Chaque année, début janvier, je fais le même vœu, la même promesse aux dieux que je contribuerai au réveil de mon pays et chaque année à la Saint Sylvestre, je dois reconnaître mon échec et préparer une nouvelle approche par un nouvel angle en espérant qu’un réveil sonnera enfin dans quelques têtes.
L’élection présidentielle va accentuer notre écartèlement entre d’un côté, notre désir de croire aux rêves que de remarquables bonimenteurs tentent de nous vendre, et de l’autre, une réalité inquiétante que chacun ressent sans en parler et en n’osant même plus en prendre conscience et la mettre en mots.
Je fais le vœu que nous sachions résister aux médias qui vont nous inonder de programmes divers nous disant tous que le rêve est possible si nous votons correctement. Le message sera le même partout : il faut faire revenir l’emploi et la prospérité. S’ils ne sont pas là, ce sera soit parce que nous sommes mal gouvernés, soit parce qu’il faut du temps pour réparer les mauvaises gouvernances passées, soit parce que l’on gaspille nos richesses, soit parce qu’elles sont accaparées par divers boucs émissaires possibles.
Personne ne nous dira que la création de richesse est un leurre et que le PIB n’est que la somme de nos dépenses. Personne ne nous expliquera que nous finançons de moins en moins notre consommation par notre travail mais que nous le faisons de plus en plus par l’impôt, par la dette et par l’espoir fou que les autres paieront pour nous grâce à une balance commerciale excédentaire qui, dans la réalité, nous fait au contraire payer pour les autres par l’impôt et par la dette qui croissent inexorablement.
Je fais le vœu que nous soyons de plus en plus nombreux à ne pas vouloir laisser à la guerre le soin de nous faire prendre conscience de la réalité.
La réalité est que l’homme a besoin d’harmonie pour s’exprimer et donner le meilleur de lui-même. Harmonie entre l’individuel, le collectif et le sacré, harmonie entre être, agir et échanger, harmonie dans l’approche du beau, du bien et du vrai qui génèrent les notions subjectives de justice, de richesse et de pureté.
Je fais le vœu que nous soyons de plus en plus nombreux à ne pas confondre richesse et production.
La vie n’est qu’échange et dans un groupe constitué par une approche commune du bien, du beau et du vrai, donc de ce qu’est pour lui la richesse, personne ne peut s’enrichir sans appauvrir quelqu’un d’autre et une entreprise ne crée de la valeur réputée « ajoutée » que si un client vient s’appauvrir de la même valeur. La prospérité n’est pas l’enrichissement matériel de chacun qui nécessite l’appauvrissement d’un autre mais le constat d’échanges libres et gratifiants. Mais pour obtenir cette prospérité-là il faut avoir compris que l’avoir ne nous est important que lorsque nous avons de la difficulté à être.
Je fais le vœu que nous soyons de plus en plus nombreux à accepter de nous poser les questions difficiles et dérangeantes plutôt que de nous contenter de regarder ailleurs.
Le renouvellement de la population nécessitant plus de deux enfants par femme, quel est l’impact de la parité sur le futur de la population si l’on ne veut ni réinventer l’esclavage ni accepter le grand remplacement ?
L’homosexualité est-elle innée, acquise ou simplement un passage normal vers l’autre, au début pas trop différent de soi ? Si c’était la troisième réponse à laquelle croyaient les Grecs, quelle est la bonne attitude vis-à-vis d’une personne qui ne serait pas sortie du passage ?
La responsabilité étant fondée sur les trois pieds indispensables de la liberté, de la compétence et de l’engagement, la démocratie peut-elle cesser d’être le paravent d’une oligarchie égoïste et dépensière sans que soient sérieusement travaillés le tirage au sort ou le permis de voter ?
Je fais le vœu que notre éducation oublie moins que la transmission se fait autant par l’expérience que par la connaissance.
Je fais enfin le vœu que nous soyons tous là pour des vœux 2018 réconfortants et que cette année 2017 continue à nous apprendre à nous soigner du matérialisme dévastateur du XXe siècle.