Polis en grec, c’est la cité, c’est le groupe. La politique, c’est la bonne marche du groupe. Le politique l’imagine, le policier la met en pratique et veille à son application. Le citoyen poli s’y soumet, l’impoli et le malpoli s’y refusent et la police les polira. Le polisson s’y soustraira.
Mais tout part du politique qui imagine la bonne marche du groupe et qui a donc une vision de l’avenir du groupe et de la façon d’y arriver. Mais lorsque l’on regarde les politiques occidentaux, on cherche vainement leurs visions. Nous les entendons plus parler des difficultés à mettre les chaloupes à la mer que de la destination de notre paquebot. Il se battent pour être sur la passerelle mais ils passent leur temps à réparer les avaries et l’on peut légitimement se demander s’ils n’ont pas perdu leurs cartes maritimes. On leur a appris qu’ils étaient les meilleurs, la nouvelle aristocratie au sens étymologique du terme. Et si « On » s’était trompé ? Et si cette fausse aristocratie ne s’intéressait qu’à son propre avenir en se moquant éperdument de l’avenir de leurs peuples qui ne serviraient qu’à les maintenir au pouvoir ?
Ne devrions nous pas exiger de chaque politique qu’il dévoile sa vision de l’avenir, son apocalypse puisque apocalypse en grec veut dire « soulever le voile » ?
Depuis qu’il devient difficile de trouver un politique sans sa journaliste, ne devrions-nous pas aussi demander aux médias qu’ils cessent de nous distribuer ce subtil mélange de bonne humeur et de préparation au désastre qu’ils savent si bien cuisiner ? Ils pourraient demander aux politiques, non pas comment ils comptent nous plaire mais où ils pensent nous emmener.
Et accessoirement nous dire qui nous sommes, quel est notre groupe à l’intérieur duquel nous devons nous polir pour former une cité, une Polis.
Nous pourrons entamer alors le triple effort de nous reconnaitre, de nous protéger, et enfin de nous meuler les uns aux autres.
Vaste programme !