Comprendre ce qui se passe et ce qui va se passer (1)

Les affrontements actuels doivent être analysés au fond et, à observer la sincérité des opinions contradictoires, je décompose notre problème en 4 parties que je traiterai en 4 articles sur les équilibres, le mythe de la création de richesse, la domination américaine et la synthèe de ces trois réflexions sur ce que nous pourrions faire pour éviter le désastre.

Premier article : La confusion entre équilibre stable et instable plombe notre économie, nous fait rêver et tue notre civilisation

C’est le regard que nous portons sur notre société qui est malade et qui nous empêche de réagir intelligemment. Essayons d’en faire un diagnostic pour savoir par où commencer à nous reprendre.

Il faut d’abord comprendre ce qu’est la stabilité ou l’instabilité d’un équilibre. Un équilibre stable revient de lui-même à l’équilibre s’il est dérangé. C’est le cas d’un vêtement au porte-manteau,  d’une pomme au bout de sa branche ou d’une boule dans un bol. Un équilibre instable s’effondre au contraire dès qu’il est dérangé. C’est le cas du château de cartes ou du funambule sur son fil. Si une énergie, quelle qu’elle soit, dérange un équilibre, l’équilibre stable se reconstitue automatiquement sans aucun apport d’énergie alors que l’équilibre instable exige un apport de beaucoup d’énergie pour ne pas aller naturellement vers le nouvel équilibre stable qu’est son effondrement. Dans la réflexion actuelle sur les énergies, on oublie de différencier les énergies objectivement importantes et celles de plus en plus nombreuses qui ne sont utilisées que pour faire tenir des équilibres instables purement idéologiques.

Il faut ensuite prendre conscience que l’énergie facile qui fait tenir tous les équilibres instables idéologiques actuels est l‘argent. La monnaie est en effet une énergie, n’en déplaise à certains qui le contestent violemment en n’acceptant le mot énergie, que dans ce que la nature nous offre, et en omettant scrupuleusement l’énergie humaine. Les mêmes acceptent généralement tout de même que l’électricité soit une énergie créée à partir d’autres énergies mais refusent que la monnaie, en dépit de l’évidence de sa force, soit une énergie créée à partir de l’énergie humaine. Jusqu’au 15 août 1971 les monnaies occidentales étaient pourtant toutes liées directement ou indirectement à l’or dont la valeur ne provient que de l’énergie humaine qu’il a fallu dépenser pour obtenir ce métal inoxydable, stockage d’énergie humaine bien utilisée. Le dernier lien entre l’or et la monnaie a été défini en 1944 par les accords de Bretton Woods liant le dollar à l’or et les autres monnaies au dollar. La fabrication par la FED de cinq fois plus de dollars qu’elle n’avait d’or à Fort Knox a forcé Nixon à déconnecter le dollar de l’or pour enrayer la fuite de l’or américain que le monde entier venait chercher en rapportant des dollars.

L’énergie monétaire ne provenant que de l’énergie humaine, accepter d’en prendre conscience nous amène à nous poser des questions particulièrement dérangeantes et donc souvent mises sous le boisseau par commodité. Si l’on a le courage et la raison de reconnaître que la monnaie n’est pas qu’une vague institution, un simple symbole ou une marchandise quelconque, on se heurte à la question difficile de savoir quelle énergie humaine lui donne sa force. Est-ce une énergie humaine déjà bien utilisée comme cela avait toujours et partout été le cas par l’équivalence avec une richesse déjà reconnue ? Ou est-ce une énergie humaine à trouver coûte que coûte demain sans contrepartie puisque déjà consommée, comme c’est le cas actuellement avec la monnaie-dette ? L’utilisation de l’énergie humaine sans contrepartie s’appelle l’esclavage.

C’est le constat que pendant des millénaires, la monnaie a été le véhicule d’une énergie humaine bien utilisée, qui en faisait une réserve de valeur, l’une des trois fonctions que voyait Aristote à la monnaie et qui sont malheureusement toujours enseignées sans vergogne aujourd’hui, alors que la monnaie n’est plus une réserve de valeur. En un demi-siècle en effet, la monnaie a cessé d’être une réserve de valeur pour devenir une simple promesse d’esclavages à mettre en place sans savoir qui, où et quand.

Nous vivons actuellement en occident une société d’autant plus malade qu’elle n’est pas consciente de sa maladie et où, en tous domaines, des équilibres instables aberrants mais plaisants ne tiennent que par une corne d’abondance imaginaire d’argent. Des folies purement idéologiques, éternellement drapées dans le camp du bien pour faire illusion, sont présentées comme réalistes. Il n’y a pas un domaine qui échappe à ce sinistre processus et à ses divers narratifs martelés par les médias.

On ne peut comprendre les contradictions permanentes des dirigeants sans comprendre qu’ils ne sont élus que sur des rêves d’équilibres instables et que leur action se réduit à une communication permanente tendant à faire croire mensongèrement à la durabilité des équilibres instables, ce que le bon sens populaire croit de moins en moins.

La limitation naturelle de l’énergie humaine devrait, comme elle l’a toujours fait, limiter la quantité de monnaie, limiter les équilibres instables, nous faire redécouvrir la gratuité énergétique des équilibres stables. Nous pourrions enfin et à nouveau choisir l’utilisation d’une monnaie limitée. En n’ayant aucune notion de la gratuité énergétique des équilibres stables, nos gouvernants font tenir pour l’instant tous les équilibres instables démagogiques par une création monétaire permanente et par sa première conséquence, la baisse de notre niveau de vie. La difficulté à se loger et à trouver du travail dans les zones d’activités est un équilibre instable qui appelle son effondrement qui s’annonce déjà par la baisse de la natalité et par l’immigration incontrôlée.

Les équilibres instables sont reconnaissables à leur quête permanente de « moyens », d’argent que le gouvernement se donne le pouvoir de « débloquer » alors qu’il n’existe pas. C’est la monnaie-dette.

La bêtise, l’ignorance et le cynisme se sont alliés chez nos dirigeants depuis 50 ans pour tuer notre civilisation en flattant le peuple par des équilibres instables appelés progrès. En faire la liste explorerait tous les domaines mais les plus criants sont le passage de l’équilibre stable de l’égalité homme femme à l’équilibre instable de l’identité homme femme, ainsi que les passages des équilibres stables de la nation et de la famille aux équilibres instables de la mondialisation et des familles « recomposées ».

L’équilibre stable le plus important et non affronté, est l’utilité pour la nation de chaque citoyen Nous avons essayé le tout état avec le communisme, la sous-traitance totale au privé avec le capitalisme en inventant même la notion de chômage structurel ! Le nazisme a embauché dans l’armée ou dans les camps tout ce qui n’était pas utilisé par le privé. Ne pourrait-on recréer dans l’esprit des ateliers nationaux du XIXe siècle avant qu’ils ne soient confiés à l’armée, un équilibre stable rendant utile à la collectivité tous ceux que le privé n’a pas déjà rendu utile ? Serait-ce si compliqué de faire savoir que toute personne ayant besoin d’argent et ne le trouvant pas dans le privé, pourrait s’adresser à sa mairie pour savoir comment être utile ? Toute collectivité a toujours besoin de bras et de cerveaux. La mairie confirmerait après exécution la richesse créée et l’état paierait cette richesse avec de l’argent créé normalement en contrepartie de cette nouvelle richesse. Ce serait en tous cas beaucoup moins énergivore que l’équilibre instable du chômage qui ne tient que par un apport massif d’énergie monétaire.

Les narratifs diffusés par les médias sont tous, sans exception, des tentatives de mettre dans le camp du bien et du durable, des équilibres instables par définition provisoires tellement ils nécessitent d’énergie monétaire. Que ce soit sur la santé, sur le climat, sur la guerre ou sur n’importe quel autre sujet, tout n’est que fausses peurs et fausses tranquillisations. Tous ces équilibres instables ne tiennent provisoirement que par une illusion de création d’énergie monétaire inexistante en nous prenant pour des dieux et en faisant appel à l’esclavage.

Qui, des peuples ou des dirigeants, réagiront les premiers ?

La mission actuellement impossible de donner de la valeur à la monnaie, asphyxie l’Occident dans l’indifférence générale

Il est rabâché à l’université qu’une des trois fonctions de la monnaie est d’être une réserve de valeur et cela a été vrai pendant près de trois millénaires. C’est aujourd’hui complétement faux et le monde se sépare entre d’un côté, ceux qui veulent continuer le grand écart entre ce qu’ils enseignent et ce qu’ils vivent, et de l’autre, tous ceux qui veulent retrouver une cohérence sans savoir actuellement précisément laquelle.

Les adeptes du grand écart sont les Etats-Unis et leurs affidés, l’Europe, l’Australie, le Japon, Israël et la Corée du Sud. Tous les autres ont déjà compris que leur cohérence ne viendra pas d’en haut et que c’est à chacun de trouver la sienne. Ce sont les BRICS, Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, que veulent rejoindre l’Algérie, l’Indonésie, l’Argentine, l’Arabie Saoudite, le Mexique et une grande partie de l’Afrique subsaharienne.

Tout vient de l’oubli volontaire et cynique que la monnaie n’est une réserve de valeur que parce qu’elle est, comme un enfant, le véhicule d’une énergie humaine antérieurement bien utilisée. Elle ne peut donc exister que si des productions ont été vues comme des richesses avant sa création. C’est pour cela que depuis l’aube de l’humanité, il n’y a eu que des prêts sur gages avant l’invention scandaleuse et stupide de la monnaie-dette. L’Occident semble avoir oublié que la force de la monnaie ne vient que de l’énergie humaine qui y est enregistrée. L’Occident qui se voudrait mondial comme l’OTAN, fonde tout sur une fabrication sans limites d’une monnaie qui se voudrait réserve de valeur aux yeux de tous. Pendant que l’énergie humaine apprend en occident à se gaspiller en chômage, en vacances ou en footing, les Etats-Unis fabriquent en continu des dollars qui doivent être reconnus par toute l’humanité comme une réserve de valeur. Pour ce faire et pour tenter de donner une vraie valeur au dollar, ils doivent récupérer gratuitement par tous moyens de l’énergie humaine. Ils investissent d’abord en achetant plus ou moins discrètement l’énergie des dirigeants d’autres pays pour pouvoir pomper l’énergie de leurs peuples en baissant leur niveau de vie et en récupérant les biens que l’énergie de ces peuples a antérieurement produits. La monnaie-dette permet de pomper gratuitement l’énergie des peuples puisque cette monnaie est une « dette envers l’émetteur » de la monnaie. Qui n’aimerait émettre du papier disant qu’on lui doit du travail ? Mais n’est-ce pas une définition assez juste de l’esclavage ? L‘armée américaine, la plus puissante du monde, fait taire les récalcitrants quand l’argent n’y suffit plus.  Le pourra-t-elle indéfiniment ?

L’argent dépensé à faire croire à la cohérence du système par l’achat des mondes universitaire, politique et médiatique, plus l’argent dépensé pour récupérer gratuitement de l’énergie humaine par la monnaie-dette, donne une somme colossale en perpétuelle croissance, et qui n’est qu’écornée par l’argent normalement créé par les énergies humaines bien utilisées. Cela entraîne une montée sans fin de la dette, 226.000 milliards de dollars en 2020, 32.000 euros par Terrien, 128.000 euros pour une famille avec deux enfants, 384.000 euros pour une famille avec 10 enfants au Congo ! Tout le monde attend apathiquement la généralisation de l’esclavage confiée à Schwab, Harari Soros et autres plaisantins tristes de Davos et du « Great Reset » ou l’explosion du système pourtant mis en soins palliatifs à grands frais par toutes les élites occidentales.

Pendant que les USA poursuivent inlassablement avec notre aide la devise impériale de diviser pour régner (la vidéo de François Asselineau est sur ce point très éclairante et factuelle) et cherchent à démembrer la Russie après avoir démembré la Yougoslavie puis l’URSS, les BRICS cherchent à tâtons, chacun de son côté, sa solution individuelle.

Ce qui est grave et terriblement triste c’est qu’à force d’avoir confondu démocratie et achat à grand frais de l’émotion populaire, l’Europe est dirigée par des valets consciencieux d’un système incohérent et moribond qui mènent leurs peuples vers leur esclavage en les abrutissant de peurs et de plaisirs, d’obligations et d’interdictions. La France avait plutôt été dans toute son histoire précurseur de l’idéologie des BRICS avec une prise en main individuelle et libre de l’organisation de sa vie. Ne pourrait-elle pas reprendre ses esprits et retrouver son honnêteté intellectuelle et pourquoi pas son honneur ?

La religion de l’erreur : c’est la base de tous les raisonnements politiques et économiques actuels qui est fausse

Quand une base est fausse, aucun raisonnement ne peut être utile. En effet un raisonnement faux reste faux et un raisonnement juste aboutit à un résultat faux puisque la base était fausse. Dans les deux cas on aboutit à une impasse.

Les trois classes dirigeantes, universitaire médiatique et politique, rivalisent de raisonnements devant un peuple qui n’en peut mais, et qui constate jour après jour l’avancée du désastre quel que soit le chemin pris. Le peuple, dans une forme de bon sens, se désintéresse de plus en plus de ce jeu malsain insidieusement présenté comme la démocratie. Non-inscrits et abstentionnistes étant ensemble très largement majoritaires, devraient pourtant être les décideurs si nous étions en démocratie. Ce même peuple voit monter la violence qu’il redoute tout en étant convaincu qu’en l’état, seule la violence fera bouger les lignes. Il l’attend dans ce climat prérévolutionnaire et ne raisonne plus qu’à court terme. Il ne fait plus d’enfants et est de toutes façons insuffisamment payé de ses efforts ou trop subventionné à ne rien faire.

La fausse base sur laquelle tous les raisonnements actuels sont fondés, est une triple erreur, un trépied de fausses valeurs, de fausse énergie et de faux regard.

Les fausses valeurs nous viennent des universitaires. Elles ont de beaux noms totalement abstraits comme les Droits de l’homme, les Lumières, le développement économique, le progrès, l’innovation ou la République. Elles ont non seulement remplacé les valeurs concrètes de travail, de famille et de patrie, mais elles les ont fait passer du camp du bien au camp du mal en les adossant systématiquement à Pétain, lui-même adossé à Hitler et à la Shoah. Le rappel fréquent et bien compréhensible des horreurs du nazisme, maintient dans le camp du mal ces trois valeurs pourtant essentielles. La réalité c’est que Vichy a repris, sans en demander l’autorisation, la trilogie de travail famille patrie qui était la devise du parti social français qui souhaitait « réconcilier l’esprit social et le patriotisme », « le patriotisme n’étant pas le monopole de la droite et l’aspiration sociale n’étant pas davantage le monopole de la gauche ». Le parti social français voulait déjà la participation, l’association du capital et du travail et le vote des femmes. Son président-fondateur, La Roque, a écrit dans Service public paru en 1934 chez Grasset : « La France gouvernée par une autorité judicieuse et forte dans une décentralisation vigoureuse et prospère ; la France fraternelle, dispensatrice de libertés, compensatrice d’inégalités ; la France généreusement, intelligemment libérale, mais débarrassée des indisciplines du « libéralisme ». La France honnête, fière de son passé, jalouse de sa place parmi les nations, ambitieuse de progrès ; la France tout à la fois résolue et pacifique ». Comme on est loin des abominations du nazisme et au contraire proche du gaullisme ! La trilogie travail famille patrie avait d’ailleurs été déjà utilisée par Sadi Carnot en 1882 dans une école. Faut-il rappeler ce que Patrick Harismendy, historien spécialiste reconnu du XIXe siècle, a écrit de lui dans Sadi Carnot : l’ingénieur de la République, « Pendant sept ans et sur le mode crescendo, les Français s’étaient attachés à cette figure qui montrait l’idée de la République sage, modérée, travailleuse, progressiste ». Rien ne peut être durablement construit sans l’appuyer sur les valeurs fondamentales du travail, de la famille et de la patrie. Les valeurs actuelles de liberté, d’égalité et de fraternité ne sont évidemment pas fausses en soi, mais elles peuvent être entendues en différents sens et véhiculant des idées opposées. Leur ambigüité ne leur permet pas de s’opposer aux deux autres erreurs qu’elles laissent prospérer.

La fausse énergie, œuvre des politiciens, est l’argent dont on a complètement oublié qu’il n’est que le véhicule reconnu d’une énergie humaine, soit déjà bien utilisée, soit à trouver obligatoirement demain. Jusqu’à récemment et comme Aristote l’avait parfaitement vu, l’une des trois fonctions de l’argent était d’être une réserve énergétique, improprement appelée aujourd’hui réserve de valeur depuis que l’on mélange l’énergie et le regard porté sur elle. L’argent était cette réserve énergétique puisqu’il véhiculait une énergie humaine antérieurement dépensée à bon escient pour fabriquer ce que le peuple qui utilisait cet argent, voyait comme une richesse. Mais depuis un demi-siècle on a repris, en les affinant, les erreurs des papiers-monnaies du XVIIIe siècle des assignats, des billets de Law, du dollar continental et du rouble papier de la grande Catherine. On a mélangé un argent porteur d’un travail humain utile déjà effectué, à un argent porteur d’un travail humain à effectuer demain. On a dissimulé dans de l’argent récompense d’un travail utile, un argent promesse d’esclavage futur à mettre en place. La déconnection entre la monnaie et une richesse antérieurement reconnue a créé le monstre qu’est actuellement l’euro. L’euro allemand et l’euro français sont parfaitement différenciés par tous les financiers et différenciables sur les billets de banque par une lettre (U pour la France et X pour l’Allemagne), mais ils sont confondus par les peuples qui ne comprennent pas la différence entre la monnaie commune incohérente qu’est l’euro et la monnaie unique à laquelle ils croient et qui serait cohérente. L’euro allemand continue à être majoritairement chargé d’une énergie humaine bien utilisée et a donc une valeur qui monte objectivement quand l’euro français n’est majoritairement chargé que d’une énergie humaine à trouver, d’un esclavage à mettre en place. La valeur de l’euro français baisse quand celle de l’euro allemand monte mais comme les politiciens ont décidé dogmatiquement que ces euros seraient communs et qu’ils seraient éternellement échangeables à 1 contre 1, la fourmi allemande nourrit la cigale française en lui faisant simplement payer par la construction du 4ème Reich qu’ils appellent discrètement Union Européenne et qui prépare l’esclavage des Français avec la complicité probablement involontaire de notre pseudo élite qui ne semble pas comprendre grand-chose à ce qui se passe.

Mais pour qu’une fausse énergie soit assez efficace pour mettre en place de fausses valeurs, il est indispensable que le regard du peuple soit faussé afin qu’il accueille comme vérités les différentes erreurs. Le faux regard est confié aux médias qui appartiennent quasiment tous à la finance et qui ont abandonné sans le dire leur rôle d’information pour celui d’une propagande insidieuse qui formate les esprits. Appartenant aux mêmes sous des habillages différents, ils disent la même chose en se prétendant tous différents. Que des organes si différents, voire apparemment opposés, disent la même chose, se veut la preuve évidente qu’ils disent la vérité ! Et le tour est joué. Les médias infantilisent sous prétexte de protéger, culpabilisent et distillent la peur, quel que soit le sujet abordé. Les médias placent dans le camp du bien toutes les interdictions et toutes les obligations qui jalonnent maintenant la vie des peuples en leur faisant oublier qu’ils sont ou devraient être adultes, libres et responsables de la conséquence de leurs actes. Tout n’est plus que normes, lois, décrets, arrêtés, ukases. Plus personne ne peut tous les connaître mais agir en les ignorant est interdit. Le mal devient le bien. L’erreur se transforme dogmatiquement en vérité. Nous sommes un pays riche qui chaque année augmente ses richesses en chiffrant ce nouvel apport par le PIB. Notre gouvernement est celui du peuple, par le peuple et pour le peuple. Résoudre le problème de la planète passe par des efforts sur soi et notre appauvrissement, la patrie doit au choix être plus petite ou plus grande mais l’actuelle doit mourir, etc. etc.

Le maillage de la fausseté des valeurs, de la fausseté de l’énergie et de la fausseté du regard, se fait habilement par des apports croisés. Les universitaires donnent le PIB aux médias pour qu’ils fassent croire que nous sommes riches et donc puissants ; ils donnent leur définition du bien aux politiciens pour qu’ils nous culpabilisent tout en nous flattant pour avoir nos voix. Les politiciens subventionnent les journaux appartenant à la finance pour qu’ils éliminent ce qui ne rentrerait pas dans le rang ; ils nomment les universitaires qui valorisent les fausses valeurs. Les médias filtrent tant les politiciens que les universitaires, pour ne laisser diffuser que ce que le peuple doit entendre, voir et penser.

Comment réagir devant un tel flot d’erreurs ? Certains prônent la violence en pensant que, quoi qu’elle génère, ce ne pourra être pire. N’est-il pas plus judicieux de revenir aux valeurs essentielles en les dédiabolisant, en y réfléchissant et en le faisant savoir ?

Le travail est à la fois un droit et un devoir. L’État doit certes faciliter les accords entre les individus et les entreprises sans être une ancre qui les empêche d’avancer, mais il doit avant tout permettre à chaque personne d’être utile et de travailler. Il faut réinventer intelligemment ce qui a été fait trop hâtivement par les ateliers nationaux au XIXe siècle. Chaque adulte cherchant à travailler et ne trouvant pas d’emploi en entreprise doit pouvoir s’adresser à sa mairie pour savoir comment être utile. Toute mairie a toujours du travail à faire utile à la collectivité et l’État doit rémunérer le travail jugé efficace par la mairie au lieu d’acheter des voix en dilapidant l’argent public par son déluge de subventions et d’aides sociales, toutes plus malsaines les unes que les autres. Le travail de ces nouveaux ateliers nationaux doit certes être un peu moins rémunéré que ce que payent les entreprises mais il doit permettre à tous de survivre de ses propres efforts et non d’une mendicité humiliante qui ne dit même plus son nom tellement elle est passée dans le camp du bien. Actuellement le système est devenu tellement compliqué qu’une grosse majorité ne produit plus et n’est plus au service de la production mais analyse, commente, et veut guérir la complexité du système tout en le compliquant chaque jour davantage puisqu’il est incohérent.

La famille est la cellule de base de toute collectivité. Elle est aujourd’hui bien malade, anémiée, famélique. Elle est devenue tellement insignifiante quelle est éclatée, recomposée et même prétendument monoparentale ou homoparentale. C’est pourtant d’abord dans la famille qu’il faut retrouver l’harmonie de la vie et découvrir dans un lieu protégé que responsabilité et risque sont les deux facettes d’une même réalité. Notre civilisation se meurt avec la mort de la famille qui arrange le 4e Reich qui n’a besoin que d’esclaves sans attaches affectives ou raisonnables.

La patrie, étymologiquement la terre de ses pères, est le lieu des valeurs communes et d’un seul gouvernement. A l’intérieur d’une patrie un gouvernement ne met pas en concurrence les forces de ses régions mais il les additionne. C’est parce qu’elle les met en concurrence que l’Union européenne ne peut être une patrie et fort heureusement, est en train de mourir avec l’euro.

Le « système » actuel est fondé sur l’addition des médiocrités de tous. Son but est de distraire le peuple de sa lente descente en esclavage suivant la méthode de la lente montée en température de la grenouille dans la casserole. Quand c’est lent, l’habitude s’installe avec une perception ralentie et un engourdissement progressif. Le but recherché ne fait plus réagir.  Le peuple va-t-il se laisser mettre en esclavage comme la grenouille s’est laissé mourir ? Va-t-il réagir ? L’avenir nous le dira.

Personne n’a la solution


Nous nous trouvons dans une situation totalement inédite où le problème n’est pas rendu public pour ne pas paniquer les populations, où personne n’a la solution et où toutes les peurs sont activées pour vérifier que les peuples accepteront par avance les efforts qui leur seront demandés quand on y verra plus clair. Cela en devient même caricatural.

Le problème n’est évidemment pas sanitaire et pas plus climatique que terroriste. La Russie n’est là que pour porter le chapeau de la responsabilité de ce qui va nous arriver alors qu’elle seule semble raisonner encore à peu près sainement.

Mais quel est donc le problème ?

Le problème est que le trio théoriquement pensant, universitaire politique et médiatique, s’est d’abord convaincu lui-même, et a par la suite convaincu quasiment tout le monde, que nous créons collectivement de la richesse. Cela est malheureusement complètement faux et très peu de gens acceptent d’en prendre conscience car c’est profondément dérangeant.

Pour continuer à vivre dans notre rêve, nous avons volontairement oublié que la richesse n’est qu’un regard partagé, et qu’un regard ne se crée pas, il se constate. Une production est regardée comme une richesse quand elle est échangée ou échangeable avec une autre richesse, généralement de l’argent. C’est l’échange qui constate la richesse. Nous ne créons que des productions qui ne sont pas systématiquement des richesses.

Tant que la monnaie, regardée comme une richesse, en était réellement une comme l’or, l’argent, le cuivre, du sel, du bétail ou une plume d’oiseau rare, elle était limitée et peu de productions réussissaient à être regardées comme des richesses. Ce fut le cas toujours et partout depuis que la monnaie existe jusqu’en 1971 lorsqu’aux USA, Nixon a rendu légal ce que la FED faisait déjà illégalement depuis plus de 20 ans.

La folie actuelle depuis un demi-siècle qui contamine le monde entier, consiste à créer arbitrairement, et d’une façon continue et illimitée, de la monnaie pour nous faire croire que ce que nous achetons avec, est une richesse que nous avons collectivement créée.

Nous devons réapprendre que la monnaie n’est qu’un véhicule d’énergie humaine. Jusqu’en 1971 cette énergie avait déjà été jugée bien utilisée par la société puisqu’elle avait créé de l’or, de l’argent, du cuivre, du sel, du bétail ou des plumes d’oiseau rare qui charriaient cette énergie. Depuis ce fameux 15 août, la monnaie ne véhicule plus qu’une énergie humaine à trouver demain, ce qui nous permet depuis 50 ans de croire tous nos fantasmes réalisables puisque c’est le futur qui paye.

Il y a aujourd’hui deux types de monnaies.

Les crypto monnaies dont l’énergie humaine n’est que celle des « mineurs » qui se battent entre eux pour créer ces monnaies. Cette énergie humaine n’a objectivement aucune valeur durable et les crypto monnaies ne sont qu’un jeu spéculatif où l’on peut gagner beaucoup d’argent en faisant tout payer par les derniers propriétaires de ces crypto monnaies quand on s’apercevra que ces monnaies ne véhiculant aucune énergie, ne valent absolument rien. Là encore les petits futés qui auront gagné beaucoup d’argent avec les crypto monnaies le feront payer par une multitude de braves gens crédules qui perdront tout. Il y a là une malhonnêteté toujours légale mais très dérangeante.

Et il y a les monnaies créées par les banques centrales et commerciales qui sont tenues d’avoir un bilan équilibré. Fini le temps où les banques commerciales prêtaient à leurs clients l’argent d’autres de leurs clients avec lesquels elles partageaient les intérêts. Fini est aussi celui où les banques centrales équilibraient l’argent mis en circulation par l’or qu’elles détenaient dans leurs coffres.

Aujourd’hui les banques, quelles qu’elles soient, ne créent de l’argent que par la double écriture d’un argent mis à disposition aujourd’hui, compensé par une créance de même montant à récupérer demain. Cette folie non seulement légale mais justifiée exclusivement par la création future de richesse, renforce la croyance en la création de richesse puisque des productions totalement inutiles sont achetées en les transformant en richesse grâce à cette monnaie dont l’énergie humaine devra être trouvée sans contrepartie dans le futur par la réapparition d’esclavages à mettre en place. Dans ces productions non seulement inutiles mais néfastes, il y a la douceur de vivre sans effort avec toutes les perversions qu’elle entraîne et qui nous envahissent de toutes parts.

Tout le monde est coincé et personne n’a la solution tellement il faut commencer par revoir toute notre façon de penser.

La dette mondiale  monte sans fin et sans jamais redescendre d’un seul centième d’unité. Elle dépasse déjà largement les 30.000 euros pour chacun des bientôt 7 milliards d’humains. Elle permet à l’occident de transformer apparemment en richesse de plus en plus de services inutiles et de réalisations de fantasmes reconnus arbitrairement comme des droits. Cela attire évidemment la Terre entière car, quand la stupidité est érigée en valeur morale, qui ne chercherait pas à en profiter ? Les dirigeants des pays artificiellement créés au XXe siècle, comme l’Ukraine ou la plupart des pays d’Afrique, louchent sur notre mode de vie en le croyant éternel et universel alors qu’il n’est ni l’un ni l’autre. Il n’est au contraire qu’une jouissance anticipée du fruit des esclavages futurs.

Mais notre élite autoproclamée continue à croire et à nous faire croire que nous créons des richesses chiffrées par le PIB dans lequel nous ne prenons que de faibles pourcentages pour transformer en richesses tout ce qui nous arrange. Le problème continue à se compliquer sans que personne ne s’en inquiète puisque le PIB augmente et que seule sa répartition poserait soi-disant problème. Les peuples occidentaux s’amollissent dans un pays de Cocagne artificiel « shooté » à la fausse monnaie. Leurs jeunesses sont écartelées entre un réalisme inné et les fadaises qu’ils doivent répéter pour avoir un diplôme qui ne leur sert plus à rien si ce n’est à être reconnus comme soumis à la norme.

La seule question restante est de savoir qui sonnera le réveil. La seule réponse certaine est que ce ne sera ni nos gouvernants, ni nos enseignants, ni nos intellectuels installés. Nous les choisissons au contraire pour qu’ils continuent à nous faire rêver. Pour ceux qui ont du temps à perdre, ils peuvent lire le tissu d’âneries auto satisfaites que l’un d’eux a commis sans bien sûr effleurer le problème de la monnaie  La seule certitude que nous pouvons avoir c’est que le réveil sera d’autant plus violent que notre prétendue élite l’aura retardé en s’inventant des fausses solutions à répétition, en jouant simplement comme elle le fait, sur le temps et sur l’espace, sur l’ailleurs et le plus tard.

Nier l’énergie monétaire, c’est assister impuissant, voire complice, à la montée de toutes les folies et à l’extinction de notre civilisation

Depuis Aristote les intellectuels ont limité l’approche de l’argent à trois de ses utilités sans jamais tomber d’accord sur sa définition. Qu’il soit, une réserve de valeur, un moyen d’échange et une unité de compte est une évidence dont il faut remercier Aristote. Qu’il soit aussi une façon de forcer les paresseux à être utile au groupe, est une autre utilité trop oubliée et pourtant probablement la cause première de son invention lors de l’accroissement des groupes humains. Mais pourquoi l’argent a-t-il tout ce pouvoir, est une question dont la réponse ne semble intéresser personne.

Quelle est donc cette matière suffisamment valorisée pour devenir un stock et une réserve de valeur et de puissance ? Cela fait vingt-cinq siècles que nous refusons de tomber d’accord sur la réponse à donner à cette question en nous contentant de mots qui sont supposés répondre à la question sans l’ombre d’une explication. Certains disent que c’est un signe sans dire de quoi, d’autres une institution sans dire laquelle, d’autres encore n’y voit qu’une marchandise sans jamais expliquer pourquoi elle est si demandée.

L’argent habille, loge, nourrit, transporte, distrait, chauffe, refroidit, construit, détruit, tue, éduque. Longue est la liste des verbes qui répondent à nos désirs et que l’argent réalise. Tout le monde constate son action et personne ne s’interroge sur l’origine de son énergie. Il y a ceux qui sont tellement imbus d’eux-mêmes et de leur vision du monde qu’ils nient l’énergie monétaire parce qu’ils sont incapables d’en expliquer la source et que ne peut exister à leurs yeux ce qu’ils ne savent expliquer eux-mêmes. Il y a ceux qui, comme des enfants à Noël, s’émerveillent devant l’utilité de l’argent et arrêtent là leur réflexion sans chercher à savoir d’où vient cet aspect merveilleux. Dans ces hommes-enfants, certains s’émerveillent encore davantage de constater que cet argent est actuellement apparemment souvent gratuit, au moins pour certains.

Cet enfantillage général, très en vogue dans la caste mondialiste comme chez les souverainistes, n’avait guère d’importance tant que l’argent était un métal précieux, car posséder de l’or ou de l’argent nécessitait une grande dépense préalable d’énergie humaine. La vie n’étant principalement que travail et échange, l’argent était, sans le dire, stockage et vecteur d’énergie humaine bien utilisée. La définition de la monnaie n’était pas écrite mais elle était reconnue à défaut d’être connue. La monnaie était naturellement stockage et vecteur d’énergie humaine bien utilisée. Seule l’énergie humaine bien utilisée donne en effet sa force à l’énergie monétaire.

L’énergie humaine étant limitée, l’énergie monétaire l’était naturellement par la rareté de l’or et elle était utilisée avec parcimonie pendant de multiples siècles.

Mais la deuxième moitié du XXe siècle a complètement chamboulé cette harmonie en inventant la monnaie-dette dont l’énergie provient, non plus d’une énergie humaine antérieurement bien utilisée mais d’une énergie humaine à bien utiliser demain. Au constat d’un passé intelligent se substitue un espoir de futur remarquable. Le réel n’est plus la base, l’espoir et le fantasme lui succèdent. Nous sommes entrés dans un monde où le fantasme devient réalisable puisqu’il est possible de l’acheter si une banque, quelle qu’elle soit, crée l’argent nécessaire.

Il faut en effet bien comprendre ce qu’est la monnaie-dette. N’importe quelle banque crée de l’argent dans ses livres par la double écriture d’une même somme, une fois à son passif pour être mise à la disposition immédiate de son client et une autre fois à son actif pour être récupérée avec intérêt dans le temps sur le même client. On en arrive à lire sur Wikipédia que « la monnaie est une dette envers son émetteur », ce qui est malheureusement devenu vrai puisque son énergie a déjà été dépensée alors qu’aucune énergie humaine n’a encore été sollicitée. Qui est conscient aujourd’hui qu’avoir un billet de banque en main n’est plus avoir une créance sur n’importe quel membre du groupe comme cela a été le cas pendant des siècles, mais avoir une dette vis-à-vis de la banque ? On s’achemine à cause de la monnaie-dette vers un esclavage pour dette généralisé. Comme c’est très difficile à faire comprendre et surtout à faire admettre, la dette augmente sans arrêt sans que l’esclavage qui en est la compensation énergétique indispensable et donc la conséquence inéluctable, ne montre pour l’instant plus que le bout de son nez. En attendant la dette monte, monte, monte.  Business Insider le confirme :

Le niveau d’endettement dans le monde pourrait pour la première fois dépasser 300 000 milliards de dollars à la fin de l’année 2021, selon l’Institute of International Finance (IIF), qui a publié son dernier rapport sur la dette mondiale mardi 14 septembre. La dette, publique et privée, a de toute façon d’ores et déjà atteint un montant record, de 296.000 milliards de dollars, soit environ 250.300 milliards d’euros. Au deuxième trimestre, 4,8 milliards de dollars se sont ajoutés à la montagne de dettes.

Plus de 35.000 € de dette par habitant de la Terre qui doivent être énergisés par une énergie humaine sans contrepartie puisque la contrepartie a déjà été utilisée ! Une énergie humaine utilisée sans contrepartie s’appelle l’esclavage.

L’énergie au départ inexistante de cette monnaie que l’on peut appeler fausse monnaie, n’est fondée que sur l’énergie humaine que la banque croit que sa monnaie va stimuler. En fait cette fausse monnaie va transformer des productions en richesses apparentes en les achetant. Cela permet aux journalistes de répéter en boucle et en toute bonne foi l’erreur que le PIB est la création annuelle de richesse du pays alors qu’il n’est que l’utilisation, intelligente ou stupide, de cette énergie monétaire qui n’est qu’apparence. Les banquiers le savent très bien puisqu’ils affirment détruire cette fausse monnaie dès qu’elle leur est remboursée.

Ce système aberrant qui met la charrue avant les bœufs, la jouissance avant l’effort, le résultat avant l’opération, permet de croire réalisable toutes les folies, tous les rêves insensés. Rien désormais n’est impossible à l’homme et, depuis 50 ans, nous n’arrêtons pas de croire réalisable et d’imposer par la loi une avalanche de fausses vérités que la fausse monnaie rend provisoirement crédibles. Tous les équilibres instables deviennent dogmatiquement stables comme la « création de richesse », « le développement durable », le transhumanisme, l’intelligence artificielle, l’immigration assimilable et tant d’autres, tous appelés « valeurs » fondés sur un individualisme maladif et des peurs soigneusement entretenues.

Nous en arrivons à croire qu’un robot qui coûte une fortune avec une intelligence artificielle qui n’en coûte pas moins, va remplacer l’homme qui n’avait coûté pendant des millénaires que de l’amour. On comprend tellement mal l’argent que de plus en plus de gens s’imaginent que le bien-être est un droit et non la résultante d’un effort. Si nous continuons à croire cette imbécillité, toute la Terre continuera à venir profiter de notre bêtise le temps de nous faire disparaitre et de nous remplacer.

Le mythe éternel de l’énergie gratuite

Qu’il est difficile d’aborder toujours le même sujet en en changeant simplement l’angle d’attaque !

C’est pourtant indispensable tellement il est le sujet fondateur de toutes nos dérives et tellement il est soigneusement éludé par la troïka médiatico-politico-universitaire qui se repose ou se vautre dans la pensée unique expliquant tout par des charabias variés incompréhensibles cherchant à anesthésier et ne réussissant qu’à faire monter l’angoisse. Ceux qui disent ne rien comprendre à l’économie en sont les complices objectifs. Qui veut réellement s’intéresser à notre avenir, doit obligatoirement s’intéresser à la question de l’énergie gratuite qui est la pierre angulaire de toutes les fins de civilisation. Nous sommes en train depuis 50 ans de vivre la nôtre sans même prendre conscience que nous mourons de l’utilisation d’une énergie gratuite qui n’existe pas. Savoir comment réagir va être le débat de l’élection présidentielle. Il serait stérile, et menteur ou haineux, s’il n’abordait pas le sujet de fond.

L’énergie gratuite est l’apanage des dieux mais les hommes ont toujours rêvé d’être des dieux et de construire leur vie sur une énergie gratuite. Pendant des siècles ils se sont contentés de multiplier au moindre coût leur propre énergie. Cette multiplication s’est faite d’abord par l’outil, puis par l’esclavage et enfin par la domestication des énergies naturelles au fur et à mesure de la capacité des hommes à s’en servir. L’Afrique est restée jusqu’au XXe siècle à l’esclavage pendant que l’Asie avançait et que l’Amérique et l’Europe avançait plus rapidement en achetant l’esclavage structurel africain. Ainsi sont apparus partout petit à petit la marine à voile, les moulins à vent ou à eau, la traction animale, les serres, le feu, le charbon, le pétrole, le gaz, la fission nucléaire et bientôt la fusion nucléaire. Mais sans aucune exception, c’est toujours l’énergie humaine qui a libéré et domestiqué les énergies naturelles. Elle continue à se dépenser pour trouver comment libérer et domestiquer l’énergie nucléaire par fusion et celle de l’hydrogène.

Là-dessus est arrivé l’argent, la monnaie que nos élites médiatico-politico-universitaires n’ont jamais pris la peine de définir, se contentant depuis 24 siècles des trois utilisations proposées par Aristote : unité de compte, réserve de valeur et moyen d’échange. On commence par écarter l’hypothèse la plus vraisemblable que la première utilité de la monnaie, la cause même de sa création, est la chasse aux paresseux dans un monde structuré par le donner-recevoir-rendre des familles ou des tribus. La croissance du groupe rendant impossible la surveillance des paresseux par le chef de famille ou de tribu, la monnaie va les remplacer. Il est navrant de constater que l’on enseigne toujours péremptoirement la stupidité non défendue mais assénée que la monnaie a remplacé le troc alors que le troc n’a jamais existé qu’entre des groupes qui ne se faisaient pas confiance et jamais, nulle part, entre des individus d’un même groupe. La monnaie a été très probablement créée partout quand il a fallu forcer les paresseux à dépenser leur énergie et à arrêter de prendre sans rendre. Le principe en est simple : c’est une matière transportable, pérenne, divisible et obtenue par une dépense d’énergie humaine reconnue utile. Cette matière devient donc stockage et vecteur d’énergie humaine ne remplaçant pas le troc mais au contraire l’introduisant dans la vie quotidienne par manque de confiance en l’autre. La monnaie, créance sur le groupe a été pendant des siècles une matière reconnue elle-même comme une richesse, vecteur d’énergie humaine bien utilisée, et instrument d’un troc rendu nécessaire par la paresse de certains. Ce n’est malheureusement pas du tout ce qui est enseigné à l’université où les étudiants, pour être diplômés, répètent sans comprendre ce qu’on leur a embecqué

Là-dessus est arrivé au XVIIIe siècle le papier monnaie toujours garanti par une richesse préalablement reconnue. Des billets de Law sur les richesses de la Louisiane, aux assignats sur les richesses de la noblesse et du clergé, en passant par le rouble de la Grand Catherine sur ses mines de cuivre ou par le dollar continental américain sur la livre sterling anglaise, tous les papiers-monnaie appuyaient leur valeur à leur création sur des richesses déjà obtenues par des dépenses intelligentes d’énergie humaine. Mais le rêve de l’énergie gratuite a partout pollué les pouvoirs et il est tellement facile d’imprimer du papier que tous y ont succombé. Le papier-monnaie a été tellement imprimé qu’il a perdu son équivalent richesse réelle et par conséquent sa valeur. En ruinant ses détenteurs il a tout de même permis au Régent de payer les dettes de Louis XIV, à la bourgeoisie française de s’approprier les biens du clergé et de la noblesse, à Catherine II d’augmenter le territoire russe de 500.000 km² et aux Américains de financer leur guerre d’indépendance. Il a été partout un impôt sur les malheureux qui y ont cru et sur ceux qui ont été forcés d’y croire par la violence légitime du pouvoir.

Nos élites n’ont jamais oublié tout ce qu’elles avaient pu faire avec l’énergie apparemment gratuite des papiers-monnaie et ont toujours regretté que cela s’arrête aussi vite tant ils pouvaient tous se croire des dieux. Il leur a fallu près de deux siècles pour que leur fraction anglo-saxonne trouve comment détacher le papier-monnaie d’une richesse réelle tout en laissant le peuple croire que l’argent avait encore une valeur. Dans un premier temps les accords de Bretton Woods glissèrent le dollar comme intermédiaire imposé entre les monnaies et l’or puis 17 ans après, au milieu de l’été, l’Amérique a unilatéralement et discrètement déconnecté le dollar de l’or. 11 ans plus tard en Europe l’union des imbéciles et des salauds a signé le traité de Maastricht qui crée l’euro lié à des paroles qui s’envolent. L’ensemble des banques peut dorénavant créer de la monnaie par la double écriture, une écriture au passif créant l’argent mis à disposition et la même écriture à l’actif représentant la richesse à créer demain mais déjà scandaleusement considérée comme un actif existant. Les banques appellent cette fausse monnaie, la monnaie-dette, et, juges et parties, elles ont créé elles-mêmes à Bâle de fausses limites pour faire croire à leur sérieux. Le tour est joué. L’énergie gratuite coule enfin à flots et les élites vont l’utiliser en retardant par tous moyens la ruine des peuples qui l’utilise. Dans le traité de Maastricht on redéfinit le sérieux en en habillant le burlesque : on ne peut pas dépenser chaque année davantage que 3% de plus que ce que l’on a déjà dépensé l’année précédente et on ne peut pas emprunter davantage que 60% de ce que l’on a dépensé. Ce dernier critère, le seul qui freinait un peu la folie a volé en éclats dans le silence général. Comme personne ne cherche à comprendre, cela passe comme une lettre à la poste et le désastre peut enfin commencer qu’il soit voulu par certains ou simple conséquence de l’incompétence de l’élite déguisée en ministres.

L’élite se sert et arrose de subventions tout ce qui peut la servir et la maintenir au pouvoir. Elle achète l’esprit des peuples et l’idée que demain sera merveilleux, créateur de richesses qui paieront ce dont nous jouissons aujourd’hui. Tout devient possible et toutes les folies réalisables. Ce faux eldorado est tellement merveilleux qu’il attire la terre entière. Anecdote vécue avec un chauffeur de taxi parisien d’origine tunisienne qui disait « Chez nous tu travailles pas, tu manges pas, en France tu travailles pas, tu manges quand même. Alors on vient tous ». On se paye sans le savoir des ONG et des associations qui vont réaliser tous les fantasmes par une avalanche d’obligations, d’interdictions et de normes. Le réel résiste, il devient pervers et complotiste. Mais comme il est la réalité, il s’insinue partout, baisse le niveau de vie et fait prendre petit à petit aux peuples conscience de la médiocrité égoïste de l’élite qui les achète.

Nous en sommes là à l’aube d’une campagne où l’élite va une fois de plus faire semblant de se soumettre au peuple en le lui faisant croire par une débauche d’argent qui n’est plus limité, sauf pour les rares qui voudraient être honnêtes et qui auront un mal fou à s’exprimer.

Tant que les rares intellectuels honnêtes se feront conseiller en économie par des banquiers et ne réaliseront pas que l’énergie monétaire n’est qu’un vecteur d’énergie humaine préalablement stockée dans les richesses où à récupérer dans un esclavage prochain, tant que Jean-Marc Jancovici dira « du pognon, il y en a » et qu’Éric Zemmour dira « Profitons-en, l’argent est gratuit », tant que le pouvoir n’utilisera pas l’énergie humaine inexploitée en recréant les ateliers nationaux donnant du travail en CDD à tous ceux qui aiment la France, nous continuerons à nous affronter sur des problèmes insolubles parce qu’ils ne sont que les conséquence d’un problème que nous ne voulons pas voir. Pire, on résout prétendument les problèmes en inondant tout d’une fausse monnaie qui empire le problème fondamental dont ceux que l’on croit régler ne sont que les conséquences.

Qui expliquera au peuple qu’hélas nous ne sommes pas des dieux et que l’énergie apparemment gratuite de la fausse monnaie n’est que le prélude à son esclavage pour que les fantasmes de certains se réalisent ?

Il y a exactement 50 ans aujourd’hui …

 

Il y a exactement 50 ans aujourd’hui, le 15 août 1971, le président Nixon déconnectait le dollar de l’or et par là même, toutes les monnaies qui lui avaient été liées par les accords de Breton Woods de juillet 1944. Depuis ce jour les monnaies ont été officiellement confiés aux Politiques sans que les peuples en aient été informés. Depuis ce jour fatidique les Politiques par l’intermédiaire des banques peuvent créer autant d’argent qu’ils en veulent par l’invention diabolique de la monnaie dette qui reporte à plus tard l’apport à la monnaie de sa capacité énergétique utilisée tout de suite.

Cela permet « en même temps » le double langage contradictoire du « il n’y a pas d’argent magique, les caisses sont vides » et du « déblocage » de milliards d’euros inexistants avec la phrase inexprimée : « cet argent doit vous faire accepter sans vous révolter les décisions que nous prenons à votre place après avoir bien cadenasser que vous seriez les seuls responsables des conséquences de nos erreurs ».

C’est Nixon qui sans le vouloir a permis les pantalonnades de Macron et autres Véran en ne freinant plus leurs fantasmes par la rareté de la monnaie.

Il est temps de revenir à la vraie valeur d’une monnaie qui ne s’apprécie que par les échanges internationaux. C’est en valorisant, chacune avec sa monnaie, les deux lots de biens et de services jugés équivalents par les deux nations et qu’elles s’échangent, on pourrait dire troquent, que l’on obtient par comparaison des deux résultats, les valeurs respectives des deux monnaies. De même qu’il ne pouvait y avoir une valeur du franc en Bretagne et une autre en Provence parce qu’il n’y avait pas de balance commerciale entre la Bretagne et la Provence, de même il est intellectuellement impossible d’avoir la même monnaie dans deux entités géographiques qui ont une balance commerciale entre elles. Qui l’expliquera aux défenseurs de l’euro, aux professeurs d’économie, aux médias et aux Politiques ? Doit-on vraiment les croire assez stupides pour ne pas l’avoir compris ? Ne faut-il pas plutôt croire à la lâcheté, à la corruption et au jmenfoutisme qui caractérisent nos dirigeants et qui commencent réellement à faire davantage peur que les peurs fabriquées, alimentées et martelées, sanitaires, climatiques, terroristes ou nucléaires ? Toutes ces peurs ne sont fabriquées à grand frais que par l’armée d’inutiles grassement payés à terroriser les foules pour qu’elles se réfugient auprès de leur berger quand un orage inéluctable se prépare.

Une fois rendus à l’évidence qu’il ne peut y avoir une seule monnaie pour des pays différents puisqu’il y a entre elles des balances commerciales qui font varier la vraie valeur des monnaies dans des sens opposés, on observe la valeur devenue uniquement spéculative de monnaies qui sont à la fois surévaluées ici et sous-évaluées là. Ces monnaies sans valeur dont l’utilisation actuelle ne se nourrit que des esclavages futurs des peuples, sont le problème premier qui autorisent tous les autres.

Pendant que les Allemands préparent de fait en Europe le 4e Reich et que les Chinois préparent la domination mondiale de leur idéologie, les pays importateurs deviennent petit à petit les esclaves des pays exportateurs pendant que tout un monde de financiers s’enrichit sur le dos des peuples en spéculant sur les monnaies. Il est triste d’observer que nous sommes tellement intellectuellement intubés que nous nous époumonons sur les multiples conséquences sans vouloir en affronter la cause unique. Nous illustrons la phrase de Bossuet en maugréant sur les conséquences dont nous chérissons la cause.

 

 

Croissance ou décroissance ?

Quand on veut faire croire que quelque chose existe, il suffit de le chiffrer et comme la plupart du temps quasiment personne ne sait comment ce chiffrage est fait, ce quelque chose devient une réalité sur laquelle une idéologie peut s’appuyer pour devenir officiellement un mieux à atteindre. La troïka universitaire politique média nous enfume régulièrement avec ces chiffrages qui emmènent les peuples là où ils ne voudraient pas aller mais où la troïka veut qu’ils aillent pour diverses raisons. Nous l’avons vu récemment avec le chiffrage quotidien des morts du covid ou celui de l’augmentation du CO2. A l’inverse lorsque la troïka ne veut pas voir une réalité quelle qu’en soit la raison, elle en interdit le chiffrage comme c’est le cas pour les statistiques ethniques.

Pour l’économie le chiffrage de la croissance est le PIB dont quasiment personne prend la peine de savoir comment il est calculé et que l’on fait marteler mensongèrement par des gens de bonne foi comme étant le chiffrage de notre création annuelle de richesse. La croissance devient le mieux qui doit nous permettre de vivre mieux demain qu’hier ou de nous offusquer du vol par certains de cette manne annuelle.

La lâcheté des intellectuels est telle qu’ils se contentent souvent de définir le PIB par la valeur ajoutée par les entreprises en oubliant volontairement qu’un boulanger produit certes du pain mais que ce pain n’est richesse que si un client vient l’acheter.

Nous avons soigneusement oublié la phrase de Lavoisier « Rien ne se crée, rien ne se perd : tout se transforme ». Nous continuons à le guillotiner consciencieusement en refusant de voir que tout est à somme nulle. Il n’y a pas de domaine où une augmentation n’est pas compensée intégralement par une diminution de même montant si on la chiffre. L’économie comme tout le reste est par définition à somme nulle.

Jouir et élaborer ont par définition le même chiffrage et c’est la difficulté de leur chiffrage qui permet à la troïka de faire croire faussement que l’on peut jouir davantage sans travailler davantage. Croire que c’est grâce à notre intelligence que nous vivons matériellement mieux que nos prédécesseurs, est pure vanité. Nous vivons matériellement mieux parce que d’autres vivent matériellement moins bien tout en étant réputés par la troïka vivre mieux et être sortis de la pauvreté puisqu’ils ont la capacité de dépenser davantage.

Et voilà l’argent qui vient comme partout s’insérer dans tous les jeux à somme nulle pour faire croire à la chimère si agréable de la création de richesses par les hommes. Il suffit de dépenser, de l’investissement réputé intelligent au gaspillage stupide en passant par la consommation normale, pour augmenter le PIB qui additionne toutes les dépenses en refusant de les classer qualitativement. On y additionne sans vergogne le chiffrage de l’utile, de l’inutile et du scandaleux. L’important est de faire croire que ce chiffrage est celui de notre création de richesse qui nous permet de donner plus à nos enfants que nous avions reçu de nos parents. Oublier que tout est à somme nulle fausse tous les raisonnements et rend inintelligentes les décisions prises quel que soit le domaine.

La troïka épuise son énergie à faire croire à l’intelligence de décisions économiques stupides niant la réalité de la somme nulle. Elle n’arrête pas d’augmenter ses effectifs pour tenter sans aucun espoir de prouver la création de richesse et se donner bonne conscience.

On en arrive au titre de cet article. La croissance est la négation stupide mais vénérée de la somme nulle. La décroissance est la multiplicité des chemins qui tentent maladroitement, faussement ou réellement de retrouver la somme nulle. Là encore le problème sera résolu par la violence si l’intelligence refuse de s’en emparer et là encore la troïka utilise l’énergie monétaire qu’elle fabrique pour faire croire qu’un bout de papier remplace avantageusement un homme. Elle ne fait bien évidemment que reporter les problèmes en les compliquant et en veillant à ce que les peuples ne se réveillent pas. Il est si facile de fabriquer de l’argent que la somme nulle ne compense plus par du travail passé mais par un esclavage futur.

L’énergie monétaire de la troïka lutte pied à pied contre l’énergie de la réalité qui ne peut que s’imposer. Y aura-t-il en 2022 un seul candidat à soulever le seul vrai problème de fond ?

L’harmonie perdue entre l’individuel et le collectif

L’harmonie entre l’individuel et le collectif est la recherche permanente de tous les pouvoirs et elle génère une civilisation chaque fois qu’elle est trouvée.

Jusqu’à la deuxième partie du XXe siècle, le modèle de cette harmonie a toujours et partout été la famille comme l’oïkos grec, la domus latine ou toutes les tribus de par le monde. Le capitalisme a profité de la déconnexion toute récente des monnaies de toute richesse préalablement reconnue, pour imposer l’entreprise comme nouveau modèle d’harmonie entre l’individuel et le collectif. Le passage s’est fait en douceur car l’entreprise, qu’elle soit artisanale, commerciale ou industrielle, n’était au départ qu’une copie de la structure familiale. Mais l’entreprise utilise, beaucoup plus que la famille, l’énergie monétaire pour pallier le manque éventuel d’énergie humaine. Et l’énergie monétaire étant nouvellement et apparemment inépuisable, le capitalisme a déifié les entreprises, leur attribuant même le rôle de créateur de richesses jusque-là réservé aux dieux, alors que la famille a toujours dû se contenter de l’énergie humaine éternellement limitée.

Depuis 50 ans à partir de la légalisation du divorce et l’avalanche d’IVG, de PACS, de mariage unisexe, de PMA et de GPA, nous tuons systématiquement la famille par sa fragilisation, la dilution de sa direction et notre désintérêt pour son harmonie. Sa « recomposition » et son invention « monoparentale » soumettent le collectif à l’individuel au lieu de les harmoniser. La famille n’est volontairement plus le modèle de l’harmonie avec son énergie humaine.

En même temps nous survalorisons l’entreprise qui créerait une nouvelle harmonie en réalité complètement fallacieuse. Non seulement l’entreprise harmoniserait l’individuel et le collectif mais elle créerait des richesses grâce à l’énergie monétaire. Le « développement économique » serait le partage de ces richesses.

En réalité l’entreprise produit en transformant mais c’est son client qui fait de sa production une richesse en l’achetant. Il n’y a, macro économiquement parlant, aucune création de richesse, il y a échange d’une production avec une richesse déjà reconnue, l’argent. C’est la rareté habituelle de l’argent qui donne la qualité de richesse à la production de l’entreprise. Il suffit de fabriquer de l’argent pour qu’une production qui n’est en réalité que déchet ou embarras, devienne apparemment richesse. Dans l’harmonie familiale le dessin de l’enfant est l’un des pendants de la production de l’entreprise. Il n’est richesse que s’il est échangé avec le regard admiratif de la famille et il se transforme en déchet dès qu’il n’intéresse plus. La valeur que les entreprises ajoutent, la fameuse valeur ajoutée dont la somme est chiffrée par le PIB, n’existe que si le client s’appauvrit en monnaie non seulement de cette valeur ajoutée mais aussi de la valeur de tout ce qu’il a fallu acheter pour produire.

Alors que le développement économique avait toujours été le constat des richesses créées par l’énergie humaine et constatées par leur échange avec une richesse préalablement reconnue, il est devenu le constat de richesses à la fois et « en même temps » créées et constatées par une énergie monétaire que l’élite auto proclamée voit inépuisable en l’appelant marchandise, signe, institution, convention ou tout autre mot à ne surtout pas creuser.

L’alliance sur ce point, mafieuse ou incompétente, des universitaires, des politiques, de la finance et des médias est d’une telle force qu’il est devenu une donnée d’évidence incontournable que l’on peut faire vivre une civilisation grâce à une énergie monétaire venue de nulle part, laissant les hommes dépenser leur énergie en salle de sport, en jogging, en ski ou en farniente. Le déluge d’énergie monétaire factice crée une hausse des prix de l’immobilier qui contribue encore davantage à la destruction de la famille qui a de plus en plus de mal à se loger décemment. Cette folie collective laisse croire à la réalité d’un eldorado qui attire la Terre entière, où nous travaillerions toujours moins n’ayant plus comme seul souci que de remplir notre temps libre et de nous extasier sur notre transhumanisme terriblement consommateur d’énergie monétaire gratuite. Le travail se réduirait d’ailleurs de plus en plus à l’inutilité de transmettre des papiers, imposer des normes et vérifier qu’elles soient respectées par les autres.

Le peuple est perdu et en accuse l’élite. L’élite est perdue et en accuse le peuple. Tant qu’il n’y aura pas de prise de conscience que l’énergie monétaire est limitée par l’énergie humaine qui la crée, la violence continuera à monter et notre civilisation à mourir de l’impéritie de ses élites. Pour ne prendre que deux exemples de scientifiques, le polytechnicien Jean-Marc Jancovici claironne à Sciences-Po que « Du pognon, il y en a ! » et Yves Montenay, centralien, Sciences-Po, bombardé professeur d’économie toujours à Sciences-Po, a écrit le 23 juin 2021 sur son blog La reprise et la dette « pour les nuls » dans lequel il écrit de façon condescendante l’énormité suivante :

Quel sera l’impact du remboursement ?

C’est très difficile à évaluer. Si vous remboursez votre dette, votre créancier reçoit votre argent. Ce dernier n’a donc fait que se déplacer et ça ne change rien.

En fait tout dépend qui est le créancier et ce qu’il fera de l’argent, ce qui est imprévisible. On peut néanmoins imaginer qu’après une cascade d’intermédiaires, l’argent retombe chez un particulier ou une entreprise, qui elle-même va commander, consommer ou investir… donc, a priori, rien de bouleversant. Sinon qu’il faut être conscient qu’on ne sait pas, et qu’il faudra de l’agilité pour se placer commercialement au bon endroit !

Avec le rebond de la consommation, une grande partie des entreprises va retrouver une activité normale et remboursera ses dettes et le gros du problème de l’endettement disparaîtra de lui-même.

Dans son esprit scientifique il est inutile d’acheter son pain puisque, acheté ou pas, le pain et l’argent n’ont « fait que se déplacer et ça ne change rien ». Comme quoi intelligence et bon sens ne font pas toujours bon ménage chez les « professeurs » d’économie.

Pour la présidentielle de 2022, de Zemmour à Macron, de Le Pen à Mélenchon, dans toute la palanquée de socialistes, d’écologistes et de républicains, tous aussi divers qu’inconciliables, chacun a sa solution miracle et personne n’ouvre encore les yeux. Il y a pourtant urgence.

La digue a sauté et on se bat sur l’origine de l’eau

Devant le délitement général de l’ensemble des pays occidentaux, il y a la réaction actuelle de l’immense majorité des gouvernements qui pensent tous détenir la vérité et qui l’imposent par des avalanches de normes et de lois dans tous les domaines de la vie. Tant pis si cette approche s’est ridiculisée lors de l’épidémie actuelle. Les décideurs médiatiques, universitaires et politiques, se confortent entre eux et savent tous que leur inutilité serait flagrante s’ils ne la masquaient pas par des obligations et des interdictions, fussent-elles irrationnelles et inefficaces. L’important est de faire suffisamment peur pour qu’une majorité des peuples se rassemblent derrière eux. Les peurs sont attisées dans toutes les directions, sanitaire, climatique, économique, nucléaire, terroriste. C’est la nouvelle écologie. La réflexion étant assoupie, il ne reste que l’action et la communication qui ne fournissent même plus l’expérience et la connaissance qu’elles apportaient à la réflexion. Tout n’est que pseudo-tolérance et pseudo-efficacité avec la réaction habituelle des Politiques dans l’erreur : si cela ne tourne pas rond c’est qu’il n’y a pas assez de lois, pas assez de normes et pas suffisamment de parasites pour pondre et contrôler tous ces freins à la vie. L’Union européenne en est la caricature la plus évidente.

Pour certains l’Union européenne est la grande coupable. Pour d’autres c’est le libéralisme anglo-saxon. Pour d’autres c’est la loi du 4 juin 1970 qui supprime du code civil le statut de « chef de famille » et substitue à la notion de puissance paternelle, celle d’autorité parentale commune au père et à la mère. Elle officialise plus d’un siècle plus tard la phrase de Balzac dans Mémoires de deux jeunes mariées en 1841 : « En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille. Il n’y a plus de famille aujourd’hui, il n’y a plus que des individus ». Pour d’autres c’est la chute du mur de Berlin et du communisme qui a laissé le capitalisme sans rival. Pour d’autres c’est mai 68, la mort des tabous et l’interdiction d’interdire. Pour d’autres c’est Vatican II qui en 1965 est allé au monde en allant un peu moins à Dieu. Il a remplacé l’homo religiosus qui enterre ses morts et a des gestes ritualisés et sacralisés, par l’homo economicus qui cherche à oublier dans la consommation et la parole, sa peur de la mort. Pour d’autres c’est l’immigration massive nord-africaine et subsaharienne. Pour d’autres enfin ce sont des minorités puissantes qui veulent secrètement dominer un monde de leur fabrication.

Ils ont probablement tous raison et toutes ces raisons existent. Les motivations des uns comme des autres sont nombreuses, complexes et souvent antagonistes. Mais personne ne semble se poser les seules questions vraiment importantes : Comment toutes ces folies ont-elles pu prospérer en naissant quasiment toutes dans les années 60 ? Comment et pourquoi survivent-elles aujourd’hui ?

Aucune ne prospérait jusqu’au début des années 60 parce qu’il y avait une digue qui contenait tous les excès. Cette digue c’était la rareté de la monnaie presque toujours liée à l’or, reconnu partout comme une richesse indiscutable. La monnaie était systématiquement dévaluée dès que l’on en fabriquait trop quelle qu’en soit la raison. Partout la monnaie a été inventée pour lutter contre ceux qui prenaient en oubliant de donner et de rendre ; elle a toujours été dans toutes les civilisations, liée à une richesse déjà constatée par cette civilisation, ce qui créait une digue à la bêtise par la rareté obligée de la monnaie. La monnaie n’était qu’un stockage de l’énergie humaine qui avait fabriqué cette richesse unanimement reconnue. L’énergie monétaire était limitée par l’énergie humaine dont elle provenait même si c’était très mal expliqué dans les universités et dans les médias.

Il ne sera jamais assez répété la véritable révolution, le séisme en trois temps, créant dorénavant des monnaies sur des richesses futures souvent imaginaires et non plus sur des richesses existantes et déjà constatées. D’abord les accords de Bretton Woods en 1944 où les Américains imposent que seul le dollar sera lié à l’or et que les autres monnaies seront liées au dollar. Ensuite Nixon qui déconnecte le dollar de l’or le 15 août 1971. Enfin l’Europe qui crée un euro lié à toutes ses anciennes monnaies, elles-mêmes liées à rien depuis le 15 août 1971. Les peuples n’ont pas encore pris conscience que les monnaies sont aujourd’hui comme le bitcoin, de la spéculation pure et qu’elles ne valent objectivement plus rien. Elles ne sont plus une richesse avec son équivalent constatable et palpable à tout instant. Elles sont, par la monnaie-dette, par sa fabrication en continu par les banques avec leurs doubles écritures, et par leur « déblocage » incessant par des Politiques en campagne électorale permanente, l’affirmation péremptoire qu’elles seront couvertes par des richesses futures. Par ce jeu de passe-passe aussi immoral que scandaleux, on a fait sauter la digue et l’énergie monétaire est venue alimenter en les rendant crédibles, tous les fantasmes des uns comme des autres. On réussit même à criminaliser ceux qui résistent aux folies actuelles.

Aujourd’hui certains se félicitent des succès obtenus par cette énergie monétaire plus que gratuite puisqu’on nous paye pour emprunter à des taux négatifs. D’autres se lamentent du délitement que la corne d’abondance a généré sous une multitude de formes puisque l’énergie monétaire colmate l’incohérence. Comment le peuple français aurait-il pu accueillir l’incohérence de leur gouvernement pendant l’épidémie de Covid, si ce gouvernement n’avait pas « débloquer » des milliards inexistants grâce à la monnaie dette, aux taux négatifs et à son immoralité ?

Le scandale de la monnaie dette n’apparait pas encore parce que le peuple est anesthésié par la vie facile qu’elle procure. Le scandale est rendu possible par l’invention tout aussi scandaleuse d’une création annuelle de richesse qui oublie volontairement que la vie n’est qu’échanges. Faire croire que le PIB est une création annuelle de richesses est un mensonge tellement répété qu’on finirait par le croire. La réalité c’est qu’il chiffre tous les échanges fait avec de l’argent. Il n’y a pas de valeur ajoutée sans clients et donc sans valeur retranchée au client plus importante que la valeur ajoutée par l’entreprise. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » disait Lavoisier. Nous avons oublié que c’est aussi vrai pour la richesse. La seule chose que l’homme sait créer c’est sa propre énergie et c’est le côté limité de cette énergie qui a rendu l’humain intelligent pour ne pas mourir. L’énergie monétaire dégoulinante actuelle fait croire pour le moment que l’homme peut être stupide en se croyant très intelligent, et en finançant toutes les multiples causes, toutes malheureusement réelles, de notre délitement. Entendre Jean-Marc Jancovici dire « Du pognon il y en a » ou Éric Zemmour dire « Profitons-en, l’argent est gratuit », c’est prendre conscience que même nos belles intelligences n’ont pas encore compris que seule la digue de l’argent rare nous empêche de transformer nos fantasmes enfantins en réalités abominables.

La vie n’étant qu’échanges, la monnaie dette induit qu’il faudra demain travailler sans toucher l’argent que l’on a préalablement dépensé et, travailler sans contrepartie, s’appelle tout simplement l’esclavage que notre bêtise nous prépare. Nous nous battrons pour que les esclaves soient les autres et il n’est pas sûr du tout que notre amollissement ne fasse pas gagner les autres.

Devant cette situation que chacun constate, il n’y a que deux issues possibles : celle de la « grande réinitialisation » théoriquement intelligente et celle du pragmatisme qui passe par la première étape de la redécouverte des nations et des patries. L’une va vers une gouvernance mondiale unique avec ses normes, ses lois et une énergie monétaire apparemment inépuisable et toujours inexpliquée. L’autre vers une reconstitution de la souveraineté des nations entre gens qui se reconnaissent entre eux et échangent entre eux et avec les autres encore plus prudemment. Les premiers ont le pouvoir à Davos, à la Trilatérale, à l’ONU, à l’OMC, à l’OCDE, à Bilderberg, à l’Union Européenne et chez tous ceux qui se voient comme l’élite et qui nous ont conduits où nous sommes. Les autres critiquent tous les centres de décision en ne mettant jamais l’accent sur ce qui a permis à tous les pouvoirs de se maintenir, en le dissimulant sur une prétendue volonté des peuples et sur une nouvelle religion totalement creuse de la « république » dont a oublié qu’il ne s’agit que du bien commun, commonwealth en anglais comme Cromwell a appelé sa république le 19 mai 1649, un siècle et demi avant la nôtre, ou res publica en latin.

Y aura-t-il en 2022 un candidat pour dire que notre bien le plus précieux, provisoirement égaré, est la digue nous préservant de nos propres folies, que constitue l’argent rare ?  La meute de tous ceux qui croient exister en mendiant « des moyens », fera tout pour l’empêcher.