Voulant écrire un article sur l’attentat de Nice, j’ai voulu relire l’article « Tuez les mécréants » que j’avais écrit sur ce blog le 25 novembre après l’attentat du Bataclan. Quelle n’a pas été ma surprise de constater qu’il avait disparu. J’ose encore croire à une malencontreuse erreur technique car il serait inquiétant que l’article ait déplu à une mystérieuse main invisible. Je commence donc bien sûr par le remettre en ligne :
Tuez les mécréants
Le 13 novembre 2015, ce n’était plus des juifs, des militaires, des journalistes ou des dessinateurs qui étaient visés, c’était la France au travers de Français dans leur quotidien, leurs terrasses de café et leurs concerts de rock. Si l’on rajoute les attentats ratés dans un stade (4 morts dont un passant et trois suicidés à qui on avait refusé l’entrée) et les attentats déjoués dans une église (Villejuif) et un hypermarché (Les Quatre Temps), on a une idée de la vision que ces attaquants ont d’une France de légèreté, de consommation, de plaisir et de mécréance.
On a appelé ces attaquants des terroristes comme les allemands appelaient les résistants et la question se pose de savoir si nous ne ratons pas un vrai débat de fond.
Le verset 89 de la sourate 4 An-Nisaa du Coran dit : « Ils voudraient qu’à leur instar vous sombriez dans la mécréance afin que vous en soyez au même point (sawâ’) qu’eux. Ne les prenez pas pour alliés tant qu’ils n’auront pas émigré pour la cause de Dieu et s’ils se détournent, emparez-vous d’eux et tuez-les où que vous les trouviez. Et ne les prenez ni pour alliés ni pour partisans ! ».
Les médias diffusent pour calmer le jeu et nous anesthésier un autre verset qui donne en le tronquant : « Celui qui tue un homme, c’est comme s’il tuait toute l’humanité. De même celui qui le sauve, c’est comme s’il sauvait tout le genre humain ». C’est en effet très beau mais le verset 32 non tronqué de la sourate 5 Al-Ma-Idah qui parle de Moïse, donne : « C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre ».
Il est dommage que les médias suppriment « non coupable de meurtre » et surtout « de corruption » qui parle de nous et qu’ils oublient le verset suivant de la même sourate, le verset 33 qui dit : « La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment ».
Et le verset 17 de la sourate 8 Al-Anfal complète en disant : « Ce n’est pas vous qui les avez tués mais c’est Allah qui les a tués ».
La lecture littérale du Coran justifie les massacres et elle les justifie d’autant plus que le Coran est réputé incréé par les musulmans, c’est-à-dire parole divine intouchable.
Mohammed Arkoun a pourtant rappelé aux intégristes que le Coran avant d’être écrit n’avait été transmis pendant deux siècles que par oral, et que cette période avait été d’une violence inouïe avec deux des quatre premiers califes assassinés, Il leur a expliqué que si, pour la foi musulmane, l’archange Gabriel avait en effet donné à Mahomet la parole incréée de Dieu, la parole humaine qui l’avait véhiculée pendant deux siècles était, elle, une parole créée et Mohammed Arkoun constatait que personne n’était en état de différencier les deux.
Mais au-delà de ces assassinats insupportables et de l’exégèse que l’on peut faire du Coran, il reste une question totalement essentielle sur la place des religions.
L’homme dans toutes les civilisations a toujours cherché l’harmonie entre le rapport à lui-même, le rapport aux autres et le rapport à ce qui dépasse tout le monde que l’on peut résumer par la spiritualité ou par les questions sans réponses comme « Qu’y a-t-il après la mort ? », « Quelle est l’origine de l’univers ? » ou « Comment prévoir une éruption volcanique, une secousse sismique, un ouragan, le réchauffement ou le refroidissement de la Terre ? ».
Les religions tentent d’apporter des réponses externes à ces questions tandis que l’initiation s’efforce de trouver en soi ces réponses. Louis-Vincent Thomas, cet universitaire qui a passé sa vie à étudier l’Afrique, a écrit dans « La mort africaine » : « Si les événements majeurs de la vie d’un homme sont: la naissance, l’initiation et la mort, le plus important de tous est le second qui confère un sens au premier et dénie tout pouvoir destructeur au troisième ».
Chacun cherche des réponses à ces questions pour pouvoir les dépasser et ne plus en être encombré. La réponse initiatique est un chemin, la réponse religieuse est une foi. Les deux ne sont nullement incompatibles et elles peuvent même se renforcer l’une l’autre.
La difficulté de la réponse initiatique est qu’elle est travail difficile sur soi-même. La difficulté de la réponse religieuse est qu’elle est collective tout en étant aussi fragile que la réponse initiatique. Pour être réellement une réponse nous débarrassant de nos angoisses existentielles et nous permettant de vivre, la réponse religieuse doit être unanime car autrement, elle n’est pas crédible. Il n’y a pas de religion sans rassemblement des croyants qu’on l’appelle Eglise, Oumma ou Sangha. La laïcité cette invention française du XIXème siècle qui devait être au départ une nouvelle religion sans foi, capable de détrôner le catholicisme, n’est aujourd’hui qu’une coquille vide puisqu’elle ne répond à aucune question fondamentale. Elle n’est prônée que par une élite autoproclamée qui ne croit en rien, qui a choisi pour elle la voie initiatique sans forcément la travailler et qui, n’ayant rien compris à l’unanimité nécessaire à la réponse religieuse, croit avoir trouvé par le mot laïcité, le moyen d’éviter les querelles religieuses. Ces dirigeants voudraient enfermer la réponse religieuse dans l’intime alors qu’elle n’existe que si elle est publique et collective. Il y avait des terres d’islam et des terres chrétiennes que les voyageurs chrétiens ou musulmans visitaient respectueusement. Le mondialisme a tout mélangé en voulant rendre universelle la morale occidentale dans le but unique que le capitalisme survive encore un moment. Nous en récoltons les premiers fruits.
« A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes» (John Fitzgerald Kennedy).
Après l’attentat de Nice perpétré par un individu violent, alcoolique et totalement désocialisé, la seule question intéressante est de comprendre comment il a pu devenir en 8 jours un tueur de masse. C’est malheureusement la lecture littérale du Coran et sa nature incréée de parole divine qui lui a fait faire en 8 jours d’internet son chemin de Nice comme Paul de Tarse a fait en une chute de cheval son chemin de Damas pour devenir Saint Paul.
Entendre une brave musulmane dire sur les télévisions que l’islam est une religion de paix et que ceux qui disent l’inverse devraient lire le Coran, montre simplement que cette dame n’a lu le Coran que très partiellement. Si comme toutes les religions l’islam prône toutes les vertus d’amour, de solidarité et de bienveillance entre coreligionnaires, il est clairement écrit dans le Coran avec force détails de tuer les apostats, les renégats et … tous les mécréants, ce qui veut dire tous les non-musulmans et aussi les musulmans qui vont écouter de la musique ou regarder un feu d’artifice. Et comme c’est parole de Dieu, c’est vérité intouchable. La Bible aussi dans le Deutéronome dit de tuer mais c’est parole humaine que l’on peut remettre dans son contexte..
Quand l’émission Islam le dimanche à 8h45 abordera-t-elle le seul sujet difficile qui est de comprendre pourquoi Dieu dans le Coran ordonne aux musulmans de tuer les mécréants, les non-musulmans, en les déculpabilisant dans le verset 17 de la sourate 8 Al-Anfal : « Ce n’est pas vous qui les avez tués mais c’est Allah qui les a tués » ?
J’attends l’explication des musulmans modérés de ce verset de cette sourate.
Merci pour le rappel de ces textes sacrés que j’avais découverts, pour la première fois à Alger, lors de mon stage d’officier SAS; c’était hier..!
Qu’il soient diffusés largement et réveillent les consciences.
Remerciements et cordiales salutations. R.J.
Je rajoute aujourd’hui mon immense tristesse d’avoir écouté ce matin l’émission spéciale Islam sur le terrorisme où le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, la sénatrice Bariza Khiari et le président du Conseil Français du Culte Musulman, Anouar Kbibeche ont tous soutenu en censurant le Coran que l’Islam était une religion de paix et que le Coran ne disait pas autre chose. Le professeur Sadek Beloucif a même repris le verset 32 de la sourate 5 en faisant la même suppression que les médias en censurant dans le texte incréé « non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la Terre » c’est-à-dire en cachant que le Coran exclue littéralement de la miséricorde les meurtriers et les spectateurs de concerts rock ou de feux d’artifice.
A force d’avoir peur d’affronter la vérité, ils risquent en toute bonne foi d’être des artisans de la montée de la guerre civile et cela m’attriste.
La première partie de l’article montre l’importance d’une transcendance pour tout être humain – et pour tout groupe humain -, qu’elle soit recherchée par l’intermédiaire d’un parcours initiatique ou d’une révélation religieuse.
En revanche, Marc a trop fait confiance aux médias quand il écrit « C’est malheureusement la lecture littérale du Coran et sa nature incréée de parole divine qui lui a fait faire en 8 jours d’internet son chemin de Nice », ce que l’on sait maintenant, avec du recul (nous sommes en Octobre 2016) être complètement faux. L’assassin au camion fou ne s’est pas « radicalisé » en quelques jours, mais en plusieurs mois, sinon années. La comparaison avec St Paul, Saul de Tarse, est donc assez mal venue.
J’accepte volontiers cette critique.
Bonjour. je tombe sur cet article et cela me fait penser à un autre « impensé » de notre société. Il se trouve que je lis en ce moment les annales révisionnistes de Monsieur Faurisson. Il est convenu que ce monsieur est un monstre (de la même manière que l’islam est une religion d’amour), que ce qu’il dit est faux et
que c’est un crime de le commenter. Bien… Mais pour ceux qui enfreignent la consigne et qui commettent le délit de le lire, il apparaît clairement que l’institutionnalisation d’une vérité établie et non contestable ressemble à une religion telle que les définie Jacques Ellul. L’analyse d’Eric Delcroix dans « le théâtre de Satan » rejoint ce constat, vu au travers du prisme du juriste. Plus personne ne croit que l’islam est une religion de l’amour. Par contre il me semble que la religion shoatique n’est pas prête non plus à discuter de ses dogmes. Et peut être à tort, cela me semble encore plus problématique que pour ce qui concerne l’islam. Je m’excuse de peut être vous mettre dans l’embarras avec ce commentaire mais seule la vérité nous rendra libre. Bien à vous
Vous ne me mettez pas du tout dans l’embarras car la vérité sort très lentement du travail des historiens et jamais de la bouche des politiques dont ce n’est pas la quête première. Il y a une religion sur les chambres à gaz et un dogme qui interdit de se poser des questions. Bruno Gollnisch que l’on interrogeait il y a de nombreuses année à Lyon et en public sur cette question a répondu « Laissons la réponse aux historiens ». Il a été condamné par la justice universitaire parce qu’il était poursuivi par la justice pénale et condamné par la justice pénale parce que condamné par la justice universitaire. Heureusement la cour de cassation l’a blanchi. Mais toucher à un dogme quand la religion de ce dogme est puissante mène facilement au bûcher.
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