En ce début de la dernière année de cette décennie, je forme le vœu que nous retrouvions l’harmonie entre l’individuel et le collectif. Oui, même si cela fait ricaner les imbéciles, c’était mieux avant, quand cette harmonie existait. Surtout ce sera mieux après, lorsque nous l’aurons retrouvée.
Deux éléments nous ont fait perdre cette harmonie : la survalorisation de l’individu et le fantasme de l’énergie gratuite. Les deux se confortent l’un l’autre et nous aveuglent.
La philosophe Simone Weil qui devrait être au Panthéon, nous a pourtant rappelé qu’un droit n’est qu’une reconnaissance par les autres de leur obligation alors qu’une obligation est une nécessité vitale. Robinson Crusoé, tout seul sur son île n’avait aucun droit mais il avait des obligations. Nos droits n’existent que par la réalité du collectif auquel nous appartenons. Et c’est cette réalité qui n’est plus vécue et qui est fantasmée.
Les dieux n’ont des droits que parce que les hommes ont des devoirs. Les hommes ont toujours et partout, à la notable exception des Aborigènes d’Australie, tenté de se prendre pour des dieux en créant des esclaves qui n’ont que des devoirs et dont la vie est de moindre importance. Aujourd’hui, toute honte bue, nous avons porté au pouvoir des individus qui nous flattent en recréant trois esclavages pour que nous puissions continuer à nous prendre pour des dieux. Ils créent avec le mondialisme l’esclavage dans l’espace. Ils créent avec la dette l’esclavage dans le temps. Ils tentent de créer avec l’immigration un esclavage ici et maintenant qui génère plus de Spartacus que d’oncles Tom car ils débarquent avec leur cohérence pour constater que nous avons perdu la nôtre.
Survaloriser l’individu c’est ne plus accueillir la mort comme partie de la vie et ne plus en atténuer la douleur par les familles nombreuses comme le font tous les animaux. Survaloriser l’individu c’est renoncer à donner un sens à sa vie et se contenter du plaisir en considérant le bonheur comme inatteignable. Survaloriser l’individu c’est surcharger les hommes d’obligations pour leur faire croire qu’ils ont des droits. Survaloriser l’individu c’est en fait le mépriser en le flattant, ce que fait très bien le nouveau haut clergé, subtil mélange de politiques, de médias et de patrons de Cac 40, fausse noblesse dévoyée à la sexualité compliquée qu’elle aimerait voir banalisée.
Mais ceci n’est rendu possible que par le déni que la monnaie est une énergie et par sa fabrication en continu par et pour le haut clergé qui se félicite de voir grimper les prix de ce qu’il aime, l’immobilier, les œuvres d’art et les actions en bourse. Il feint de ne pas voir que ces hausses de prix ne sont pas des augmentations de valeur mais des dévalorisations de monnaies qui appauvrissent les peuples dont il se moque éperdument tout en jurant bien sûr le contraire.
Les révolutions grondent partout et les différents hauts clergés tremblent de leur absence d’avenir par manque d’harmonie. Puissent 2020 et le peuple français être ce que les fleuves Alphée et Pénée ont été pour les écuries d’Augias.