Avancer dans la vie vers la sagesse, c’est réussir à harmoniser en soi rigueur et sérénité.
C’est loin d’être facile car la tentation de se perdre dans l’apparence, dans le semblant et dans le laisser-croire nous guette à chaque instant. Pourtant nous devons prendre conscience que la rigueur et la sérénité sont les deux pieds nécessaires au bonheur que nous recherchons tous.
Que la sérénité soit un pied essentiel n’échappe à personne car elle est apaisement et équanimité, ce vieux mot français, ressuscité par le bouddhisme, qui nous parle avec bonheur d’égalité d’humeur.
Il est moins immédiatement évident que la rigueur soit aussi importante. Et pourtant c’est tout le problème de la liberté qui s’y trouve posé.
La vraie liberté n’est pas de faire ce que nous voulons quand nous le voulons mais être esclave de nos propres choix avec la sérénité nécessaire pour les faire évoluer. La rigueur imposée par nos propres choix est essentielle car elle est le cadre qui nous permet de canaliser nos actions, de leur donner un appui et une direction. On voit les drames que génère la non-application de ce principe dans l’écoulement des eaux de pluie qui ne sont plus régulées par les haies et qui génèrent les inondations que nous connaissons. Le manque de rigueur génère le laisser-faire et le laisser-aller qui induisent toujours à terme le désastre.
D’un autre côté trop de rigueur mène à la rigidité qui enferme et stérilise la curiosité et l’étonnement.
On voit que la rigueur est une qualité délicate, à manier avec prudence. Le trop peu mène au laisser-faire et à l’abandon de la sérénité par l’arrivée de la violence. Le trop donne une fausse sensation de protection et stérilise la curiosité, la recherche et le mouvement.
Comment trouver le bon équilibre ? C’est le groupe qui aide à bien placer le curseur et la qualité du groupe y est essentielle. Le groupe doit lui-même être serein et rigoureux. C’est loin d’être aussi fréquent que souhaitable et l’on retrouve là, la nécessité de l’harmonie entre l’individuel, le collectif et le sacré. La rigueur et la sérénité du groupe aide à la rigueur et à la sérénité de ses membres comme la rigueur et la sérénité du groupe sont construites par la rigueur et la sérénité de ses membres.
La soumission commune à un sacré qui dépasse le groupe comme ses membres crée la fraternité probablement indispensable à la fusion commune au groupe et à ses membres de la rigueur et de la sérénité.
Au début n’était pas la rigueur si non nous ne pourrions pas admirer ces beautés naturelles que nous devons au libre ruissellement de l’eau. Pourtant, dans cette liberté, sans la rigueur des lois physiques, l’eau n’aurait jamais creusé…
Le groupe est comme un creuset rempli de matières solides. Tout liquide s’infiltrera partout où il y a un espace libre et affectera tout le groupe s’il est corrosif (affaire Cahusac…)
Existe-t-il un liquide sacré?
Bonjour monsieur Dugois;
Voici une bien belle définition de ce qui est l’égrégore.
équanimité et soumission. Antithèse de la liberté de l’être et de l’esprit.
Je suis né dans la fureur et la colère; ceci est mon équanimité. Je n’y peux pas grand chose, et encore moins par les temps qui courent. Société de médiocrité et de mensonges.
Alors pour moi, la solution n’est pas dans le groupe mais dans l’individu.
La somme des êtres soumis en groupe n’est pas égale à la somme des individus libres. Comme vous le pensiez, un égrégore n’est pas les égrégores.
Bien cordialement.
La colère n’est pas bonne conseillère.
L’équanimité est sans nul doute une qualité mais n’a rien à voir avec la soumission qui est « se mettre dessous » et qui peut être très intelligent quand il s’agit de se protéger de la tempête, du volcan ou de l’éclair.
On voit réapparaitre après un siècle d’absence le mot egregor qui représentait au 12ème siècle l’armée des anges, indistinctement de lumière ou déchus. L’egregor, singulier par définition, est l’énergie qui nous dépasse et qui peut être positive et négative. Je vous déconseille d’affronter la tempête, l’éclair ou le volcan pour ne prendre que le côté matériel de l’egregor. Il vaut mieux s’y soumettre pour en utiliser intelligemment les bons côtés.
Nous sommes tous aujourd’hui dans la fureur et dans la colère mais la somme des individus libres fait un groupe qui peut être, lui, dans l’équanimité s’il s’intéresse à une harmonie non mensongère. Mais l’histoire des civilisations nous apprend que l’homme a toujours eu besoin à la fois des autres et à la fois d’un sacré auquel la soumission commune s’appelle la fraternité.