servir de la monnaie et du libre-échange pour croire possible de la vider avant de la remplir ? N’est-ce pas là notre premier problème ?

Cela veut dire en clair que le premier devoir d’un dirigeant est de rendre utile à la collectivité, la totalité de nos concitoyens quelles que soient leurs capacités et toujours au mieux ou au moins mal de leurs possibilités comme cela se passait naturellement dans n’importe quel village avec son maire, son instituteur et son curé qui calmaient la quasi-totalité des peurs. La notion même de chômage est l’officialisation de l’ineptie des dirigeants actuels à remplir leur premier devoir et leur incapacité à se retirer avant que le peuple ne réalise leur inutilité. Ils ont beau ne fatiguer que leur index en créant de l’argent dit digital et prétendument énergétique, ils ont beau inventer toutes les pandémies de la peur mettant provisoirement en lumière tous les petits marquis de chaque peur pandémique, climatique, raciale ou médicale, ils n’arriveront pas à échapper à la réalité de leur refus de s’atteler à leur premier devoir. Depuis la première guerre mondiale et sa façon très personnelle et violente de supprimer le chômage, ils ont renoncé à leur premier devoir en s’en déchargeant exclusivement sur les entreprises au lieu de les remercier d’alléger leur fardeau. Les dirigeants ont abandonné leurs premiers efforts ratés d’assistance par le travail des ateliers de charité de la fin du 18e siècle et des ateliers nationaux de 1848 où l’assistance était donnée, comme dans n’importe quel village, postérieurement au travail fourni par l’assisté. Ils n’analysent même plus le succès des ateliers municipaux de la ville de Grenoble en 1848 où, comme l’a écrit l’historien Philippe Vigier dans La Seconde République dans la région alpine : « Grenoble est certainement la cité où les classes populaires font preuve de la plus grande sagesse ». Parlez des ateliers municipaux de Grenoble à n’importe quel Politique et observez le vide !

Devant la débauche d’énergie monétaire pour faire tenir encore un moment une incohérence généralisée en reportant tous les problèmes à plus tard, je ne vois que deux cohérences actuelles, toutes deux exécrées par les cigales comme par les puissants, et toutes deux obligées de hurler pour être entendues et donc parlant toutes deux trop fort, l’islam et celle de bon sens, fondée sur notre histoire, d’Éric Zemmour. C’est ce que Jacque Attali, le commentateur de lui-même, appelle « La dureté des temps ». Qui entrevoit une troisième cohérence ?

Vive la république ? Vive les valeurs républicaines ?

Nous sommes bassinés depuis quelque temps par la vénération du mot république à laquelle certains mettent même une majuscule, et par les valeurs républicaines où chacun met ce qu’il souhaite imposer aux autres de sa propre idéologie. Le monde politico-médiatico-universitaire sacralise ce mot alors qu’il n’est en soi qu’un espace à remplir ou un temps à occuper puisqu’il n’est qu’une traduction de « chose publique » en latin, res publica. C’est un nom que l’on peut donner au bien commun si l’on sait ce qu’il recouvre et si on ne se limite pas comme aujourd’hui à se mordre la queue en répondant que ce bien commun est la république. Que la chose publique soit importante est une évidence, c’est même toute la nécessité du collectif, en harmonie indispensable quoique compliquée avec l’individuel.  Mais croire que l’on peut réduire le collectif au mot creux de république pour équilibrer efficacement l’individualisme galopant et entretenu par les médias, relève de l’escroquerie. Le mot république est devenu une simple éponge de tous les fantasmes et de toutes les utopies des privilégiés qui ont accès aux médias et qui alimentent leur auto admiration en vénérant la république par l’habillage qu’ils en font avec les valeurs républicaines qui les arrangent. La devise actuelle de la France, Liberté Égalité Fraternité est pour cela bien commode puisque ces trois mots peuvent s’entendre aussi facilement dans le registre actif et très intéressant de l’effort sur soi que dans celui passif et délétère du laisser-aller.

Le premier, et quasiment le seul, à avoir parlé de la république dans sa globalité depuis les Grecs, est Jean Bodin qui a écrit en 1576 Les six livres de la république en distinguant ses différents états, monarchique, aristocratique et populaire. Wikipedia résume fort bien son impact sur tout l’Occident à la fin du XVIe siècle :

Les Six Livres de la République ont été écrits d’abord en français en 1576. Dès la fin des années 1570, cet ouvrage était étudié à Londres et à Cambridge et c’est pour des publics universitaires de ce genre que Bodin en fait lui-même une version en latin, publiée en 1586. Entre 1576 et 1629, cet ouvrage a connu au moins quatorze éditions françaises et neuf éditions latines. Il a été traduit en italien (1588), espagnol (1590), allemand (1592 et 1611) et anglais (1606). Abondamment discuté en France, en Angleterre et dans les pays germaniques, il a inspiré les travaux des juristes et théoriciens de l’État moderne, notamment GrotiusPufendorfHobbes et Locke. Il se trouvait dans les bibliothèques des premiers colons puritains de Nouvelle-Angleterre dès 1620.

La première phrase du premier livre de Bodin définit la république :

La république est en droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine.

Il entame son deuxième livre par les différents états possibles de république :

Si la souveraineté gît en un seul prince, nous l’appellerons monarchie. Si tout le peuple y a part nous dirons l’état populaire. S’il n’y a que la moindre partie du peuple, nous jugerons que l’état est aristocratique.

Qui est encore conscient que la monarchie est une forme de république ? En lui mettant une majuscule, nous avons fabriqué une République qui n’a plus rien à voir avec le problème du collectif à organiser, et qui se contente d’imposer une solution prétendument populaire, imaginée en fait par l’aristocratie et mise en œuvre en réalité par la monarchie. Sur les définitions simples et claires de Bodin, et en ouvrant simplement les yeux, nous nous apercevons en effet que, si nous nous intéressons aux ingénieurs qui pensent et décident (Comité scientifique, conseil de défense, Banque mondiale, ONU, OCDE, OMS, FMI, Commission européenne, Trilatérale, Bilderberg, le Siècle …), nous sommes dans une aristocratie (le gouvernement par les meilleurs en grec) extrêmement théorique. Si nous nous intéressons aux techniciens qui exécutent, nous sommes en monarchie. Macron a en effet beaucoup plus de pouvoirs que Louis XIV tout en se réduisant lui-même au double rôle d’exécutant d’ingénieurs plus que discrets et de recruteur de collaborateurs à l’échine suffisamment souple pour avaler toutes les couleuvres d’une politique qui ne cherche pas à résoudre mais à tenir.

L’état populaire pourrait pourtant exister par l’utilisation des référendums comme en Suisse. L’aristocratie discrète et la monarchie exécutante (Sarkozy à l’époque) y ont mis un violent coup d’arrêt en France par le traité de Lisbonne qui a imposé au peuple français en 2008 ce qu’il avait refusé par référendum le 29 mai 2005.

Cette république qui n’est plus qu’un maelstrom nous entraînant vers l’inconnu ne tient provisoirement que par l’injection massive d’énergie monétaire que l’on continue à prétendre sans source énergétique et qui remplace l’énergie humaine rendue obligatoirement inemployée par les confinements et les couvre-feux après l’avoir laissée inemployée par le chômage.

La phrase monarchique tant de fois répétée « quoi qu’il en coûte » est l’illustration inquiétante de l’espoir imbécile de remplacer l’énergie humaine par l’énergie monétaire.

On y cumule deux incompétences sur lesquelles est construite la dissimulation, espérons-le, inconsciente, du retour de l’esclavage.

La première incompétence est statique. Elle est sur la monnaie que tout le monde utilise en ne s’interrogeant jamais sérieusement, ni sur la source de son efficacité ni sur le pourquoi de la confiance que son nom de monnaie fiduciaire demande sans rien expliquer. Jusqu’au 15 août 1971 la confiance était dans la réalité de l’or. Depuis cette date la confiance n’est que dans l’avenir, ce qui permet d’y placer les fantasmes les plus fous et les dynamiques les plus imaginaires.

La seconde incompétence est dynamique. Elle est de croire que la « reprise », quand elle arrivera, « fera le travail » et remboursera aux banques l’argent qu’elles ont créé arbitrairement et qu’elles pourront détruire après prélèvement. C’est tout le problème de la prétendue création de richesse en nous prenant pour des dieux alors que la réalité concrète est que nous ne sommes que des hommes réduits à échanger pour vérifier que nos productions sont des richesses et non des déchets. La création monétaire dont l’utilisation est chiffrée par le PIB, fait croire à la création de richesse en permettant abusivement de reconnaître comme richesses des tas de productions qui n’en sont pas. Combien de journalistes polluent les médias en répétant que le PIB mesure la création de richesses ?

La République avec sa majuscule masque avec la croyance en ces deux incompétences, l’abomination d’une création permanente d’énergie monétaire factice qui, pour être utilisable, se nourrit de la réinvention de tous les esclavages que nous constatons tous les jours et qu’il est toujours bon de répéter : l’esclavage dans l’espace qu’est le mondialisme, l’esclavage dans le temps qu’est la dette, et les esclavages ici et maintenant que sont la paupérisation des classes moyennes, le chômage et l’immigration. Cette réintroduction de l’esclavage est le fondement caché de la grande réinitialisation de Davos et du nouvel ordre mondial.

Comment faire comprendre qu’un monarque qui dit vouloir protéger en disant « quoiqu’il en coûte », oublie simplement, on l’espère inconsciemment, de dire « quoiqu’il vous en coûte à vous esclaves » ? La République avec sa majuscule ne fait que justifier notre aujourd’hui en vendant notre demain, la conscience apparemment tranquille.

Quel candidat en 2022 nous sortira la tête des nuages et nous remettra les pieds sur terre ?

Les pieds d’argile de l’offre politique

Se scandaliser des effets ou prétendre les soigner sans jamais en analyser la cause est le triste spectacle auquel nous sommes forcés d’assister depuis un demi-siècle. Le jeu pervers et stupide qui consiste à s’échanger simplement les rôles de soigneurs et de contestataires en les habillant de droite et de gauche, et en multipliant les types de contestations pour ratisser large, fait que les soigneurs incapables deviennent de plus en plus dictatoriaux, et les contestataires, de plus en plus agressifs. L’important pour eux est d’être soigneur, pas de soigner vraiment puisque personne ne s’intéresse à la cause de tous ces effets désastreux.

Dans le Livre de Daniel, la Bible raconte comment Daniel explique à Nabuchodonosor le rêve que celui-ci avait fait et se refusait à décrire à ses sages. A son grand étonnement Daniel raconte d’abord au roi le rêve qu’il avait fait :

 « Ô roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue ; cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire ; elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d’or pur ; sa poitrine et ses bras étaient d’argent ; son ventre et ses cuisses étaient d’airain ; ses jambes, de fer ; ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre. »

Si Daniel interprétait le rêve de Nabuchodonosor comme une prémonition de sa chute et de la décadence qui s’ensuivit, nous pouvons reprendre ce rêve pour observer l’offre politique contemporaine. La tête d’or pur est l’organisation parfaite de la société, la république idéale, qu’elle soit monarchie, oligarchie ou démocratie comme l’étudiait Jean Bodin au XVIe siècle. L’argent, l’airain et le fer sont ce que nos dirigeants en ont fait successivement en l’affaiblissant petit à petit jusqu’au ridicule que nous voyons aujourd’hui et que le vice-amiral (2S) Claude Gaucherand nous rappelle avec regard d’aigle et plume acérée :

Voilà une nation toute entière soumise – c’est le mot ! – à un régime de mesures toutes plus incohérentes les unes que les autres et même carrément débiles comme l’autorisation que chacun se donne de sortir et que l’on doit présenter en cas de contrôle sous peine d’amende voire de prison en cas de récidive. Ouvrir les stations de ski mais sans restaurants, sans bars, sans skis ! Ouvrir les supermarchés et le métro mais limiter à 30 les fidèles dans une cathédrale. Disposer d’un scientifique de renommée internationale mais être le seul pays à interdire l’usage de ce qu’il préconise et pour enfoncer le clou, le faire poursuivre en Justice et traduire devant le conseil de l’ordre des médecins !

Nous sommes aujourd’hui aux pieds du colosse. Seuls, le fer de la main du pouvoir avec sa litanie sans fin d’obligations/interdictions et l’argile de la monnaie sortie d’une corne d’abondance imaginaire, permettent de durer en attente de la pierre qui se détache « sans le secours d’aucune main ».

Pendant que le pouvoir s’agite à durcir le fer de sa main et à accumuler une argile qu’il se croit capable de créer pour que sa république malade tienne encore un moment, tous les réfractaires ne font qu’attendre la pierre qui va venir toute seule, en rêvant chacun dans son coin à un nouveau colosse dont les pieds seraient encore de fer et d’argile, de lois et d’argent. Cette médiocrité générale de l’offre politique n’a pas le courage d’analyser calmement la première cause de tous nos maux : la faiblesse argileuse d’une énergie monétaire qui n’est plus nourrie d’énergie humaine. Elle n’a donc plus, ni la force de son énergie infiniment diluée ni le frein de toutes les dépenses que lui donnait sa limitation. Elle ne nous donne plus que l’illusion de soutenir un colosse déliquescent.

Personne ne sait d’où viendra la pierre qui abattra tout et fera une grande montagne, pas plus que nous ne savons quand elle frappera. Nous nous partageons d’ailleurs entre ceux qui voient encore une beauté à ce colosse en le croyant éternel, et tous ceux qui savent qu’il va être détruit, chacun pensant avoir dans sa main la pierre qui deviendra montagne. Le drame actuel c’est que chacun a une pierre qui n’est qu’en argile et qui ne pourra jamais devenir montagne puisqu’elle éclatera avec l’argile des pieds du colosse.

Les plus dangereux sont ceux qui veulent solidifier la coulée d’argile par le fer de la loi et construire sur ces pieds leurs fantasmes colossaux. C’est le « great reset », ennemi fondamental des peuples et des civilisations dans les années à venir. Il faut l’observer avec calme et détermination pour le détruire le moment venu.

Pendant que les médias amusent le peuple pour qu’il ne bouge pas et pendant que le pouvoir distribue de l’argile à tout va pour gagner du temps et faire tenir l’ochlocratie et son colosse bidon, un certain nombre de gens ont pris conscience du problème à l’ONU, à Davos, au FMI, à l’UE, à la Banque Mondiale, à l’OCDE…entre autres et sans oublier Soros. Dans tous ces lieux inutiles et couteux où l’admiration de soi-même est la règle, des milliers de têtes mal faites préparent le « great reset » et leur solution par la fuite en avant dans le mondialisme conçu comme la mondialisation de leurs petites personnes. Finis les États, les nations, les civilisations, la notion même de pluriel, chaque individu sera soit un dieu qui aura accès à l’argile apparemment solide, soit un inutile qu’il faudra nourrir, loger, distraire, endormir et surtout aveugler pour qu’il ne réalise pas sa mise en esclavage.

L’incompréhension de ce qu’est l’argent, du pape à Macron et de l’ONU à la Nouvelle Zélande, des professeurs d’économie aux moutons à qui ils enseignent, fait que le pape n’a plus besoin du travail pour nourrir et loger l’humanité, que Macron croit que son fantasme de souveraineté européenne va tout résoudre, que l’ONU bénit avec le FMI et l’UE, le « great reset » de Davos, que la Nouvelle Zélande veut emprisonner tous les réfractaires, que les professeurs d’économie continuent à dire que la monnaie a remplacé le troc pendant que leurs élèves se croient intelligents parce qu’ils ont assisté aux cours et qu’ils savent répéter.

Le drame, c’est que beaucoup sont sans doute en partie de bonne foi dans leur délire. Le refus par ignorance, lâcheté ou perversion que l’énergie monétaire n’existe que par l’énergie humaine qui la nourrit, fait que personne ne semble réaliser qu’en économie, tout commence par rendre utile chaque membre du groupe, ce que chaque marin apprend le premier jour. L’organisation communiste qui consiste à ce que l’État s‘en occupe seul, et l’organisation capitaliste qui laisse au privé le soin de s’en occuper seul, ont fait leur temps.

 La pierre qui deviendra montagne après avoir abattu le colosse de carnaval, sera celle qui aura compris et proposé un nouveau paradigme fondé sur deux pieds :

Rendre utile tous les citoyens par une harmonie du public et du privé avec comme seul but un chômage inexistant. Le public rend utile ceux que le privé n’a pas utilisé. Il est une voiture-balai efficace, non pour acheter sa tranquillité en distribuant de l’argent mais pour rendre utile ceux qui ne le sont pas encore, et en créant l’argent constatant la richesse créée par eux.

Limiter la monnaie à l’énergie humaine déjà utilement dépensée, de façon à éviter que l’énergie monétaire dont la source ne serait pas le travail humain bien fait, et serait donc objectivement une fausse monnaie, ne serve à financer l’irréfléchi demandé par toutes les minorités et les quémandeurs de moyens, tout en faisant automatiquement réapparaitre l’esclavage. Chacun peut constater la réapparition actuelle des esclavages puisque nous faisons avec la monnaie dette, les subventions, les minima sociaux et le revenu universel, l’inverse exact de ce qu’il faudrait faire.

Un changement de paradigme peut être une solution mais il peut être aussi une fuite en avant. Le drame actuel est que le « great reset » est une fuite en avant. Ses propositions sont fondées sur un monde de machines, de robots, de recherche médicale, de transhumanisme, d’intelligence artificielle, de communication parfaite façon 5 puis 6G, tous terriblement consommateurs d’argent au service de dieux autosélectionnés, pendant que ceux qui n’en seront pas, seront les inutiles que seul l’esclavage valorisera un peu. Heureusement le « great reset » se dégonflera comme la baudruche qu’il est, dans les pays qui sauront limiter leur monnaie. Malheureusement, parmi les réfractaires qui s’expriment, très peu réalisent que l’énergie monétaire n’est énergique que parce qu’elle se nourrit de l’énergie humaine, que ce soit par le travail volontaire ou par l’esclavage. Actuellement le « great reset » est en marche, il distribue sa monnaie de Monopoly pour dissimuler ses erreurs, il fait semblant d’inventer la monnaie digitale qui existe déjà, pour pouvoir, par les blockchains, fabriquer de l’argent de façon illimitée. Plus grave, la pantalonnade orchestrée de pandémie mondiale lui est doublement utile. Par le confinement, le « great reset » démolit l’économie malade d’avoir écouté les siens et fait place nette en offrant un virus en bouc émissaire. Et « en même temps » il teste, avec malheureusement un certain succès, l’acceptation par les peuples de leur propre esclavage.

2021 va être passionnant.