Emmanuel Macron a dit une phrase très intelligente dans l’esprit de Pâques, ce lundi du même nom. Il a dit : “Sachons dans ce moment sortir des sentiers battus, des idéologies et nous réinventer. Moi le premier”. Il ne nous reste qu’à choisir entre nous réinventer comme chaque nuit quand nous rêvons ou comme chaque matin quand nous nous levons.
Allons-nous continuer à croire en un monde qui appelle progrès toute avancée de la connaissance en méprisant l’expérience et en la dévalorisant par de nouvelles techniques de falsification ?
Allons-nous continuer à tout arrêter si nous ne savons pas déjà tout, ce qui est le principe imbécile du confinement ? Sommes-nous incapables de nous souvenir que Montaigne écrivait déjà en 1580 « Il n’est pas de passion plus contagieuse comme celle de la peur. »
Allons-nous continuer à croire qu’une société peut se construire sur des équilibres instables solidifiés par l’énergie prétendument gratuite qu’est la fausse monnaie légale fabriquée par les banques ? Allons-nous continuer à croire qu’en manipulant les mots, on résout les problèmes et qu’en créant de la fausse monnaie, on les reporte aisément ?
Allons-nous continuer à croire que la parité est autre chose qu’un but que la nature et le hasard se sont donnés pour qu’il y ait en moyenne autant de males que de femelles dans chaque espèce?
Allons-nous continuer à croire que les hommes et les femmes sont identiques alors qu’ils sont complémentaires donc tous incomplets et que leur égalité ne vient que de leur complémentarité ?
Allons-nous continuer à croire que la mort est un problème et l’avortement une solution ? Allons-nous continuer à croire qu’il est plus scandaleux de tuer un coupable que de massacrer des innocents sous le prétexte qu’ils n’existeraient pas encore? Allons-nous continuer à croire qu’il est plus scandaleux de tuer un coupable que de massacrer des civils innocents sous le prétexte qu’ils ne sont que des dégats collatéraux de bombardements indispensables ?
Allons-nous continuer à croire que les droits de l’homme sont simplement le droit d’être interchangeable alors qu’ils sont le droit d’être unique et respecté dans notre diversité ?
Allons-nous continuer à croire comme nous le dit Jacques Attali que la vie c’est acheter, vendre, acheter, vendre en la réduisant à un échange des avoirs quand les peuples espèrent un échange des êtres.
Allons-nous continuer à croire que les diplômes sanctionnent autre chose que l’heure d’entrée dans un groupe de gens qui se croient terminés, alors qu’il leur manque les trois essentiels que sont l’humilité, le courage et le discernement, trois qualités dont on les a dispensés et qui vont méchamment les réduire à ce qu’ils sont ?
Allons-nous continuer à culpabiliser les entrepreneurs en nous déchargeant sur eux de deux de nos fardeaux quand ils nous pèsent encore un peu : rendre utile à la collectivité tous nos compatriotes et trouver la monnaie dont nos rêves ont besoin ?
Allons-nous continuer à croire que la monnaie n’est qu’un vague contrat, un signe insignifiant ou une simple marchandise alors qu’elle est un titre de créance sur toute personne du groupe et que cette créance a une raison d’être antérieure à sa création, limitant donc sa quantité par sa définition qui n’est plus connue ?
Allons-nous continuer à croire que le PIB chiffre une création de richesses à nous partager alors qu’il n’est que la somme de toutes nos dépenses, intelligentes comme stupides, facilitées par une création monétaire insensée pour que nous ayions l’impression de créer des richesses ?
Allons-nous continuer à appeler investissement une dépense que nous décrétons par avance intelligente ?
Allons-nous continuer, pour croire créer des richesses, de dépenser deux fois de la fausse monnaie, une première fois pour investir en machines, en matières premières et en salaires pour obtenir une production, et une deuxième fois pour acheter afin de transformer cette production en richesse ?
Allons-nous continuer à laisser dire qu’une dette peut être remboursée ou une richesse créée sans appauvrir quelqu’un, alors que le seul enrichissement honnête vient d’appauvrissements volontaires ?
Allons-nous continuer à faire confiance à ceux qui nous racolent avec leurs « celles et ceux » tout en ayant la flemme de dire « les passagères et les passagers » parce que cela ne rapporte rien ?
Macron se voit-il toujours en illusionniste, nous entraînant en premier de cordée vers l’abîme ou a-t-il compris en se réinventant lui-même qu’il doit être le premier à se nettoyer de l’ENA, de Rothschild, des droits sans devoirs et de sa propre vanité à se croire davantage la solution que le problème ?
L’avenir nous le dira. La seule chose sûre est que l’avenir a besoin de moins de professeurs et de plus d’entraîneurs. L’expérience d’Emmanuel Macron ne joue pas en sa faveur.