Qu’est-ce que la croissance économique ?

Le simple article « la » indique péremptoirement que la croissance économique existe alors que « une » croissance économique engendrerait immédiatement la question : « Laquelle ? ». Quelle est donc cette croissance que l’on nous affirme exister, ce que nous aimons croire. A cette question l’intelligence artificielle de ChatGPT répond :

La croissance économique se réfère à l’augmentation à long terme de la production de biens et services dans une économie. Elle est souvent mesurée par le produit intérieur brut (PIB), qui représente la valeur totale des biens et services produits dans un pays sur une période donnée.

La croissance économique peut résulter de divers facteurs, tels que l’augmentation de la productivité, l’innovation technologique, l’investissement en capital, l’expansion de la main-d’œuvre et d’autres facteurs qui stimulent la production et les activités économiques. Elle est généralement considérée comme un indicateur positif du développement économique d’un pays.

Cependant, il est important de noter que la croissance économique ne mesure pas nécessairement la répartition équitable des richesses ni l’amélioration du bien-être de tous les citoyens.

Il est rassurant de voir combien l’intelligence artificielle peut être prudente et réservée dans son incompétence. Elle ne reflète que le niveau d’intelligence humaine qui l’a créée. Il manque dans cette très mauvaise définition un mot essentiel dont le manque rend l’ensemble tout simplement faux. Pour reprendre la formulation de ChatGPT en la rendant vraie par l’ajout du mot essentiel manquant,

La croissance économique se réfère à l’augmentation à long terme de la production vendue de biens et services dans une économie. Elle est souvent mesurée par le produit intérieur brut (PIB), qui représente la valeur totale des biens et services produits et vendus dans un pays sur une période donnée.

Si l’on ne comprend pas que le mot clé de l’économie est échange et en aucun cas création comme le font ChatGPT et la plupart des professeurs d’économie, on tombe dans le piège de croire qu’il suffit de produire pour faire de la croissance alors qu’il faut aussi vendre. Il est amusant de lire la réponse de ChatGPT à la question « Peut-il y avoir de la croissance sans que la production soit achetée ? ».

La production doit généralement être achetée pour contribuer au PIB.

Mettre généralement à la place de toujours montre la gêne de son concepteur.

Le PIB ne chiffre que les échanges monétarisés, soit par la valeur de ce qui est vendu, soit par l’argent dépensé à l’acheter. L’INSEE rajoute une troisième façon en allant chercher la source de l’argent dépensé qu’il appelle revenu sans être très clair sur le sujet. Il n’est d’ailleurs pas gêné d’additionner aux dépenses, les exportations qui sont des recettes et d’en retirer les importations qui sont des dépenses. Additionner des dépenses et des recettes devient une manie dans l’économie actuelle incohérente.

La croissance économique est donc l’accroissement de ces échanges qui ne peut se faire que par l’augmentation conjointe de produits à vendre et d’argent pour acheter. Le prix ne fait que vérifier les décisions simultanées du vendeur et de l’acheteur, d’échanger un produit ou un service contre de l’argent. Le prix est en effet le point d’équilibre en énergie dépensée entre aussi bien le travail et l’argent qu’entre le produit et l’argent. Les prix, aussi essentiels à l’échange que ce que l’on échange, sont définis soit par le pouvoir, soit par l’offre et la demande, les deux étant théoriquement liés.

La place de l’argent dans l’économie est donc devenue capitale car c’est l’argent qui transforme aujourd’hui les productions en richesses. L’argent avait été créé pour simplifier alors qu’aujourd’hui il complique, en faussant les regards et les raisonnements. Comment ce dérapage s’est-il produit ? Il faut partir de l’économie avant l’argent et étudier sérieusement l’apport de la monnaie à l’économie en différenciant ce qu’elle apporte et ce qu’elle pervertit. Sa force facilite comme elle corrompt et il y a curieusement une volonté farouche d’en limiter l’étude à ses trois utilisations d’unité de compte, de réserve de valeur et de moyen d’échange. Comment expliquer que l’on accepte de ne définir la monnaie que par ses trois utilisations alors que personne n’accepterait que l’on ne définisse le train ou la voiture que par leurs trois utilisations de moyen de transport, de protecteur des intempéries et de défilement de paysages ?

Avant la monnaie l’économie était, non pas le troc comme faussement distraitement affirmé à l’université, mais le donner-recevoir-rendre, l’échange qualitatif non chiffré tel que constaté dans le règne animal et, chez les hommes, encore dans les familles. L’échange s’y faisait naturellement sous le regard autoritaire et vigilant du pouvoir. Personne ne semble prendre la peine d’observer que c’est l’augmentation de la taille du groupe et en conséquence, la subite incapacité que se découvre le pouvoir à faire rendre tous ceux qui ont reçus en oubliant de rendre, qui a forcé à l’invention de l’argent comme preuve concrète et transportable d’une énergie déjà dépensée dans l’intérêt commun. Cette preuve a toujours et partout été une richesse déjà reconnue, véhiculant l’énergie humaine qu’il avait fallu dépenser pour l’obtenir. Cette observation de simple bon sens et la monnaie vue comme une preuve d’une énergie antérieurement dépensée dans l’intérêt commun, sont réfutées par tous les idiots utiles à ceux qui ont intérêt à ce que le peuple ne comprenne rien. Elles sont pourtant essentielles à la compréhension des dérives actuelles.

Les produits à vendre sont les fruits de la Terre et du travail des hommes. Tant que l’argent pour acheter était aussi le fruit du travail des hommes, c’était le travail qui limitait à la fois ce qui était à vendre et ce qui permettait d’acheter. La monnaie était le lien probant entre le travail déjà effectué et les produits déjà fabriqués. L’échange était limité et la croissance économique n’existait que par un accroissement de la population, plus de travail et des innovations dans la production. Le PIB chiffrait cet accroissement évidemment modeste.

Mais tout cela a changé depuis que certains ont eu l’idée apparemment géniale de faire croire que l’économie n’était plus, après la déconnection des monnaies de l’or, une étude des échanges mais une étude de la création. Faire croire au peuple qu’il n’est composé que de dieux créateurs lui a bien plu, et il a donné son blanc-seing à l’enrichissement de ceux qui en ont eu l’idée, en se contentant d’en réclamer sa part qui lui a été parcimonieusement donnée.

La ruse perverse des élites occidentales, que les économistes n’ont pas sérieusement dénoncée, a été en effet de délier les monnaies de l’or sans les relier à une autre richesse reconnue. Mais comme l’échange reste la base fondamentale de l’économie et que les marchandises à vendre sont toujours des fruits de la Terre et du travail des hommes, l’argent pour les acheter est obligatoirement aussi un véhicule du travail des hommes pour que l’économie reste une somme d’échanges. Or si, pour les classes moyennes et populaires, salariés, artisans, agriculteurs ou services nécessaires à la production, l’argent reste ce que l’on obtient après son travail, c’est devenu complètement faux pour une classe prétendument supérieure qui crée dans les banques un argent qui ne véhicule plus une énergie humaine préalablement bien utilisée mais une promesse que l’on trouvera cette énergie plus tard, et en fait, bien sûr, pas chez eux. C’est un habillage en une vérité apparemment savante du populaire « on paiera demain » accompagné discrètement du « le peuple paiera». Il faut savoir en effet que les bilans des banques sont par définition équilibrés et que toute monnaie créée et mise à disposition au passif d’une banque, est équilibrée au centime près à l’actif par une créance du même montant à récupérer. Les bilans des banques centrales augmentent de façon folle et ont été multipliés par 6 ou par 8 depuis la dernière crise de 2008 parce qu’elles ont toutes fabriqué de la monnaie en mettant à disposition des « élites » des sommes folles et en inscrivant à leur actif des  créances de mêmes montants à récupérer. Sur qui les banques centrales ont-elles ces créances ? Sur les peuples bien sûr ! On fait croire au bon peuple qu’il y a des « investisseurs » mais ce sont les banques qui créent l’argent de ces prétendus investisseurs et qui comptent sur les Politiques pour récupérer cet argent sur le peuple afin de pouvoir le détruire. Personne ne se demande qui paiera les milliers de milliards de dette. La réalité est que l’argent prêté par la banque n’a été créé par elle que pour être prêté, qu’il sera détruit dès que récupéré et que la banque en sera récompensée par les intérêts. Les 250.000 milliards de dollars de dette mondiale est un argent créé par les banques qui, à seulement 1% par an, leur rapporte annuellement 2.500 milliards de dollars pour avoir passé quelques écritures. Les vrais investisseurs sont les peuples qui investissent sans le savoir, au profit des puissants, l’ensemble de leurs biens. « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux.»

Les Politiques, « en même temps » comme ils disent, remplissent la mission que leur ont confiée presque à leur insu tellement ils sont incompétents, ceux qui financent leurs campagnes, à savoir récupérer les biens du peuple, et en même temps, ils flattent pour être élus ceux qu’ils doivent dépouiller. Nous sommes évidemment bien loin de l’économie et de la croissance. La réalité, les femmes ne faisant pas assez d’enfants pour renouveler la population, le travail faiblissant et les vraies innovations étant de plus en plus rares, c’est que nous sommes largement entrés en décroissance camouflée. Les tenants du système nous expliqueront-ils comment nous ne sommes pas devant une escroquerie en bande organisée ? Et les peuples se réveilleront-ils avant d’être entièrement tondus ?

2 réflexions sur « Qu’est-ce que la croissance économique ? »

  1. Hello Marc, j espère que tu vas bien. Edifiant ton travail et central de ma réflexion artistique du moment. En effet, tout ce que tu dis est vrai, c’est l’histoire d’un malentendu sémantique et d’une escroquerie en bande organisée. Vu de ma paroisse, j’ai essayé de comprendre pourquoi le système tient toujours debout malgré les guerres, les crises, la mauvaise ambiance et l essor de la technologie qui remplace l’être humain. Et bien je suis stupéfait de voir que tout tient dans la croyance en l argent et à sa valeur attribuée par je ne sais quel conglomérat de sachants qui décide comme l’agence Standard and Poors de dégrader ou pas la note d un pays. C est comme la réputation sur internet, comme les modes, les vus sur you tube, on vit dans le règne du commentaire, du compteur, de la statistique, et de l’idee que l on s’en fait. Et bien, ma conclusion, c’est que pour pouvoir y croire, il faut que ce soit crédible alors on nous invente des crises et de l’inflation que l on fait baisser ou pas à coups d’effets d’annonces dans les medias sans que tout cela ne soit raccordé à rien hormis les dires de celui qui assène ses vérités dans les medias et que nous devons croire sans en vérifier la source de l’information. Or à mon sens tu as raison de dire qu’aujourd’hui il y a 2 mondes ! Les élites qui fabriquent l’argent, ces dernières se font leurs richesses personnelles en s’octroyant des matières premières, des territoires, et de l’energie et se foutent de l argent puisqu elle peuvent à volonté se le créer, et il y a les autres, le peuple non armé et sans autorité qui est obligé d utiliser l’argent pour vivre et qui doit subir le diktat de ce narratif, que dis-je, de ce scénario qu’on leur impose sans qu’ils puissent contester quoique ce soit sans être arrêtés, éliminés, ou bannis cf la directive du 25 août de Thierry breton à Bruxelles sur la haine en ligne qui désormais punit la contestation diffamatoire sur internet… les seuls faits marquants pour moi sont que les vraies raisons des crises nous sont cachées, que la dédollarisation s’accélère, que Poutine veut que son pétrole soit acheté en roubles et que les guerres territoriales et énergétiques sont les nouvelles chasses à l or ! Celui qui maîtrise l’énergie est autosuffisant et est sauvé ! Alors l’argent papier aujourd’hui…. tu comprendras bien que ce n’est plus le graal… aujourd’hui les armes parlent, les guerres sont banalisées et chaque pays veut être autonome énergetiquement. Macron le dit, nous dependons des autres pour tout, ça doit cesser… tout ce beau monde s’entendait bien jusqu en mars 2020 et puis tout d’un coup plus personne ne s’est entendu. Les règles de bienséance et d’économie ont été remplacées par les armes ! La monnaie de référence, le dollar, est en train de disparaître au profit des BRICS et de la guerre à l’énergie. La destruction totale de Gaza est prévue pour récupérer le gaz du littoral… Quant à nous, le tout électrique nous attend au plus vite pour sauver Gaia… les vrais gagnants, ce sont la bêtise et le mensonge, ça tout le monde y croit ! Alors comment survivre en milieu hostile et malade lorsque tout le monde devient fou et dangereux ? A mon sens il ne faut rien faire du tout et se laisser porter par les choses et le temps car par effet boomerang et en retour de baton de cet attitude d’apparence nonchalante et non productive, les fous et les dangereux qui croient à leurs mensonges, vont s activer à leur propre echec et tu n auras qu’à attendre pour ramasser les fruits d’un arbre qu’ils se seront employés à maltraiter. La guerre a remplacé le bon sens paysan, tu peux être sûr qu il faut attendre que la crise passe soit que le malade se suicide… je crois beaucoup à une bombe nucléaire lancée par la bêtise d’un camp stupide, je crois que l’humain ne vaut rien, déjà 500000 morts en ukraine et tout le monde s’en fout. Je crois beaucoup au discours cachés, aux mensonges, mais je ne crois plus à ce que mes yeux voient, à ce que mon coeur ressent et à ce que mes oreilles entendent. Alors j attends, je ne bouge pas, de là le meilleur arrivera….étrange tu me diras mais c est comme ça.
    Joyeux Noël!
    Fon

  2. Au curs de nombreuses discussions, souvent animées, Marc a souvent insisté sur la différence essentielle entre la Production effective, et la production Vendue, tout en montrant à la fois certaines incohérences concernant le PIB et la mauvaise compréhension entourant la question monétaire. Ces discussions étaient parfois fort éclairantes. Je dois dire, cependant, que sur les liens profonds entre les questions monétaires et la production, je n’ai jamais trouvé une explication plus claire que celle qui figure dans un livre récent d’un disciple de Bernard Schmitt, à savoir Pierre Gueneau, « Nouveau traité sur la Monnaie, nouvelle théorie du Circuit »

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