En cette nouvelle année, c’est en regardant où nous sommes tombés qu’il est possible de formuler des vœux qui ne soient pas les souhaits éternellement rabâchés de santé, de bonheur et de prospérité accompagnés du constat systématique d’échec au 31 décembre fait par le chef de l’état qui répète chaque année depuis 50 ans que hier, d’accord mais que demain…..
Nous sommes tombés dans la folie généralisée de croire que nous créons collectivement des richesses, que nous pouvons moins travailler et que les seules vraies difficultés sont le partage équitable des richesses produites et la répartition de la diminution du travail. Quiconque se pose des questions se voit immédiatement opposer l’évidence comme unique preuve et qu’en discuter est insensé. Je fais le vœu que nous redécouvrions que la vie n’est qu’échanges et en aucun cas créations. Nos productions ne sont des richesses que si leurs valeurs sont reconnues par leur commercialisation qui n’est qu’échange. Individuellement nous n’existons physiquement que par des échanges permanents solide, liquide et gazeux avec la nature et nos productions ne sont pas des richesses. Socialement nous ne savons que transformer pour produire et seul l’accueil de nos productions quand elles sont achetées, peut les transformer en richesses par cet échange.
Tout est faussé dans nos têtes. Nos représentants ne sont élus que parce qu’ils nous confortent dans notre folie appuyée à la fois sur l’université qui diplôme les seuls étudiants qui répètent sans comprendre ce qu’on leur embecque, et sur les médias qui concentrent notre attention sur les détails qui masquent l’essentiel et nous font vivre une société moralisatrice et mendigote. Chacun veut croire que les entreprises créent de la richesse chiffrée par la valeur ajoutée et ne veut surtout pas prendre conscience que cette valeur ajoutée n’existe que si des clients viennent s’appauvrir de la somme de toutes les valeurs ajoutées de la chaine de production. Où est la création ? Il n’y a qu’un échange dont, depuis 50 ans, on a faussé l’un des termes, à savoir l’argent qui coule collectivement à flots pour ceux qui ont accès à la montée permanente de l’emprunt.
Croire que l’on crée des richesses permet à une majorité de Français de ne rien produire en pensant simplement avoir droit à sa part de richesses produites, à sa part de manne qu’il ne croit plus divine tout en étant incapable de l’expliquer. Gonflent et pullulent les administrations, les associations subventionnées, les entreprises de services à la personne, les médias et les banques qui créent le carburant de cette machine infernale, l’argent qui transforme en richesses apparentes, ce qui ne sont qu’encombrants voire même déjà déchets. Tout ce monde improductif devenu majoritaire veille à la médiocrité de ceux qui nous gouvernent en prétendant imiter la démocratie grecque alors que dans l’antique Grèce, seuls les producteurs d’huile ou de blé votaient. Aujourd’hui les improductifs votent pour ceux qui, oubliant le bon sens, veulent nous faire rentrer de force dans leurs idéologies irréfléchies et surtout incohérentes.
La stupidité de voir la vie sociale comme un nirvana n’a-t-elle pas fait abandonner aux femmes le pouvoir dans la famille qu’elles détenaient depuis toujours, pour un pouvoir plus apparent dans l’espace public où elles deviennent concurrentes des hommes en ne régénérant plus la population ? Les hommes, confiants dans ce même pays de cocagne, ne laissent-ils pas leur travail aux immigrés dont ils ont besoin tout en ne les supportant plus ? Les immigrés n’affluent-ils pas de partout dans ce monde totalement imaginaire où il n’est plus nécessaire de produire pour consommer ? Les Français ne vivent-ils pas quasiment tous, individuellement et collectivement, sur l’emprunt que demain, c’est-à-dire leurs enfants, devra rembourser d’une manière ou d’une autre ? Tous ne croient-ils pas à cette création de richesses qui permet de ne commencer la vie active qu’après 25 ans d’un apprentissage au farniente, et de la terminer dès qu’il est possible d’être payé à ne rien faire ?
Je fais le vœu, tout en craignant que ce ne soit qu’un vœu pieux, que mes compatriotes se réveillent et reprennent leurs esprits avant que la guerre qui pointe son nez, ne les leur fasse reprendre beaucoup plus durement.
Devant l’accumulation des vrais nuages monétaires puis guerriers que peu de gens acceptent de voir et le détournement des regards des peuples vers les faux nuages sanitaires ou climatiques, le seul vœu possible est que le peuple prenne le temps de réfléchir à son propre destin. Ne serait-ce pas tout simplement la démocratie ?
Merci, Marc pour cette reformulation implacable des réalités de bases. Puissions nous localement et collectivement réussir à nous saisir de telles réflexions. Et que replantant ainsi nos pieds dans le réel, nous sachions imaginer des perspectives dignes et fécondes.
C’est en effet mon but et mon espoir.
Merci Marc pour cette belle remise de l’église au centre du village !!!
Voilà qui est bien dit.
Hélas, je crois le « sommeil » trop profond.
Quant à ceux qui seraient en mesure d’ouvrir un œil, effarés par ce qu’ils voient, détournent le regard. L’acceptation de la souffrance est une marque de la maturité. Et comme le met très bien en évidence votre billet, les foules ont été éloignées depuis longtemps de toute remise en question, pour leur plus grand malheur.
Merci en tout cas pour ces bons vœux hors sentiers battus, car une pensée positive est toujours la bienvenue.
Je vous adresse mes bons vœux également.
Bonjour Marc, et tous mes voeux, non pas de prospérité mais d’intelligence, individuelle et collective, ce dont nous manquons tous le plus. Tu dis aimer le débat, mais apparemment c’est seulement en tes termes, puisque je t’avais proposé de discuter ensemble du livre de Pierre Guéneau « nouveau traité sur la monnaie », dans lequel il dit fort bien que la monnaie accompagne la production (il prend l’exemple d’une tribu préhistorique chassant le renne). Il ne s’agit pas de parler de création, ou de richesses, mais de production et d’échanges. J’espère que nous pourrons un jour reparler de tout cela. A bientôt peut être.
Ne sois pas primesautier et ne réagis pas trop vite. J’ai acheté ce livre et tu vas me laisser le temps de le lire.
Que la monnaie accompagne la production est en effet un premier pas nécessaire. Le second est de bien comprendre le type d’accompagnement et de l’exprimer avec des mots compréhensibles.
Merci cher Marc pour ta réponse.
Merci Marc pour ce fringant édito et très bonne année hussarde, riche et résistante, François