Dans la constitution européenne refusée par les Français avant d’être imposée par le Parlement sous forme de traité de Lisbonne après l’élection présidentielle de 2007, il était sans arrêt question de « la concurrence libre et non faussée ». Lors de cette même campagne présidentielle j’avais posé à François Bayrou, ardent défenseur de cette constitution, la question : « Comment voyez-vous une concurrence libre et non faussée entre la Chine et le Poitou ? ». Après une réflexion de plusieurs dizaines de secondes (très long lorsque 500 personnes attendent) François Bayrou avait répondu : « Posée comme cela, la question n’a pas de réponse ». Je voudrais pourtant apporter une réponse à la question posée comme cela; elle est d’ailleurs toute simple.
Il faut que la concurrence soit vraiment libre et que l’on ne défende pas une autarcie frileuse. Quiconque sur cette Terre pense pouvoir répondre intelligemment à nos besoins doit être autorisé à faire une offre.
Mais cette concurrence ne doit pas être faussée et quiconque n’a pas les mêmes règles fiscales et sociales que nous, doit payer à l’entrée sur le territoire, la taxe que ses concurrents français payent en respectant les règles fiscales et sociales qui leur sont imposées.
Cette évidence de bon sens est farouchement combattue par le personnel politique en place, toutes couleurs confondues, et toute la fragilité de l’Europe actuelle s’explique par la contradiction entre les Politiques et le bon sens, contradiction qui va inéluctablement entraîner un succès des nationalismes aux prochaines élections européennes et un coup d’arrêt à la construction de cette fausse Europe. Les Politiques s’y opposent parce que si la concurrence n’était pas faussée, les prix s’envoleraient et les Français comme tous les Européens devraient choisir entre le coût de la vie et leurs avantages sociaux. Fausser la concurrence par l’esclavage dans l’espace qu’est le libre-échange non régulé et fausser la perception de la réalité par l’esclavage dans le temps qu’est le prêt à intérêt sont les deux mamelles de l’Europe de la Société Protectrice des Politique (SPP). La réalité de l’Europe aujourd’hui est une juxtaposition de 28 égoïsmes qui veulent faire payer les 27 autres avec des classes politiques écartelées entre le bien-être de leurs peuples et leur réélection. Beaucoup ont malheureusement choisi.
Pourtant l’Europe est un fait géographique et pourrait devenir un fait politique très intéressant si l’on prenait enfin le problème par le bon bout. Mais pour cela il faudrait avoir l’humilité de reprendre la construction de l’Europe là où 6 classes politiques unanimes ont préféré faire rentrer l’Angleterre, le Danemark et l’Irlande le 1er janvier 1973 et jouer une Europe qui se montre plutôt qu’une Europe qui existe. Toujours l’apparence et le faire-croire pour gagner les prochaines élections !
15 août 1971, Richard Nixon déconnecte le dollar de l’or et met à bas le système rusé et impossible de Bretton Woods imaginé par Keynes en 1944. 3 janvier 1973, Georges Pompidou directeur de la banque Rothschild de 1956 à 1958 et Valéry Giscard d’Estaing, polytechnicien et énarque, font voter par un parlement totalement incompétent une loi forçant l’Etat à abandonner la maîtrise de sa monnaie et à emprunter avec intérêts aux banques ce dont il a besoin. Il n’est pas innocent que cette loi ait si vite été appelée « la loi Rothschild » et que cette très mauvaise idée ait été reprise dans le traité de Maastricht pour l’imposer à toute l’Europe. Il n’est pas innocent non plus que Jacques Attali ait conseillé au pianiste énarque Emmanuel Macron d’aller se faire former à la banque Rothschild avant de devenir le Secrétaire Général Adjoint de l’Elysée, dont on dit qu’il est l’inspirateur de la conversion au libéralisme de François Hollande. Les Politiques, pour être élus, ont trop besoin du monde financier pour ne pas renvoyer l’ascenseur. Tout est lié et le système français des grandes écoles qui a été si productif, semble réduit aujourd’hui à la flatterie subtile de nos élites pour qu’elles ne s’intéressent pas à leur peuple et qu’elles ne remettent pas en cause un système qui sépare inéluctablement les Politiques des peuples. Cette fracture entre les Politiques et les peuples transformés en troupeaux protégés, câlinés puis saignés, est la base de tous les totalitarismes avec les aides des médias qui séduisent et qui deviennent propagande et des administrations qui maîtrisent en devenant policières.
Sous couvert de défendre la paix, les Politiques ont oublié les économies d’échelle et veulent nous faire vivre un mondialisme avec des instances déjà en place, ONU, FMI, UNESCO, OMC, Banque mondiale,…
Ne voient-ils donc pas que plus grand est l’espace peuplé à diriger, plus son organisation doit s’unifier ? Ne voient-ils donc pas qu’un gouvernement mondial, tellement souhaité par certains, ne pourrait qu’unifier les civilisations et combattre la diversité qui compliquerait tout et deviendrait impossible ? Ne voient-ils donc pas que si tous les êtres humains voulaient la même viande de bœuf, le même pétrole et le même uranium, c’est la guerre qui viendrait limiter le nombre d’humains pour que la Terre puisse répondre à leurs besoins ? Ne voient-ils donc pas que la survie d’une humanité réduite à manger, à dormir, à être laïque et à bien voter, est en opposition frontale avec l’existence de peuples cherchant, chacun à sa manière, comment harmoniser au mieux, le rapport à soi-même, le rapport aux autres et le rapport à ce qui nous dépasse tous ?
Vivement la concurrence libre et non faussée. C’est notre seule chance ! Les Politiques qui s’y opposent ne pourront être que balayés si les peuples ne veulent pas l’être !